Mark vivait chez Donghyuck depuis environ trois mois. Les deux jeunes hommes se connaissaient bien, ils avaient vécu une belle histoire d’amour à l'université. Cette idylle s'était achevé à cause du départ de Mark au Canada. Cela avait brisé le cœur du plus jeune qui s'était retrouvé seul du jour au lendemain. A partir de ce moment, il avait coupé le contact avec tout ses amis, avait trouvé un travail et vivait comme un bon petit soldat de la société tout en restant distant avec son entourage.
Un beau jour, alors que Donghyuck lisait pour la énième fois la lettre dans laquelle Mark expliquait les raisons de son départ précipité, quatre ans plus tôt, la sonnette retentit. Le jeune homme ouvrit et se retrouva face à son ex-petit ami. Il n'avait pas changé, il avait toujours les mêmes cheveux noir, en bataille, ses sourcils arrondis, ses grands yeux bruns qui brillaient de mille et une étoiles. Il s’excusa d’être parti si vite, de l’avoir abandonné. Il était sincère.Donghyuck sourit, charmé, heureux. Il nageait en plein rêve et ne voulait se réveiller. Mark était là, devant lui, en chair et en os. Il lui pardonna et les deux garçons commencèrent à vivre ensemble, se remémorant l'université. Mark ne parlait pas tant que ça du Canada mais Donghyuck n’y faisait pas attention. Le brun était au petit soin avec le jeune coréen, ils étaient heureux.
Voulant partager son bonheur, Donghyuck décida de revoir ses amis d’université. Ses derniers acceptèrent immédiatement l'invitation. Mark avait un entretien d'embauche ce jour-là mais le coréen lui promit de passer le bonjour à tout le monde.Les jeunes adultes s’étaient donné rendez vous dans un café en face de leur ancienne école, le café « Bonheur de vivre ». C'était un endroit où ils avaient toujours eu l'habitude de se retrouver après une dure journée de cours. Donghyuck était vraiment enjoué à l’idée de revoir ses amis. Jaemin et son beau sourire, Jeno et son humour inexistant, Renjun et ses talents de dessinateurs, Chenle et son rire de dauphin, Jisung et ses mouvements de dance, ils lui manquaient tous.
Quand tout le monde fut arrivé, le coréen se rendit compte que contrairement à Mark, ils avaient tous changé. Ils discutèrent de se que chacun devenait, le travail, une discussion banale de retrouvaille. Puis Jaemin sourit tendrement en regardant Donghyuck.
-Je suis heureux que tu sois enfin remit de tout ça…
-De tout ça ? demanda le jeune garçon en sourit bêtement. De quoi parles-tu ?
-Et bien, de Mark…Donghyuck sourit de plus bel.
-En parlant de Mark ! Il vous passe le bonjour ! Il n'a pas pu venir aujourd'hui, il passe un entretien d'embauche !
Un silence s’installa entre les garçons. Renjun prit l'initiative de combler le vide.
-Comment ça ? Ce… Ce n’est pas possible…
-Bien-sûr que si ! Ah ! Quel idiot ! J'aurais dû commencer par le début. Mark est rentré du Canada il y a trois mois, et on s'est remis ensemble ! C'est génial non ?De nouveau, le calme plat. Les cinq jeunes hommes se regardèrent tour à tour, de l'incompréhension plein les yeux.
-Mais Donghyuck, commença Jisung sérieusement. Mark n'était pas au Canada, qu'est-ce que tu nous raconte ?
-Il y était ! Il est parti comme ça, sans prévenir personne ! Vous le savez bien !
-Non Donghyuck, ce n’est pas au Canada que Mark est parti… dit Jeno tristement.
-Si ! Il m'a même laissé une lettre pour m'expliquer pourquoi il y est allé !
-Quelle lettre ? demanda Jaemin.Donghyuck prit son sac et sortit une feuille qu'il tendit à son ami. Ce dernier la lu et se frotta le visage. Les autres jetèrent un coup d'œil à leur tour, se mordant les lèvres. Chenle regarda Donghyuck, les larmes aux yeux, Jeno se leva et prit le jeune garçon frêle qui le regardait avec interrogation dans ses bras .
-Qu'est-ce qui ne va pas les gars ? demanda-t-il provoquant un resserrement de l'étreinte de Jeno.
-Donghyuck, se décida à lui répondre Renjun. C'est l’acte de décès de Mark…
-Quoi ? N’importe quoi !
-Si Donghyuck…Le coréen reprit la feuille et lu à voix haute décidé à prouver à ses amis qu'il s'agissait d'une lettre et non d’un acte de décès.
-Le dix-huit mars deux-mille quatorze à quatorze heure et vingt trois minutes, est décédé rue du Bonheur en face du café Bonheur de vivre Mark Minhyung Lee, étudiant en médecine né à Vancouver le deux août mille neuf-cent quatre-vingt dix neuf, domicilié à Séoul.
Le silence reprit place pour la troisième fois. Donghyuck avait les yeux grands ouvert et les leva sur ses amis qui étaient à deux doigts de verser toute les larmes de leur corps. Le jeune garçon fixa la route et vit pour le deuxième fois de sa vie, la voiture grise et brillante, conduit par un chauffard imprudent, téléphone à la main, qui percuta Mark de plein fouet. Il entendait les cris des passants, celui de ses amis, le sien, le bruit de la voiture qui prenait la fuite. La vision du corps ensanglanté de Mark qui gisait sur la route lui revenait à l'esprit. Il se revoyait foncer vers lui, en pleurant, en hurlant constatant l'effroyable réalité : son petit ami venait de mourir sous ses yeux.
Depuis cet épisode, Donghyuck avait développé une grosse dépression qui l’avait coupé du monde et envoyé dans un hôpital psychiatrique. Il y était resté deux ans puis les médecins l’avaient laissé sortir, le sentant beaucoup mieux. Seulement, le cerveau de Donghyuck avait effacé les événements et les avait remplacés par d'autre plus doux, pour le protéger. Le jeune garçon se rendait tout les jours devant la tombe de Mark, mais était persuadé de se rendre au travail, d'être assis devant un ordinateur en train de rédiger des articles de journal. L'argent qu’il recevait par les aides sociales devenait son salaire. Et puis un jour, sa schizophrénie paranoïde lui rendit Mark. Son Mark, une hallucination, une invention de son cerveau, créée pour le rendre heureux.
Malheureusement, la réalité nous rattrape toujours trop vite, et Donghyuck réalisait aujourd'hui que tout n'était qu'illusion. Ses souvenirs revenaient et dans sa tête, Mark mourait pour la deuxième fois.
VOUS LISEZ
Illusion.
FanfictionMark et Donghyuck se retrouvent après quatre ans de séparation bien que cela soit impossible.