Promenade intérieur

Partie 1

"Ca ne marche plus n'est ce pas?"
Pendant un moment d'égarement, je pensais que Sacha parlais du Micro-Onde. Il déconnait depuis quelque temps déjà. Un peu comme nous.
Deux tranches de pain parfaitement grillais ont sautés du Toaster dans un "bling" joyeux. Sacha sortis sa tranche et s'en brûla les doigts, il soufflait dessus comme un fou, il avait ce coté  enfantin et attirant que j'avais toujours aimé chez lui. Il la posa dans une assiette avant d'insister. "Tu sais de quoi je parle Charlotte"
Oui. Je le sais. C'était notre 4ème et pire tentative. C'était ma misère. Notre misère. Je laissais tomber ma cuillère. "Bien sûr que je le sais." J'essayais de ne pas pleurer. J'aurai du aller le réconforter, mais je n'avais pas assez d'énergie pour moi même, laissée seul. J'essayais un sourire qui semblais faux. "Mais on peut réessayer"
Sacha n'avait pas eu la force de mettre son beurre sur ses tartines et elles devaient être froides maintenant. J'avais cuits des œufs qui étaient encore sur la table, ils les remis au frigo. "Ça fait 5ans qu'on essaye. On aura pas d'enfants. Ça ne marchera pas.
Je faisais mentalement l'inventaire mental de tous les objets domestiques qui ont pu faire que ça n'ai pas marché. "Nous, dit-Il en tremblant. Nous. On ne marche pas." J'eu un rire nerveux. J'espérais juste qu'il parlais au frigo, qui gelais tout trop vite à mon gout, mais personne n'a jamais prêté attention à so frigo à ce point, si ?  Ou à ton partenaire de vie on dirai. Puis je réalisais que Sacha était incroyablement sérieux. La peau autour de ses yeux était plus dessinée que je ne l'avais jamais vue, et sa bouche retroussée sur elle même.
"C'est un moment difficile pour nous," je le disais calmement mais je réalisais que j'avais envie de crier, "tu n'es pas le seul qui souffre ici Sacha!" J'eu un soupir involontaire. "Tous les couples ont ces moments là. On va passer au dessus, surmonter cette épreuve."
Il vint alors vers moi et d'assis. Il prit mes mains, les retourna et les examina comme je ne l'avait jamais vu faire auparavant. "Et si je n'ai pas envie de surmonter cette épreuve ? Et si je n'ai pas envie d'avoir dans ma vie d'autres « épreuves à surmonter» ?"
J'ai ouvert ma bouche pour répondre et expliquer que la vie ne sera jamais un lit fait de roses sans épines, mais il parla avant moi. "Et si je n'avais pas envie d'un enfant ?" J'étais complètement perdue, étourdie et épuisée. J'ai espéré que ce n'était qu'un rêve étrange, un cauchemar, qu'il allait me prendre dans ses bras et sécher mes larmes. "J'ai besoin d'espace" me dit Sacha dans un instant de pitié.
"Pourtant tu n'es pas un Astronaute, tu n'as pas besoin d'aller dans l'espace." D'habitude cette blague l'aurai fait sourire, mais il me répondît simplement "j'ai besoin de temps pour moi." C'était un homme qui ne s'arrêtait jamais d'être actif dans sa vie, même le week-end nous allions au sport et nous voyons des amis. Il prit une grande inspiration et lâcha mes mains.
"Je pense que nous devrions avoir une séparation total pour quelques semaines, quelques mois."
"Tu as rencontré quelqu'un ?"
"Non." Il avait un regard comme si j'avais découvert un secret. "Ce n'est pas par rapport à quelqu'un d'autre. C'est par rapport à moi, et à toi. Et ton obsession."
"Vouloir un enfant n'est pas une obsession. C'est une ..." Sacha attendait. "Une préoccupation" qui parfois tournais peut être à une petite obsession, peut être un peu. "Je veux juste un enfant. C'est trop demander ?"
Sacha se leva. "J'ai prépare quelques affaires, je vais à Pool pour quelques jours, j'ai besoin de me changer les idées. De décider ce dont je veux."
"Et ce que je veux tu ne t'en soucis plus ?"
Je semblais l'ennuyer. "Imagine que nous ne pouvions j'avais avoir d'enfant Charlotte ? Il se passerait quoi ? Combien de temps te faudra t-il pour que tu arrête d'espérer que la science ne pourra pas nous aider non plus ?"
"Je ne sais pas. Trois semaines, peut être quatre ?" C'était mon ultime tentative de détendre l'atmosphère de cette situation désespérée.
"Je t'appellerai ce soir, pour être sûr que tout va bien."
J'avais envie de dire que je n'irai pas bien. Je ne vais pas bien maintenant, je n'irai plus jamais bien. "Tu ne peux pas partir comme ça"
"Je t'appellerai"
"Sacha. Ne part pas. Pas comme ça." Je peux sentir la panique se diffuser en moi. Des débuts de mots s'étouffaient dans ma gorge, mais ils n'arrivaient pas à sortir. Je ne pouvais pas les laisser sortir. Pourquoi est-il en train de faire ça ? Il ne peux pas penser mal. Je suis celle qui doit épouser. Il n'a jamais agis comme ça. On a été ensemble pendant tant d'années, 5 pour être précise. Il est le premier, le seul. Mon cœur le veut. Je pensais que c'était lui.
"Tes œufs. Ils sont trop froids maintenant."
Il me regarda comme si il allait dire quelque chose puis changea de regard. "Ils ne seront plus bons maintenant."
"Qu'est ce que je vais faire Sacha ?"
"Tu ira bien" me dit-il en se convainquant plus lui même que moi. Mais je n'étais pas sur de comment j'allais vivre les choses. Mon amour, ma vie, le père de mes futurs enfants pas encore nés est en train de partir, il se casse de ma vie. Il m'envoya un léger sourire de loin qui ne reflétais pas du tout ce qu'il était en train de me faire. Puis il ferma la porte derrière lui.