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la pluie d'hiver, sur la chaussée, frappe de ses gouttes d'eau. j'ai l'impression d'être comme mon imperméable gris. les gouttes coulent lentement, comme mes sentiments.

j'attends à mon arrêt de bus, le ciel est presque noir comme la nuit, pourtant il est huit heures du matin. je regarde ma montre pour la deuxième fois dans la même minute : huit heures et quatorze minutes exactement.

"ce foutu bus est encore en retard." je souffle pour moi-même.

j'observe les alentours. ce quartier est le parfait cliché du quartier de bourgeois. seulement de grandes villas avec piscine et des mètres et des mètres de pelouse parfaitement tondue.

d'habitude, elles sont toujours pleines de vie, ces villas. mais aujourd'hui, je suppose que ces gens aisés ont décidé que ce n'est pas le jour pour aller dans un lycée plus paumé que tous les autres...

j'observe le ciel. les nuages sont plus foncés que jamais, les gouttes sont minuscules. un éclair déchire le ciel. une lumière dans les ténèbres.

un bruit de moteur se rapproche et trouble la sérénité qui serait installée. le bus s'arrête devant moi et le chauffeur ouvre les porte.

"toujours pas plus de couleur ?

- sur moi ? jamais Gary, jamais.

- ça fait deux ans que je te connais et tu es toujours en... et bien tu es toujours en monochrome. où est-ce que tu trouve tous ces vêtements de même teinte ?

- de ma cachette secrète."

j'adresse un sourire en coin à ce nom vieux Gary, chauffeur qui me conduit depuis bel et bien deux ans au lycée. et chaque jour de chaque mois, je crois qu'il espère que je porte quelque chose d'autre que du gris, du noir et du blanc. mais bon, c'est ainsi, ce sont mes couleurs.

je m'accroche à une barre pour éviter de tomber, parce que Gary a beau être gentil, je ne sais toujours pas où il a appris à conduire. je balaye le bus des yeux. toujours les mêmes personnes, les mêmes visages. sauf un. je ne le connais pas, lui. un garçon blond aux cheveux bouclés qui regarde à la fenêtre avec un sourire sur les lèvres. pourquoi sourit-il ? on est lundi matin, il n'y a aucune raison pour sourire comme il le fait.

il porte un imperméable bleu marine et je peux deviner un pull jaune en dessous. son pantalon est en jean brut, et ses chaussures sont blanches. je lève les yeux au ciel. il représente mille fois trop le stéréotype du mec heureux qui n'a pas de problème. et ça m'énerve.

je m'accroche de barre en barre pour ne pas tomber et m'installe au fond, à ma place attitrée. juste derrière le garçon trop heureux. j'observe ses boucles blondes attentivement. je dois avoir l'air d'une psychopathe. alors j'arrête.

la route se passe comme d'habitude, sans encombre. le garçon a gardé ce petit sourire tout le long. et ça m'a stressé. je suis une psychopathe...

le bus s'arrête et comme à mon habitude, je me lève la première et me dirige vers les portes. et comme à mon habitude, je crie à Gary :

"bonne journée Gary ! souhaite nous bonne chance !"

les autres lycéens y sont habitués, je fais ça presque tous les lundis. le vieil homme nous répond, comme à son habitude, que de toute façon, qu'est-ce qui pourrait arriver, et comme à notre habitude, nous répondons en cœur :

"l'Enfer, Gary."

mais une chose n'est pas comme d'habitude. cette chose, elle a de boucles blondes et elle me tapote sur l'épaule.

"salut, je suis Evan ! je suis nouveau dans ce lycée, ça ne te dérangerait pas de me présenter les locaux ?"

***

j'emmerde les majuscules ouesh. non en faut mon clavier est réglé sans majuscules. et j'ai la flemme de les mettre. pouloulou

voilà la tant attendue (lol non) histoire d'amour !! au début, j'avais une idée, et puis elle ne me plait plus. alors je recommence ! j'espère ce toi va vous plaire, que vous n'allez pas me lancer de cailloux et tout et tout !

Donnez votre avis sur cette première partie, votez, et vivez !

- Jade

toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant