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Une cigarette et rien de plus.

Il n'avait pas fallu plus qu'une putain de cigarette pour qu'il ne balaye tout ce que t'avais mis un temps fou à construire.

Kunpimook t'aurait tué s'il avait su.

Tout avait commencé une après-midi d'été, et ce jour là on pouvait dire t'avais chaud, genre vraiment très chaud. Tu sentais la sueur en haut de ta nuque dégouliner le long de ton dos collé contre l'herbe et tu imaginais bien que de minuscules perles d'eau salée devaient scintiller sur la peau moite de ta tempe.

Il devait être quatorze ou quinze heures et au lieu d'être en cours t'étais là, échoué sur le gazon d'un parc de la ville, à transpirer comme un bœuf. De toute manière tes absences en cours commençaient à devenir tellement fréquentes qu'on ne prenait même plus le besoin de les mentionner. Tu te délectais de l'air surpris de certains de tes profs quand tu daignais rappliquer en cours aussi bien que tu te représentais leur expression feinte d'indifférence lorsqu'ils se retrouvaient face à ta chaise vide. Et ta considération du lycée plus comme un loisir plus que d'une obligation faisait que ces derniers jours tu t'autorisais à profiter d'une semi liberté. De toute manière c'est bien connu, si t'es totalement libre c'est pas drôle. Mais bon, c'était ton choix et te l'octroyer d'un droit que tu n'avais pas lieu de posséder te plaisait encore plus.

Ce jour là, tu avais dû abandonner les cours vers une heure de l'après-midi et, trop indécis devant les nombreux choix d'endroits où aller, tu avais laissé tes pensées te guider. Et après avoir interminablement déambulé pendant un temps qui t'avait semblé sans fin, tes pas avaient trouvés d'eux même la direction du jardin public. Après avoir fait un tour, profitant du calme du lieu, tu t'étais posé peinard sur un coin vert -à côté de la fontaine pour avoir quand même un peu d'air- et tu t'étais allumé une clope. Et pour compléter le tout tu t'étais allongé sur le dos, les mains croisées derrière ta tête et tes orbes sombres avaient désespérément cherché les dernières étoiles visibles. Trop mauvais perdant pour avouer ton indéniable défaite à cette partie de cache cache face aux astres gazeuses, tu avais fini par te contenter de contempler le ciel taché de nuages portés par le vent. Et t'avais réalisé que toi aussi t'aurais bien aimé voguer au grès des humeurs de la voûte céleste. Finalement même quand tu t'efforçais de garder les pieds sur Terre, ton esprit s'envolait jusqu'à la Lune. C'en était presque risible, Bambam te le disait souvent, et là-dessus il avait bien raison.

Mais non, les rêves c'était pas pour toi. T'étais vissé les deux pieds sur terre, condamné à finir ta dernière année de lycée.

Forcé de côtoyer ces garçons que tu trouvais idiots à penser dissimuler leur odeur de transpiration en s'arrosant de déodorant, forcé à côtoyer ces filles persuadées de paraître plus belles sous leurs couches de maquillage. Forcé à supporter tous ces codes et critères sociaux que tu trouvais plus cons les uns que les autres mais que tu suivais pourtant à la lettre. Et au final, tu te rendais compte que ça te foutais mal, ça te bouffais. T'en pouvais plus, tu commençais à carrément étouffer mais tu ne faisais rien pour arranger la chose.

Et comme de nombreuses fois t'avais fuis, et, sur cette pelouse un peu humide grâce au jet d'eau défaillant de la fontaine, t'essayais d'oublier que t'étais enlisé jusqu'au cou dans tout ce merdier. Alors tu fumais tout en sentant la sueur goutter du haut de ta nuque jusqu'au bas de ton dos parce que bordel, il faisait quand même vachement chaud.

Quoi qu'il en soit ce fut ce jour là que tu croisas son regard pour la première fois.

Trop absorbé par tes idées d'idéaux tu ne l'avais même pas entendu arriver. Faut dire qu'il avait été discret aussi, il s'était assis à tes côtés sans un bruit et t'avais carrément sursauté quand tu avais remarqué sa présence. Vos yeux s'étaient cherchés quelques secondes avant qu'il ne capture ton regard et reste à te fixer juste assez longtemps pour que tu te sentes un peu mal à l'aise. Et puis il avait sourit et là, t'avais dû détourner tes yeux assez rapidement pour cacher tes joues à vif.

Il avait un beau sourire. Sans même le connaître, tu le trouvais rayonnant. Et ses yeux d'un brun presque noir en parfaite adéquation avec ses cheveux d'un gris étrange aux reflets argentés donnaient l'impression à son visage d'avoir été redessiné maintes fois avant d'atteindre la perfection. T'avais aussi remarqué que les pointes de ses oreilles un peu décollées ressortaient de sa tignasse désordonnée. Et même si tu ne le détaillais que depuis quelques secondes tu te disais que, putain il était quand même pas mal. En fait, tu le trouvais vraiment beau, même magnifique en y réfléchissant. Pas dans les normes de la société, loin de là, mais avec un style particulier et personnel qui ne faisait qu'accroître son charme.

Et un sourire lumineux que t'avais même pas vu arriver avait éclaté sur ton visage.

- Tu devrais pas fumer.

Tout en parlant il avait pointé du doigt la cigarette entre tes doigts et sa voix grave t'avait tellement subjuguée que t'avais failli la laisser tomber sur le gazon. Et en plus de ça, il faisait preuve d'un calme et d'un naturel déconcertant, si le monde s'était écroulé autour de vous, tu penses qu'il l'aurait à peine remarqué. Et c'était foutrement troublant.

Mais une fois ses paroles arrivées jusqu'à ton cerveau, ton sourire s'était crispé avant que tu n'aies pu t'empêcher de réagir et tu avais porté une dernière fois ta cigarette à tes lèvres, comme provocation -histoire de pas lui donner raison tout de suite- et t'avais inspiré une dernière fois cette fumée fétide avant de te redresser et d'écraser le mégot sous ta semelle. De toute manière, tu savais qu'il avait raison, c'était indéniable. Sans rien lui répliquer tu avais observé la fumée s'élever dans ciel d'une telle immensité qu'elle en devenait presque effrayante.

_ Minho. Choi Minho, il t'avait dit en te tendant la main.

_ Taemin. Lee Taemin, tu lui avais répondu tout en la lui serrant.

Et puis, sans un mot de plus vous aviez délié vos mains avant de regarder tous les deux vers la même direction, l'étendue bleuté.

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alors oui je suis toujours en vie et après une presque année d'absence je reviens avec cette fiction écrite été 2018 qui j'ai modifiée depuis (encore heureux).

bref, tout ça pour dire que j'ai aucune idée de quand les prochains chapitres seront postés parce que j'ai vraiment pas envie de poster un chapitre que je trouve pas satisfaisant. j'ai quand même fini la réécriture/ correction du chapitre 2 (que je poste j'sais pas quand) et je j'me lance sur celle du 3, souhaitez moi bonne chance d'ailleurs.

c'est tout pour moi et à la prochaine.

good eveningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant