Le 21e siècle je ne l'ai pas connu. Je veux dire, l'eau et la nourriture à volonté, les chiens, les chats, les animaux de compagnie, les vaches, les cochons, les poules, l'herbe qui tapisse les jardins remplis de fleurs, les arbres pleins de vitalité, la terre boueuse, les piscines de Dubaï, les parcs aquatiques, les zoos. Ce siècle je ne l'ai pas connu.
Devant moi, une file d'attente de plusieurs kilomètres afin d'acquérir notre demi-litre d'eau quotidien, histoire de rester en vie quelques nuits de plus. Peut-être même pour certains quelques minutes car les gens s'écroulent sous le soleil brûlant.
Nous voyons des crânes dont les cheveux n'ont pas été lavés depuis plusieurs semaines, des familles souffrant de famine et de maladies, des sols secs, des visages pâles, des enfants qui travaillent à l'âge de 5 ans, des rues désertes, un bitume qui fond et se décolle. Des voitures à l'arrêt, et le silence.
Sous ce soleil torride, même à l'ombre la chaleur est insoutenable.
Ces dernières années, le soleil n'a cessé de grossir. Suite à cela, la chaleur a augmenté ce qui nous a précipité dans un monde où l'eau et la nourriture se font rares. Plus des 3 quarts des espèces ont disparues, l'eau douce est quasiment inexistante, les glaciers ont fondus ne laissant plus que de l'eau salée, encore et toujours, qui recouvre nos habitations, laissant des familles entières à la rue. En bref, la plupart des ressources permettant la vie ont disparues.
Plus d'eau, plus de nourriture, juste la chaleur. Les habitants ont donc dû trouver des moyens pour survivre.
Parmi ces moyens, des rivalités qui n'avancent en rien la situation. Des conflits quotidiens entre les anciens agriculteurs et le reste du monde mais surtout entre le soleil et les habitants de notre Terre. Je parlerais de colère intense ou même de déchaînement de rage.
Ainsi se passe mon quotidien. Moi, je ne suis qu'une infime partie de ce désastre: Je m'appelle Aloïse, et j'ai 17 ans. Mais peut importe mon âge, puisque dans quelques temps, mon existence sera réduite en cendres.
J'habite dans La Survie. C'est comme cela que l'on appelle ma ferme. Les gens sont persuadés que l'on pourra survivre plus longtemps grâce à elle. Il y a quelques semaines, le gouvernement a décidé de collectiviser toutes nos terres et celles de chaque agriculteur du pays, prolongeant de quelques jours la vie de centaines de personnes.
Dimitri, mon frère, est parti chercher à manger depuis trois heures. Je l'attends assise sur le seuil de La Survie.
Il part de plus en plus longtemps et reviens avec de moins en moins de choses dans les mains. Il faut croire que la Terre a décidé d'arrêter ses efforts pour conserver ses habitants.
Ce phénomène est dû à l'évolution du Soleil. Comme toute étoile, elle finit par mourir. Plus le temps passe et plus elle grossit,ce qui l'a rapproche un petit peu plus de nous chaque seconde. Pour l'instant nous sommes encore à assez bonne distance du soleil pour conserver notre eau à l'état liquide, mais cela va changer, bientôt nous n'auront plus aucune goutte d'eau sur notre sol. Tout sera dans les airs, formant un énorme nuage flottant dans l'atmosphère.
Enveloppée de vapeur, la Terre fera face à un effet de serre sans précédent. Les nuages retiendront tellement de chaleur, que nous ne survivrons pas à cette catastrophe. Ce merveilleux endroit où nous habitions jusqu'aujourd'hui aura disparu, y compris toute trace de vie.
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Arecibo
Science FictionAloïse n'a pas connu le confort du XXIe siècle: l'eau et la nourriture à volonté, une chaleur confortable, un nid douillé et un monde sans guerre, tout cela est inconnu pour elle. Chaque goutte d'eau, chaque brise de vent est pour elle une minute...