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Je me regarde une dernière fois dans le miroir, prend une profonde inspiration, et sors mon portable de ma poche.

J'ouvre les messages et me dirige vers celui de ma meilleure amie, Elodie.

Je commence à écrire.

J'efface mes derniers mots.

Mauvaise formulation pour lui annoncer cela.

Je détourne les yeux vers la fenêtre. Dehors, le soleil brille de mille feux. Le sol renvoie les rayons de soleil qui viennent s'abattre sur les pauvres vitres, qui brûlent à force. Quelques touristes passent encore sous l'ombres que formes les rangées de maisons.

Je reviens sur mon téléphone. Je tape quelques mots.

Moi. Je le fais.

Cela est court, et compréhensif.

Je retiens ma respiration et appuie sur le bouton envoyer.

Je décide de ne pas rester assise sans rien faire en attendant sa réponse.

Je me lève et me dirige vers mon armoire. Je prend un chemisier blanc à dentelle avec un pantalon noir moulant.

Je me regarde de plus belle dans le miroir. Il me renvoie l'image d'une jeune fille en surpoids, essayant de se faire belle. Je souffle pour évacuer les remarques désagréables qui trottinent dans ma tête.

Mon portable s'allume.

Une boule au ventre arrive instantanément.

J'ouvre le fameux message, le lit et y répond.

Elodie. La dernière fois Makel est mort dedans. Tu ne le fais pas.

Moi . Oui. Certes. Mais j'ai déjà fait mon choix.

Cela n'étais pas tout à fait vrai, j'hésite encore. Mais il faut bien que quelqu'un fasse un jour bouger les choses. Je vérifie que je n'ai rien oubliée dans la maison, et sort tout en fermant la porte.

Dehors, peu de personnes sont dans les rues. Ce qui m'arrange car, si un voisin dit à ma mère que je suis sortie, je suis morte.

Enfin si je serai toujours en vie au retour.

Je remonte notre allée, tourne au rond point, puis je m'arrête à un arrêt de bus.

Des pubs défilent sur de géants écrans.

Pub pour un dentifrice.

Pub pour " the opportunity days ". Soit pour aujourd'hui.

Cette pub fait rêver de nombreuses personnes. Habitants comme touristes. Enfant comme vieux. Riches comme pauvre.

Puis nous revenons à notre pub pour le dentifrice.

Soudain le bus apparaît à ma gauche.

Sans surprise, il est bondé de personnes voulant tenter leurs chances aujourd'hui.

Je monte sous les regards étonnés de nombreux habitants.

Je valide ma carte et me dirige vers le fond du bus où je m'assoie. Je branche mes écouteurs et allume ma musique, ma seule amie pour les quarante prochaines minutes .

Au fur et à mesure des arrêts, le bus se rempli, beaucoup montent, très peu descende. C'est... comment dire... assez oppressant.

Les minutes défilent en me faisant stresser toujours un peu plus.

Il me reste quinze minutes avant le début. Je dois me dépêcher.

Le bus arrive dans une rue bondée de personnes, il ralentit jusqu'à s'arrêter. Je me précipite dans l'allée. J'entend une personne rouspéter, je l'ai sûrement bousculée. Mais pas le temps pour s'excuser.

Je sors du bus en courant et tourne à droite. J'arrive sur une rue de haut immeubles. La place n'est plus très loin.

Je cours sans m'arrêter. J'ai les poumons en feu.

Soudain j'entend une voix sortir d'un micro. Je ne réfléchie pas et commence à accélérer du plus vite que je peux.

Je tourne au coin d'un immeuble. Et .. Soulagement. J'arrive enfin sur la place.

La place est remplies de monde. J'arrive cependant à me faufiler jusqu'à la grande tente blanche. Je me présente, et en quelques phrases je suis inscrite.

Plus que quelques minutes pour s'inscrire ! Qui va gagner cette année ? Vous pouvez faire vos paris à la tente noire. Ou s'inscrire à la tente blanche.

Je me dirige vers un coin plus calme tout en écoutant l'annonce des micros.

J'enlève mes habits, et je les met dans un sac plastique. Je ferme ce sac et le cache parmi les sacs poubelles au pieds d'immeubles.

Puis je me dirige en sous vêtements, vers la scène.

Les candidats sont priés de bien vouloirs montés sur scène pour un début dans cinq minutes.

Je me glisse dans la grande de file pour monter sur scène. Il y a de nombreuses personnes. De nombreux jeunes d'environ dix sept à vingt et un ans.

Le stress monte en moi. J'ai l'impression que je vais vomir. Je veux abandonner, mais il faut que je résiste. Pour lui.

La file avance, le présentateur annonce les prénoms des candidats qui défilent devant lui.

Les caméras sont fixés eux. La radio est aussi présente, elle tend son micros vers le présentateur.

La lumière de la place est centrée sur cette scène.

C'est à mon tour de monter. Mes jambes enjambes les marches une par une. Mes yeux sont rivés sur ces milliers de personnes qui nous regardent. Cela me fout la chair de trouille. Je me précipite au fond de la scène.

Chaque candidats à était appelé. Nous sommes tous face à un grand bocal d'eau gelée. Enfin bocal... un grand bocal de un mètre quatre vingt de haut et de un mètre de large.

Je regarde mes concurrents. Le plus vieux doit avoir la quarantaine. Facile à battre. Et le plus jeune.. Je cherche du regard un personne faisant plus jeune que le reste. Soudain mon regard se posa sur un jeune garçon. Il ne mesure pas plus qu'un mètre vingt, il est maigre. Je ne lui donne pas plus que huit ans. Comme chaque année, des jeunes sont obligés de faire le test pour rapporter de quoi subvenir aux besoins de sa famille. Je pense que celui là en fait parti. Il doit être cependant le plus jeune depuis une dizaine d'année. Cela peut paraître méchant, mais je ne lui donne pas plus de 1 minute sous l'eau mais à mon avis il ne va pas respecter ses propres limites, et, comme de trop nombreux jeunes, périr.

Le concours commencera après le compte à rebours. Cependant je tiens à rappeler les règles et l'enjeu.

Au top départ, les candidats iront au fond de leurs bassins respectifs, celui qui reste le plus longtemps la tête sous l'eau remporte le prix. Le prix étant comme chaque année, un passage sur la corde. Je tiens à rappeler que l'eau dans les bassins est à moins cinq degrés.

Prêt ?

Candidats entrez dans le bassin.

Je monte l'échelle, une boule au ventre grandissant à chaque échelons.

Je met un pied dans l'eau. J'ai mal.

L'eau vient rapidement me congeler chaque centimètres de ma peau. Je me jette d'un seul coup dans le bassin. L'eau éclabousse à l'extérieur. Je me crispe.

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Sous l'eau.

Opportunity day'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant