Un moment de paix, de douceur et de relaxation... Venait de prendre fin avant même qu'il n'ait pu en profiter un seul instant. Et tout cela à cause de quoi ? Vous vous direz sûrement: "Oh, le réveil tout simplement, qui coupe le sommeil !" Oui, c'est vrai. Cela semble correct. Mais si seulement c'était réellement le cas. Si seulement cela n'avait été qu'un son strident qu'il pouvait arrêter en appuyant simplement sur ce foutu bouton, juste sur le haut de cette boîte à boucan. Ou encore ces adolescents qui terminaient leurs soirées quand d'autres devaient se lever. Ou bien, le chien du voisin qui n'avait de cesse de brailler à tout va. Malheureusement pour lui, il s'agissait de quelque chose de bien plus énervant. Un son strident certes, semblable à une sirène incessante, mais qui prononçait des mots de plus en plus agaçant au fur et à mesure qu'elle continuait à hurler dès le matin. Vous l'aurez deviné, en effet, il s'agissait bel et bien de sa femme. Enfin, ce qui lui servait de femme. Mis à par hurler et lui reprocher quoi que ce soit à longueur de temps (qui était d'ailleurs très souvent insensé), elle ne faisait rien d'autre. Enfin, si. Une autre chose. Le mettre en rogne dès le matin, avant qu'il n'aille à son travail. Quoi de mieux pour commencer une journée qui s'annonçait mal dès le matin ? Et pour couronner le tout, il s'agissait de la rentrée. Génial ! Tout pour bien se mettre dans le bain.
<<- Vas-y, fais le sourd encore ! C'est pas vrai, c'est toujours moi qui doit ranger tout ton bordel ici ! >>
Ah, comme c'était plaisant, ces doux mots dès le réveil. Pas même un baiser de bonjour, ni même une petite caresse dans les cheveux pour le réveiller. Juste des plaintes. Des cris, des cris, et encore des cris. Mais, avait-il déjà connu cela avec elle ? Peut-être dans leurs débuts. Avant que leur mariage ne vienne tout foutre en l'air. Alors qu'il se mit à grogner comme à son habitude en se tournant dans le lit, il vint rabattre la couverture sur sa tête comme pour, avec un peu de chance, permettre à ses tympans de ne pas griller. Il fallait dire que la voix de sa femme était douce et un régal à entendre, mais lorsqu'elle se mettait à hurler comme en ce moment-même, mon dieu que cela pouvait être éreintant ! Elle ne faisait que s'acharner continuellement contre lui. Même lorsqu'il tentait de se reposer avant de commencer son premier jour dans cette nouvelle Université. Alors que le jeune homme tentait de faire abstraction de ce bruit de fond dont il avait déjà pris l'habitude, et, tout en priant intérieurement, essayait de retrouver ce sommeil dont il avait besoin jusqu'à la sonnerie de son vrai réveil, voilà que sa femme se mit à bouger des affaires, les faire traîner sur le sol sans penser une seule seconde à lui. Elle ne pouvait décidément pas s'en empêcher.
<<- Bon tu vas te lever à la fin ?! Je vais pas faire ça toute la journée ! Et prends pas ton boulot comme prétexte, je suis debout avant toi alors que je commence bien plus tard ! C'est pas possible ! Tu crois quand même pas que je vais continuer à faire ta bonniche alors que tu te prélasses dans le lit sans rien faire ! C'est vraiment que tu me connais ma-
- C'est bon Mary, arrête un peu, je suis pas sourd bon sang !>>Tout en se redressant d'un seul coup du lit -en faisant tomber sur le côté son coussin au passage-, il avait utilisant un ton sec afin de bien montrer son côté irritable qui était monté en flèche. Et ceci... Ses futurs élèves allaient y avoir droit durant toute la journée. Tout cela à cause de son épouse qui était tellement maniaque et tellement nerveuse qu'elle ne pouvait s'empêcher de rejeter toute la faute sur son mari. Ses poumons se remplissaient d'oxygène de secondes en secondes, jusqu'à se vider en un long soupire d'exaspération. Bon. Eh bien c'était foutu pour se rendormir, finalement. Comme c'était étonnant. Le jeune professeur vint se passer une main sur son visage en la faisant glisser jusque dans ses cheveux dans l'espoir de faire partir une partie de cette tension qui l'avait étreint, en vain. Sa femme avait fini par comprendre qu'elle était agaçante, mais ne s'était cependant pas arrêter de grommeler dans son coin en apportant le peu d'affaires sales dans la salle de bain. Il pouvait même entendre quelques petits piques du genre "Imbécile", ou encore "Assisté". Ah, celui-ci elle l'appréciait beaucoup. Pour elle, Kyosuke était un assisté qui ne savait rien faire sans elle. Avait-elle tort, avait-elle raison, nul ne pouvait le savoir, pour la simple et bonne raison que "quoi qu'il fasse, rien ne va". Alors, vous allez sûrement vous demander pourquoi, si ce mariage était aussi catastrophique, il restait avec elle n'est-ce pas ? Eh bien la réponse était simple: il ne savait pas lui-même. Mais une chose était sûre: il ne voulait pas mettre à la poubelle ce mariage. Quelque chose le retenait, il avait comme une peur au fond de lui qui l'en empêchait. Et ce n'était pas le moment de se remettre dans des problèmes émotionnels alors que sa vie professionnelle ne faisait que commencer.
Sortant alors du lit d'un air las tout en laissant un nouveau soupire s'échapper d'entre ses lèvres, il se pencha vers sa table de nuit pour attraper ses lunettes, qu'il nettoya au préalable afin de ne pas avoir une énième raison de se plaindre. Même si cela n'allait rien changer à ce fait. Il attrapa ensuite la chemise qui se trouvait non loin du lit, posée soigneusement sur son dossier pour ne pas faire un seul pli. Il ne voulait tout de même pas avoir l'air d'un homme négligé dès son premier jour. Il fallait faire bonne impression pour que chacun le respecte. Tout en terminant de se préparer devant le miroir installé dans leur chambre, juste au-dessus du bureau en face du lit, il noua convenablement sa cravate... Jusqu'à ce qu'un énième son strident ne vienne lui déchirer ce qu'il lui restait de ses tympans. Alors, non, ne vous en faites pas. Il ne s'agissait pas là de sa femme (et encore heureux!), mais cette fois-ci, du Vrai réveil qui aurait dû l'ôter de son sommeil. Il aurait pu dormir jusqu'à cet instant précis.... Bon sang que ça pouvait le mettre de mauvaise humeur ! Grognant à nouveau en arborant sa fameuse moue de grincheux professionnel, il termina de se préparer, ne pensant même pas à grignoter quoi que ce soit. Si ce n'est pour encore plus entendre les jérémiades de son épouse. Et pour tout avouer, il en avait déjà bien assez entendu, d'aussi tôt le matin. Il traversa alors le petit couloir qui séparait sa chambre de la salle de bain pour se brosser les dents. Cette petite pièce n'était pas non plus immense, mais il avait apprécier ce côté vieillot dès qu'il avait visité ce bien. Un lavabo assez grand pour tenir à deux était collé au mur tout au fond de la pièce, bien au centre, tandis que le porte serviettes se trouvait à sa gauche. Sur la droite était placée la grande baignoire. Un pur bonheur lorsqu'on prenait un bain dedans ! Même si, au final, il n'en avait pris qu'un ou deux depuis ces quatre longues années. Le reste n'avait été que des douches rapides. Ce n'était pas vraiment étonnant, finalement.
Enfin ! Ce n'était pas le moment de faire une fixation sur cette baignoire. S'il passait une bonne journée, il en prendrait un, que sa femme le veuille ou non ! Hochant silencieusement de la tête comme s'il se le promettait à lui-même, ses jambes le menèrent jusqu'au grand salon, le point fort de cet appartement. Il fallait en profiter, sa femme était dans la cuisine et caché par le bar qui séparait les deux pièces. Rapidement, il attrapa sa mallette de travail, un livre ou deux et se dirigea vers la porte d'entrée à l'opposé de la cuisine. Après avoir jeté un simple "A ce soir." sans grand enthousiasme, il ouvrit rapidement la porte et la fit claquer derrière lui alors que la voix stridente de sa femme lui donna un dernier coup dans le crâne avec un charmant "C'est ça, fuis, trouillard !". S'en suivit naturellement un gros soupire nerveux, se trouvant déjà à bout alors que la journée ne venait à peine de commencer. Super !... Après avoir passé l'étape de l'ascenseur, ce fut au tour de la voiture, où le trajet ne fut pas non plus extrêmement loin. La chance lui avait sourit pour ce travail: il se trouvait à moins de dix minutes en voiture du lieu où il exerçait. Au moins une bonne chose pour lui redonner un peu de punch. Une fois enfin arrivé, il se gara sur l'une des places les plus proche de l'entrée de l'établissement. En même temps... Vu l'avance qu'il avait avant le début des cours, il aurait au moins le temps de préparer les six prochains tests pour toutes ses classes. Ce qui, d'ailleurs, le fit une nouvelle fois soupirer. Eh oui, encore. Il va bien falloir vous habituer à cela, car il s'agissait bien de sa signature, et il ne la changerait pas ! Tout en sortant de son véhicule qu'il verrouilla sans plus tarder, il se dirigea avec ses affaires en mains jusqu'au grand portail de l'Université. Mh... Cela allait être une longue, Très longue journée.
(...)
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Ne m'approche pas
RomanceUn travail en tant qu'enseignant dans une nouvelle Université, un mariage qu'il ne supporte pas, des disputes à tout va... Bref, une vie banale, quoi. Ou peut-être pas, finalement. Tout allait bien (pas tout à fait), les cours étant son seul moyen d...