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Je prend une grande inspiration et plonge ma tête dans l'eau. Je regarde les autres, un jeune s'est cogné l'orteil contre le fond du bassin, il saigne. Je serre mes dents, l'eau à -5 ° doit lui faire terriblement mal.

Je regarde ma montre, cela fait quinze secondes que nous sommes sous l'eau, et, déjà, quelques personnes remontent à la surface.

Je me tourne, et vois le jeune garçon faire de grand mouvements. Il manque d'air.

Je lui fais signe de remonter à la surface. Non pas par esprit de concurrence mais par l'esprit d'humain.

Il refuse.

Ses yeux se remplissent de larmes.

Ses gestes s'amplifient.

Puis, plus rien.

Il tombe au fond de son bassin.

Personne ne bouge. J'ai une soudaine envie de remonter et de crier. Crier contre les spectateurs qui ne bougent pas d'un centimètre. Il ne bougent pas alors qu'un petit ce noie dans un bassin à -5° !!

Je résiste à l'envie de remonter. Pour lui.

Une jeune fille le vois. Elle sort de son bassin en un temps record, et court vers lui. Cela doit être sa sœur. Elle plonge ses mains dans l'eau. Cela ne suffit pas. Elle descend dans le bocal de son frère, va sous l'eau. Prend le petit au bout de ses bras et remonte autant bien que mal l'échelle.

Elle le met sur ses épaules, et revient sur scène. Elle a la chair de poules. Ses yeux sont remplis de larmes. Elle fait plusieurs poses avant de quitter la scène, en pleurs.

Les candidats 5 et 8 sont éliminés au bout de dix sept et vingt secondes. Il y aurait-il trop de faiblesse dans ce monde ?

J'entend de loin la voix du présentateur. Quel imbécile !

30 secondes.

De plus en plus de candidats remontent à la surface. Je sens la fierté m'envahir , cependant je dois rester concentrée pour ne rien lâcher.

Nous sommes plus que trois en courses.

Je me retourne, il reste un jeune homme d'environ vingt-cinq ans. Je le détail longuement avant de le reconnaître, il s'agit du mari de ma professeure de 6ème. Cela prouve que même si on a une bonne situation financière ou autre, on en veut toujours plus. Bienvenue dans la société d'aujourd'hui .

Mais bon, je ne suis pas là pur juger.

Il faut que je me concentre plus pour ne pas perdre. Déjà que beaucoup trop d'air s'échappe de ma bouche.

Le candidat 7 vient de sortir après 3 min 06. Il ne reste plus que deux candidats en jeu, une jeune fille de 16 ans et un nouveau père de trente ans.

Donc mon concurrent vient d'avoir un enfant... Cela doit être la raison pour laquelle il participe à cette journée de torture.

J'ai mal.

J'ai froid.

Je n'ai plus d'air.

Mes yeux essayent de s'accommoder à toutes formes de vies pouvant me donner du courage pour avancer.

Soudain, sur un balcon au sixième étages, sur l'immeuble en face de moi, se trouve un nain de jardin assis sur un pot de fleurs. Ce nain de jardin, se lève et me fait un signe de la main avant de nouveau s'assoir.

Je lui répond avec un sourire béat.

Quelques secondes passent avant que je comprennent mon niveau d'épuisement : je venais de répondre à un nain de jardin. Il ne peut pas me voir.

Mes poumons se serrent.

Mes yeux me montrent un monde de plus en plus flous.

Je ne peux plus rester longtemps.

Si dans dix secondes le père n'ai pas sorti, j'abandonne. Je ne veux pas mourir comme Makel.

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Remarque, si il remonte quelques secondes après moi je m'en voudrait toutes ma vie...

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Et lui aussi m'en voudra.

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Enfin quand je lui expliquera ce que j'ai fait pour lui.

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Opportunity day'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant