Putain de maladie

Part 2 : La fin d'un monde

8 ANS PLUS TARD

Cette conversation est un échange de SMS entre Anita et son père

Dad : Anita où es-tu ?

Anita : Tu le sauras bien assez tôt...

Dad : Arrêtes tes idioties et viens manger.

Anita : Non. Je ne viendrais pas. Je ne viendrais plus.

Dad : Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Anita !

Anita : Tout est de ta faute...

Dad : Quoi tout ?

Anita : Tout ! Ce que nous sommes aujourd'hui, mes problèmes, tes renvois du boulot et moi du lycée, la mort de maman, tout !

Dad : Tu mens ! Ce n'est pas de ma faute si tu es devenue celle que tu es aujourd'hui.

Anita : Si c'est de ta faute ! Maman était malade et tu n'as jamais voulu nous le dire.

Dad : Le médecin disait qu'elle guérirait.

Anita : N'importe quoi ! Tu vois, tu passes ton temps à mentir à son sujet.

Dad : Je voulais vous protéger, ta sœur et toi.

Anita : Tu as fait passer le cancer de maman pour un jeu, tu es d'une cruauté sans pareille ! Ne crois-tu pas que l'on entendait maman pleurer le soir, lorsqu'elle te suppliait de nous dire la vérité ?

Dad : Je ne voulais pas...

Anita : Julie avait 9 ans et moi 7 ! Elle comprenait ce qui se passait, elle, la fille intelligente de la famille. Et moi je m'efforçais de lui demander mais elle faisait semblant de ne rien savoir.

Dad : C'est impossible !

Anita : Ju a porté ce fardeau jusqu'à son suicide sept ans plus tard !

Dad : Quand ta mère est morte je me suis retrouvé seul avec vous, deux filles des sept et neuf ans.

Anita : Tu as ruiné notre enfance.

Dad : Où es-tu ? Je voudrais que l'on parle de vive voix.

Anita : Je suis sur le toit de l'immeuble, je m'apprête à rejoindre Ju et maman.

Dad : Non ! Anita ne fais pas ça !

Anita : C'est plus fort que toi hein ? Tu ne comprends donc toujours pas que c'est la seule chose que j'aie jamais désiré depuis qu'elles sont parties ?

Dad : Je viens, je t'en prie ne bouge surtout pas.

Anita : Trop tard, je n'en peux plus de cette vie qui est maintenant la même qu'était celle de Julie.

Dad : Non !

Anita : Au revoir, papa.