Home sweet home...

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" Natsu ! Natsu ! Tu joues avec moi ?! "

" Pas maintenant... Peut-être tout à l'heure... "

" Mais moi j'aurai plus envie... Aller joue avec moi... "

" Seulement si tu es sage. "

" Mais... "

" Aller, va dans ta chambre, je jouerai avec toi tout à l'heure... "

Un étrange jeune homme aux cheveux roses ouvrit tout à coup les yeux. Ce rêve... Toujours ce même rêve. Rêve qu'il faisait depuis... Depuis des années. Il avait même perdu le compte des années. Il se leva lentement, s'élevant peu à peu à quelques centimètres du sol. Il regarda la chambre poussiéreuse où il se trouvait. Encore... Il s'était à nouveau endormi ici... Dans CETTE chambre... Il lâcha un profond soupir et regarda au travers de sa main transparente. Chaque fois qu'il s'éveillait, il espérait ne plus la voir. Du moins, plus comme ça... Il s'approcha en flottant du grand miroir et s'observa dans la glace. Le seul reflet qu'il en reçu fut celui d'un jeune homme de dix-huit ou dix-neuf, les cheveux roses et les yeux émeraudes, ne renvoyant pourtant aucune clarté, un corps plutôt musclé et attrayant, s'il n'avait pas été ce qu'il était : transparent. Il voyait mieux au travers de lui-même que son corps même. Il lâcha un énième soupir et se dirigea vers la porte, ses pieds ne touchant toujours pas le sol. Sortant de la chambre, il flotta vers le grand salon, pièce maîtresse de cette demeure. De SA demeure. Le soleil filtrait à travers les rideaux miteux qui couvrait les grandes fenêtres et il s'approcha lentement de celles-ci. Lorsque la lumière du soleil frappa son corps translucide, celle-ci le traversa comme s'il n'était pas là. Après tout, il n'était pas là... C'était vrai, d'une certaine manière... Il regarda la vaste salle, son regard ne s'attardant pas plus sur les meubles ensevelis sous la poussière. Il y était habitué de toute façon depuis le temps... Tout était gris pour lui. Il ne voyait plus la différence. Sa maison n'était plus qu'une ruine... Son cœur aussi... La chaleur lui était étrangère. Le soleil ne le réchauffait pas. Jamais. Il ne se souvenait même plus de la sensation de chaleur sur sa peau. Il ne se souvenait même plus du goût de la glace au chocolat qu'il affectionnait tant avant... Il ne savait même plus ce qu'était la glace. Ni le chocolat. Il connaissait le froid, son cœur et son esprit en étant rempli, mais plus le froid agréable que répandait la glace ou encore l'eau fraîche... Il ne connaissait que le froid de la tristesse, de la solitude, de l'amertume. Tout ce qui lui restait... ce n'était que du froid et des souvenir... Des souvenirs... Qui le hantait, tout comme lui il hantait cette maison. Des souvenirs qui surgissait sans prévenir et s'insinuait dans son esprit. Il voulait pleurer. Mais les larmes ne coulaient pas. Il n'était qu'un ectoplasme après tout... Un simple fantôme. Qui ne pouvait donc pas pleurer... Il se posa lentement, ses pieds effleurant le tapis de velours rouge qui ornait le sol. Même cette sensation il ne l'avait pas... Il n'en avait aucune. Il marcha lentement et silencieusement, comme il savait si bien le faire et traversa la lourde porte en bois de la maison. Le soleil irradiait de ses rayons la vielle demeure, ne mettant pourtant en valeur que ses murs jaunies et craquelés par le temps. Il fit encore quelques pas et s'arrêta à la première marche du perron. Le jeune homme descendit lentement les trois marche mais se stoppa une fois arrivé à la dernière avant de lever lentement la main droite et de la poser sur un mur invisible. Ce mur qui le séparait de cet autre monde. Ce mur qui l'empêchait de partir d'ici... Un soupir traversa de nouveau ses lèvres tandis qu'il montrait le dos à la barrière qui le retenait prisonnier avant de retourner vers la maison. Le jeune homme aux cheveux roses s'arrêta face à un grand dragon rouge qui regardait droit devant lui de ses petit yeux de pierre. Il se souvenait de ce dragon sculpté dans la pierre... Sculpté avec son père. Dragon sur lequel il avait gravé une phrase qui avait alors tout son sens : "Home sweet home". Mais cette phrase n'existait plus à ses yeux. Ce dragon n'était que de pierre et lui n'était que de vent... Il pénétra dans la l'imposante demeure, traversant le mur, le cœur anéantit.

Tu me hantes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant