Les rires, les entraintes, des enfants qui court, l'odeur du petit déjeuné, la chaleur du lit, la lumière déjà allumée dans le salon.
Rien de tout ça. Il se dirigea machinalement jusqu'à la cuisinette. Les assiettes empilées, les verres tenant dangereusement sur le rebord, les reste de nourritures et les cadavres de canettes. Il n'en tînt pourtant pas compte. Il plongea sa main dans le mini frigo sous le plan de travail, s'emparant d'un paquet de gauffres surgelées. Il l'ouvrit, prit le paquet par son extrêmité, les faisant tomber piteusement dans l'assiette qu'il avait au préalable rincée en deux trois mouvements.
C'est ainsi qu'il engouffra l'assiette dans le vieu four/micro-onde. Il attendait, tenue à bout de bras sur le rebord du meuble de cuisine et sur ses deux pauvres jambes. Il se passa la main dans les cheveux, l'air las et fatigué. La machine sonna, il releva d'une lenteur morbide la tête, et regarda avec un désintérêt presque ironique la boîte noire éléctrique. Il en sortit l'assiette, poussa légèrement le débarras de la table ronde afin de tenter d'y manger. Il s'asseya lourdement, puis sonda son contenu avec désintérêt. Il fit alors demi tour et partit s'habiller, le ventre et la tête vide.
La penderie était presque vide, la majorité des vêtements étaient au sol, en boule et mal repassés, puant la transpiration et trempant dans la poussière. Les paires de chaussures étaient célibataires et perdues. Il piocha des vêtements, sans se demander le temps qu'il fait dehors, optant pour un jean et un haut à manche longue. Il prit la peine de se rendre dans la salle de bain afin de se coiffer, négligeant toutefois les dents.
Les portes du métro parvinrent à se fermer. Tout le monde collait tout le monde et il faisait une chaleur étouffante. Cela ne le dérangeait pas, ses jambes étaient flasques et sa haute tension ne cessait de le faire trembler; ainsi, tout ce monde empêchait de le laisser tomber et la chaleur le réchauffait. Son corps suivait tout les mouvements de foule et les accouts du métro. Ses yeux était vitreux et sa main tenait la barre sans grande conviction. Le teint blafard, les lèvres pâles et les cheveux désordonné, lui valèrent quelques regards étonnés.
Il entra machinalement dans le grand building fait de verre et d'acier. Il se sentait écrasé, comme la piètre fourmis qui grouillait dans les couloirs de l'immeuble. Généralement, il se lançait dans la paperasse qu'il ne comprenait pas, qu'il ne prenait pas le temps de comprendre et la triait, agraffait sans réfléchir. Ses doigts s'affairait à leur tâche sans qu'il ne leur demande. Pratique.
Quelques minutes avant 11h30, il déposa tout, et s'apprêta à prendre sa pause, accompagné de son fidèle café, noir, serré et sans sucre qu'il trouvait singulièrement déguelasse. Mais on lui a dit que c'était bien un jour. L'ascenseur sonna et il s'y introduit, zieutant rapidement sur les personnes habituelles. Il poussa la porte de la salle de repos et se dirigea vers la machine à la liqueur caféiné. Un petit brun se tenait également à la machine à café, accoudé à la table. Il sirotait sans bruit, en l'observant. Il ne changeait pas, même heure et pour notre protagoniste il semblait habillé de la même manière que la veille.
***
Tous les jours sont des lundis. On veut les retarder le plus possible, on traîne, s'accroche comme on peut. Froids et mélancoliques. Des bons gros lundis de merde. Le lundi, on a pas la force de se faire un déjeuné décent, voir de penser à remplir sa panse. Le lundi, on expédie la salle de bain, se coiffer est long, se laver est ennuyant. Notre reflet est le plus maussade de tous, d'épaisses poches noirs, virant au bleu sous les yeux, un regard vide voir vitreux. Cheveux gras et indisciplinés, peau grasse et ongles cassés. Une main tire au hasard des vêtements de leurs ceintres, puis s'affaire à les enfiler.
Durant toute la routine, on se répète inlassablement qu'on serai mieux dans notre pieu. Pas ici, mais ailleurs, loin de préférence, sans emmerdes et dans un lieu éloigné de toutes pollutions. Tout autant l'odeur nauséabonde des pots d'échappement et les insultes qui pullulent dans les bureaux. Le métro est encore plus lent que d'habitude, les gens semblent se battre pour rester sur le quai, certains songent intensément à se jeter sur les rails. Ça pue, ça tangue, ça grince. Tout le monde est d'une humeur excécrable, le travail en est alors que plus tendu. Regard méprisant des uns et ignorance des autres. Tout le monde pense à son misérable "moi" plutôt qu'au grand "nous". Et on ne peut les blâmer. On se confie à son mur, échangeons des regards avec notre gobelet emplie de café noir, serré et sans sucres de préférence. La boisson de l'employé de bureau.
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Reboot
FanfictionLe seul moyen de se sortir d'une boucle temporelle, c'est de se confronter au problème qui fait de soi la proie du désespoir.