Chapitre 09

8.1K 799 4
                                    

Slalomant entre les fleurs, Ambre cherchait Matteo des yeux. À quelques mètres d'elle, il s'occupait des rose mais ce fut lui qui l'aperçu en premier. Il se redressa et s'approcha d'elle.

__ Ambre, vous me cherchiez ? : l'interpella-t-il

__ Oui. Je me demandais si vous pouviez me faire la visite du manoir : lui dit-elle

__ Oh bien sûr. Eh bien pour commencer je peux déjà vous montrer le reste du jardin et nous ferons le tour de la propriété ensuite : lui proposa-t-il

__ Très bien. Cela me convient. D'ailleurs il est très beau ce jardin : apprécia-t-elle en regardant autour d'elle

__ Merci. J'en prends grand soin car c'est l'endroit favori de madame Rosella : déclara-t-il en marchant à ses côtés

__ Vraiment ?
Ce jardin est très beau mais, de ce que j'ai déjà pu voir, le reste du manoir l'est aussi n'est-ce pas ? : demanda-t-elle

__ Oui c'est vrai. Mais si madame Rosella aime particulièrement ce lieu c'est parce qu'il lui rappelle sa fille : expliqua-t-il

__ Sa fille ? : s'étonna la jeune femme

__ Oui sa défunte fille Alessandra. Elle était née avec une maladie génétique et pendant des années, elle s'est battue pour vivre. Mais la vie est parfois injuste alors la mort a fini par l'emporter. Madame Rosella ne s'en est jamais vraiment remise d'ailleurs monsieur Adriano non plus. Lorsque Alessandra était en vie elle adorait passer ses journées ici, elle s'occupait des fleurs avec moi et nous discutions pendant des heures. Depuis sa mère vient très souvent ici, elle arrose le rosier qu'Alessandra avait planté et parfois je la voix perdu dans ses souvenirs laissant échapper quelques fois une larme solitaire : confia-t-il d'une tristesse infinie

Il n'y avait pas besoin d'être devin pour comprendre que Matteo avait éprouvé des sentiments profonds pour Alessandra. Et à en croire sa façon de parler d'elle et l'émotion dans sa voix il était claire que lui non plus ne s'était pas complètement remis de cette perte.

Fallait-il aborder le sujet ?

Ce n'était pas nécessaire. Il n'en serait que plus triste. Ambre avait perdue beaucoup dans sa vie et bien que quelque chose se soit brisé en elle, elle avait assez d'humanité pour ne pas raviver la douleur que cette perte provocait en lui. Vraisemblablement la jeune femme se sentait coupable de la tristesse qui se lisait dans les yeux du jardinier. Peut-être parce que c'était le reflet de sa propre douleur ? Certainement.
Mais n'avait-il pas dit lui-même que la vie était parfois injuste ?
Ambre était sûre qu'il ne savait pas ô combien il avait raison ! Elle en était la preuve.

Décidément Ambre allait de surprise en surprise depuis qu'elle avait mit les pieds dans ce manoir. Elle se rendait compte à chaque heure qui passait dans cette demeure que ses résolutions et ses convictions s'étiolaient. Elle était censée se méfier de tout et de tous. Mais comment garder ses préjugés intacts lorsque les gens qui l'entourait faisaient preuve d'autant de sincérité et de simplicité que Matteo ? Comment détester ces personnes qui ne semblaient ni mauvais ni méchant ?

Ambre savait qu'elle n'avait pas le monopole de la douleur mais réaliser que ses ennemis avaient eux aussi perdue quelqu'un qui leur était cher, remua un étrange sentiment en son sein. Elle n'était pas heureuse de la porter que ce malheur avait dans leur vie, bien au contraire, elle en venait même à se demander comment Adriano avait vécu cela. Avait-il fait son deuil ? Souffrait-il encore du décès de sa soeur ? C'était fort probable pourtant elle ne pouvait s'en réjouir. C'était tout bonnement impossible...

__ Vous êtes bien silencieuse Ambre : l'interpella Matteo
Est-ce à cause de ce dont je vous ai parlé ? : demanda-t-il

__ Non. Enfin oui ! : s'exclama-t-elle Pour dire vrai n'en parlons plus : proposa-t-elle plus calmement

__ Vous avez raison. Nous avons fait le tour du jardin, si vous voulez nous pouvons aller à l'intérieur : demanda-t-il en souriant

Elle approuva d'un hochement de tête et lui rendit son sourire. Reprenant leur marche, le jeune homme lui racontait quelques anecdotes sur le manoir et elle ne pu s'empêcher de rire.
A peine avaient-ils franchi la porte qu'ils entendirent des voix arriver dans leur direction.
Adriano et Alaric firent leur apparition.

__ Aller l'italien, on va bien s'amuser, ça fait combien de temps qu'on n'est pas sorti ensemble ? La presse va s'ennuyer si ça continue, ils leur faut de nouveaux ragots à ces rapaces. En plus il y aura de super mannequins russe à ce gala, tu pourrais en ramener deux ou trois pour la nuit, elles sont toutes folles de toi : essaya de convaincre Alaric

Mais déjà Adriano ne l'écoutait plus. Toute son attention était portée sur une seule et unique chose. Ambre.
Elle était debout aux côté de Matteo et semblait s'être figée dès l'instant où il lui était apparue. Elle se tenait bien droite, dans cette robe qui respirait la sensualité, et posa son regard sur lui, comme ci elle n'aurait pas pu faire autrement.
Le monde avait cessé d'exister, pour eux.

Il n'y avait que lui et elle.

Adriano dardait sur elle un regard brûlant. Si brûlant que la jeune femme senti un brasier s'allumer au creux de son ventre. Une douceur chaleur se répandit dans tout son corps sans qu'elle ne puisse la contrôler. Même la jalousie qu'elle avait éprouvée lorsque le jeune homme, qui était visiblement son ami avait mentionné qu'il pourrais passé la nuit avec une autre femme, avait disparue aussi vite qu'elle était apparue. Seul son regard l'importait, à cet instant précis.
Adriano prit plaisir à admirer ses jambes de plus près. Elles étaient longues et fines, son regard s'attarda sur elles de longues secondes avant de glisser lentement sur le reste de son corps. Il caressa ses courbes des yeux et chaque parcelle de son corps, sans aucune exception, faisait l'objet de son inspection.
La façon dont il l'a regardait était si intense que ça en devenait indécent.
Parce que oui. Il ne faisait pas que la regarder. C'était plus que ça. Il la dévorait littéralement des yeux. Tellement que la jeune femme eu l'impression qu'elle était nue. Des frissons recouvrit sa peau comme s'il était en train de la déshabiller de ses mains. Elle senti même la caresse de ses yeux au plus profond de son être, la laissant haletante. Elle en trembla, c'était vraiment déstabilisant.
Ne pouvant plus supporter un regard d'une telle intensité, elle s'en alla précipitamment et se réfugia dans sa chambre.

__ Bon sang ! Mais c'était quoi ça ? : chuchota-t-elle en essayant de reprendre son souffle.

Son cœur battait à un rythme effréné, comme ci elle venait de faire un effort physique, comme ci elle venait de faire l'amour.

Seigneur mais à quoi pensait-elle ?
Pourtant lorsque cette idée fut imprégnée dans sa tête, Ambre se rendit compte que c'est exactement ce qu'il venait de se passer, à une différence près. Il l'avait fait avec ses yeux.
Et Adriano savait qu'il n'en resterait pas là. Ce qu'il s'était passé n'était que la confirmation de ce qu'il savait déjà.

Il voulait cette femme.

Mais aujourd'hui il était sûr que c'était réciproque. Il l'avait vu dans ses yeux. Il avait vu le désir couler en elle car c'était l'extension du sien. Mais il avait aussi vu la panique dans ses prunelles dorées, avant qu'elle ne prenne la fuite comme à chaque fois. Il ne comprenait pas pourquoi.
Avait-elle peur de cette attraction qu'ils exerçaient l'un sur l'autre ?
Parce que oui. Impossible d'en faire abstraction. C'était là et c'était puissant. Indéniable.

__ Eh ben mon vieux, je crois que tu peux effectivement oublier les mannequins russe, elle est bien plus belle. Et vu comment tu la dévorait des yeux, je suis sûr qu'elle t'a déjà retourner le cerveau : interrompit Alaric dans un sourire moqueur.

Seul Adriano savait que ce n'était pas seulement son cerveau qui était retourné. Mais pour le moment, il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs.














OPINIÂTRETÉ et HANTISE

★DVcara★

Prisonnière de ses bras: Un Italien Amoureux Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant