Aussitôt que les premiers rayons du soleil traversent ma chambre, je bondis hors du lit et range le peu d'affaires qui traînent dans la maison. Je ferme la porte de la Survie espérant que mon père ne remarque pas mon absence, le sac de randonné de ma mère sur le dos comportant principalement des rations de nourriture pour trois jours.
Ma mère était une femme qui adorait voyager, rencontrer de nouvelles personnes, explorer de nouveaux territoires. Elle était incroyablement courageuse et adorait par dessus tout la nature, qui la berçait les soirs d'été au rythme du vent. C'est d'ailleurs un de ces soirs, lorsque le vent donnait encore quelques bouffées d'air, que ma mère s'étouffa pourtant sous la chaleur abominable du soleil, espérant pourtant pour ce monde une biodiversité inouïe pouvant prolonger un peu sa vie et celle de la terre.
Malheureusement, ce ne fut pas ainsi. Ici, nous n'avons fait qu'enrichir notre nuage de pollution sur la terre, comme la fumée de cigarette qui ronge nos poumons. Et même si depuis le XXe siècle nous savions que le réchauffement climatique était déjà avancé, le gouvernement n'a jamais rien fait. Alors, depuis la norme Anti-pollution, beaucoup de choses ont changé ici : Les véhicules polluants n'ont plus le droit de rouler dans la région car la population n'a plus besoin de se déplacer. Avec la collectivisation des terres et la plupart de la population qui décède, nous vivons seulement dans une infime partie de notre terre. Ce qui équivaut à une ville de 10000 habitants.
Cette norme a d'abord été mise en place afin de limiter notre impact sur l'environnement après la mort de milliers de personnes causé par la pollution. C'est à présent les véhicules 100% électriques qui déambulent dans la ville. Et pourtant certains hors la loi continuent de rouler avec des véhicules polluants. Cela a toujours exaspéré mon frère qui est un passionné de nature, tout comme ma mère.
C'est pour cela que le gouvernement a décidé de barricader la région entière, laissant seulement les endroits habitables, afin de limiter les débordements et pour permettre à l'armée de nous surveiller 24h/24. De l'autre côté de la barrière, se trouve une terre aride où sont laissés les engins illégaux, des ruines de bâtiment en pierre, des routes détruites... En bref, une page de l'humanité laissé à l'abandon. Tout l'espace est surveillé afin que personne ne sorte de la zone de confort. Je pense que c'est surtout pour conserver l'espèce humaine le plus longtemps possible avant de trouver un nouvel endroit habitable, car là-bas, la terre n'est plus fertile et il parait que le soleil y serait plus pesant. Difficile à croire lorsque celui-ci me brûle la peau chaque jour à la façon d'une grosse boule de feu, mais je sais que quelconque personne qui ose s'y aventurer est considéré comme un criminel et est donc tué sur le champ. Hier, mon frère a peut-être voulu s'y intéressé, ou peut-être qu'il aurait franchi la barrière miraculeusement.
J'avance avec fermeté vers la frontière, dans le silence accablant et la chaleur étouffante. Je m'arrête en rencontrant Amanda.
"-Aloïse ! Je n'ai pas dormi de la nuit... Si tu vas quelque part ou fais quelque chose pour le retrouver, fais le avec moi."
Cette femme est d'une bonté incroyable. Elle s'est toujours occupé de nous lorsque nos parents travaillaient au champ, c'est comme une deuxième maman pour moi. De plus, contrairement aux personnes de son âge, elle n'a pas succombé à la chaleur et est toujours debout, avec un sourire rassurant.
-Tu vas sûrement me prendre pour une folle, mais s'il n'est pas ici, il est peut-être de l'autre côté de la frontière. Je vais demander aux gardes s'ils n'ont vu personne ces derniers jours, ou si quelqu'un est recherché de l'autre côté. Il est si curieux que ce serait parfaitement probable. Accompagnes moi si tu le veux.
VOUS LISEZ
Arecibo
Science FictionAloïse n'a pas connu le confort du XXIe siècle: l'eau et la nourriture à volonté, une chaleur confortable, un nid douillé et un monde sans guerre, tout cela est inconnu pour elle. Chaque goutte d'eau, chaque brise de vent est pour elle une minute...