Je t'ai vu un jour,
Dans les rues de Tours.
Tu étais assise sur le côté,
Tes vêtements dépouillés.
Tu avais le regard fixe et vide,
Mais à ma vue, tu es devenue lucide.
Ton regard s'éclairait,
Quand chaque jour tu me voyais.
Au début, je t'ai proposé un abri,
Et j'ai voulu que tu sois nourrie.
Mais tu as refusé,
Et m'a dit de ne pas m'inquiéter.
Puis je t'ai parlé de moi,
Et tu m'as raconté cette vie sur toi.
J'ai appris à te connaître,
Je ne le regrette pas de mon être.
Tu as vécu des choses dures,
Nourrie à l'eau et au pain dur.
Ton mari n'arrêtait pas de te frapper,
Et c'est ton fils qu'il a emmené.
Depuis, tu as toujours un poids sur les épaules.
Il l'a amené à l'autre bout d'un pôle.
Ton fils que tu chérissais,
Tu ne le reverras plus jamais.
J'aimais te parler,
Tu aimais m'écouter.
Mais tout est terminé,
Le froid t'a emportée.
