Chapitre 3

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"Alex ! Tu viens ?!
- J'arrive ! Cirais-je.
Je sors de la salle de cours et rejoint Adrien dans le couloir, mon sac sur le dos.
Nous venons de finir notre première journée de cours, il est quinze heures. Il nous reste deux heures à ne rien faire en attendant l'arrivée des bus.
Adrien est venu avec son skate, je pense que je vais essayer d'en faire : c'est très compliqué pour moi, le skate part souvent sans moi et je me retrouve les fesses à terre.
- Que veux-tu faire ? Demande-t-il en regardant sa montre.
- ‎Je ne sais pas... Tu es venu avec ton skate non ? J'aimerais bien aller au skate parc pour essayer d'en faire...
Il me regarde et sourit.
- La dernière fois tu t'es foulé la cheville. Dit-il amusé.
- ‎Eh ! Oh ! Je fais ce que je peux !
Il se met à rire.
- Oui mais tu n'es pas doué...
Je me retourne et me mets à bouder.
- Boude pas, sinon j'y vais sans toi.
Je ne me retourne pas et croise mes bras sur ma poitrine.
- Tant pis pour toi, tu n'auras pas de pain au chocolat... C'est dommage à cette heure-ci ils sortent tout juste du four ! Mmmh !
Je l'entends s'éloigner. Il me connaît trop bien. Je ne peux pas dire non à un gâteau sortit tout juste du four.
Je me retourne en vitesse et me lance à sa poursuite :
- Attends-moi s'il te plaît !
- ‎Ah ah ! Dès que je parle de boulangerie tu ne me lâche pas d'une semelle !
- ‎Oui, tu sais que j'adore les boulangeries. Dis-je en ralentissant le pas à ses côtés.
- ‎Allez ! On y va ! Après on verra si j'ai le courage d'aller jusqu'au parc.
- ‎Je m'en fiche, j'ai faim ! Dis-je en rigolant.
- ‎Je sais ça, je te paye.
- ‎J'espère bien !
Il me regarde avec ce regard incroyablement bleu. Il sourit et ébouriffe mes cheveux. Malgré ma grande taille, il fait au moins deux têtes de plus que moi.
- Ne me décoiffe pas ! J'ai mis super longtemps ce matin pour avoir une coupe potable ! Répliquais-je plaintif.
- ‎Ne me fais pas rire ! Tu n'as même pas passé de brosse dans tes cheveux !".
Je me mets à rire de bon cœur, il se met à rire aussi et nous partons en fou rire total. Impossible de nous arrêter.

Une bonne dizaine de minutes après je parviens à rependre mon souffle :
- On rigole vraiment pour rien...
- ‎Oui mais c'est comme ça qu'on est quand on est ensemble. 
Il me sourit tendrement.
- Bon, tu le veux ce pain au chocolat ou pas ?
- ‎Si ! Je le veux ! Je le veux !
- ‎On y va alors."

Nous traversons la route et nous nous dirigeons droit vers la pâtisserie.
Adrien pousse la porte et le tintement familier de la porte me fait sourire bêtement.
L'odeur du pain chaud est enivrante, j'adore cette odeur.
Il regarde dans les vitrines avant de se diriger vers la vendeuse.
Il prend une tarte aux fruits rouges, deux pains au chocolat, deux chaussons aux pommes et trois baguettes. Il paye, range le tout dans son sac et nous sortons du bâtiment si accueillant. Une fois sur le trottoir deux hommes nous abordent :
"T'cho les mecs ! Vous n'avez pas des sous pour nous par hasard ?!
Je ne peux pas bouger, les hommes sont grands et très baraques.
- On n'a rien pour vous. Répond Adrien calmement.
Il se place devant les deux hommes et me fait signe de rester derrière lui. Je ne me fais pas prier deux fois.

Je me colle à son dos, la peur me paralyse complètement.
Je connais ces deux hommes, ce sont les mêmes qui m'ont tabassé pour récupérer mon argent la semaine dernière.
J'entends la voix lointaine d'Adrien :
- Allez-vous-en. Si vous ne voulez pas avoir affaire à moi partez et laissez mes potes tranquilles.
Comment sait-il que ce sont eux ? Je ne lui ai pas fait de description de ces deux gaillards quand je lui ai raconté ma mésaventure. L'un des deux hommes rigole à gorge déployée tandis que l'autre ricane.
- Tu crois que tu vas nous faire quoi ?! Ironise celui à la voix nasillarde.
Je regarde par-dessus l'épaule d'Adrien et vois que l'homme a le bras tordu dans le dos, tenu fermement par Adrien.
- Je sais mieux me battre que vous deux réunis alors je serais vous je partirais le plus vite possible.".
Il lâche l'homme qui se retourne brusquement pour répliquer mais il se stoppe net : la terreur se lit sur son visage.

Les deux hommes s'éloignent et s'enfuient au pas de course.
Adrien se retourne vers moi :
"C'était eux la dernière fois, pas vrai ?
- Oui, comment...
Les mots ne veulent pas sortir du fond de ma gorge, la peur et la terreur sont encore présentes.
- Tu t'es mis à trembler comme une feuille quand tu les as vu. Je ne t'ai jamais vu comme ça...
Son regard s'attriste, il prend mes mains dans les siennes et les serre.
- Tu trembles tellement...
Je vois les larmes perler aux coins de ses yeux, il vient gentiment poser un bisous sur mon front :
- Ne pleur pas, je vais bien... Dis-je le rouge aux joues.
- ‎Mais ils t'ont fait du mal et je n'ai pas pu les arrêter !
S'emporte-t-il.
- Aujourd'hui tu les as arrêté.
Il relève la tête, essuie maladroitement ses larmes et reprend son sourire habituel :
- C'est vrai, et ils ne viendront plus te casser la figure. S'ils essayent ils vont prendre cher, je te le dit moi.
- ‎Je n'en doute pas ! Déclarais-je. Mes tremblements se sont calmés et la peur finit de s'envoler lorsqu'il passe son bras autour de mes épaules et qu'il m'entraîne ailleurs.
- ‎Où allons-nous ? Demandais-je.
- ‎Je n'ai pas envie d'aller au skate parc, c'est trop loin. On va donc au parc pour enfants.
- ‎Mais c'est deux fois plus loin !
- ‎Ah bon ? Tu es sur ? Alors peut-être bien juste parce que à cette heure-ci il n'y aura personne. Je n'ai pas envie que l'on vienne nous enquiquiner..."
Je ne sais pas quoi répondre, je sens le rouge me monter aux joues une nouvelle fois.

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Tadam !! voilà le troisième chapitre, le quatrième arrive vite... 

#Neko.

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