Un néon, c'est un néon, le seul allumé sur tout le couloir. Le sombre corridor dans lequel je suis est plutôt basique, gris, avec de nombreuses portes identiques à celle que je viens de passer. Le chemin est sale et plein de décombres, il y a de la poussière du sol au plafond et les murs sont mouchetés de quelques éclats qui donnent un relief assez original au décor.
Je suis à une extrémité de ce couloir dont je ne vois pas le bout, en face de moi une nouvelle porte, j'essaie de la franchir mais son verrou me bloque brusquement dans mon élan.
Elle est fermée. Je tente de nouveau avec la porte voisine mais cette fois en prenant plus d'élan.
AÏE.
Je m'écrase violemment sur la porte avec un fracas de tous les diables et retombe au sol tout aussi bruyamment.
Une douleur vient m'arracher l'épaule.
Un blanc ...
Encore ce carnet.
Pourquoi? Que signifit-il?
Je réouvre mes yeux.
Je me souviens, ce couloir c'est celui du "bâtiment 3", je suis donc à côté des vestiaires. Je décide de m'y rendre car ces vestiaires sont devenus mon seul repère dans cet établissement dont je ne me souviens plus exactement la disposition. Je traverse le corridor d'un pas décidé, j'enjambe quelques barres de fer, évite une table.
Stop.
Je m'arrête net devant une porte vitrée en voyant mon reflet.Je suis assez pâle avec des cernes incroyables. Moi qui croyais que j'avais dormi pendant des années. Etrangement mes cheveux couleur cendre sont poisseux et me tombent jusqu'au milieu du visage. Je ne m'en suis rendu compte que maintenant mais ma frange me cache partiellement la vue, je la décale sur la droite, elle retombe, je refais les mêmes mouvements mais cette fois vers la gauche. La mèche retombe de nouveau mais me laisse un champ de vision un peu plus large qu'avant. Je prête maintenant attention à mes vêtements ou plutôt mon vêtement. Je suis vêtu d'une chemise d'hôpital crasseuse, ouverte à l'arrière et avec une poche devant. Tant pis je trouverais sûrement de quoi m'habiller.
Je repars de plus belle, décidé à atteindre à tous prix mon objectif :
LES VESTIAIRES.
Je pousse la porte, elle est encore verrouillée. Mais une idée me vient à l'esprit. Je reviens sur mes pas et prends la table, avec une aisance hors du commun je la lance à travers le couloir et elle vient sans difficultés rencontrer la porte vitrée. J'ai l'impression de vivre cette scène au ralenti: suite à la collision des deux éléments la table n'a pas traversé la vitre mais a comme rebondi dessus, ce qui n'a pas empêché le verre de se briser net. Les multiples éclats du faux miroir virevoltent dans les airs, scintillants et reflétant la faible lumière qui peut leurs parvenir. L'impression d'assister à une envolée de papillons de cristal, effleure mes pensées. Je m'emerveille devant ce spectacle jusqu'à l'eparpillement des morceaux de vitre et leur totale immobilisation.
Je me ressaisis et passe par le trou de la vitre.
AÏE.
Un morceau de verre est venu s'enfoncer dans mon pied. Je le retire et examine la plaie.
La blessure est peu profonde mais beaucoup de sang a déjà coulé .
J'évite les autres morceaux de verre en sortant de cette zone dangeureuse à cloche pied.
Mais quel imbécile! J'aurais dû y penser, ça m'apprendra.
Je pousse la première porte que je vois. Miracle. Elle est ouverte. Une satisfaction personnelle envahit mon corps, j'en viens presqu'à oublier le sang que mon pied a l'air de cracher.
Instinctivement je m'installe sur le fauteuil du bureau central et fouille dans les tiroirs de ce dernier.
Je trouve dans le premier une quantité astronomique de dossiers et de feuilles volantes. Le deuxième ne contient que des stylos, un bleu et noir avec des bords dorés retient mon attention, je le prends sans hésiter. Les lieux ont l'air abandonnés depuis longtemps, j'en profite pour prendre ce dont j'ai besoin, un stylo peut toujours servir.
Je me lève de mon siège et me retourne pour faire face à une imposante armoire de métal que j'ouvre sans difficulté. Mon regard vient immédiatement se poser sur un boitier blanc orné d'une croix rouge légèrement en relief par rapport à son support.
Je m'empresse de l'ouvrir. Rien, la boîte est vide. La vague d'excitation qui m'a submergé c'est évaporée. Je reste planté là pendant au moins un quart d'heure. Je me vide encore de mon sang et une impression de faiblesse me fait redescendre sur terre. Il faut faire quelque chose pour mon pied. Je ne me décourage pas et continue de fouiller sur l'étagère au dessus. Je suis sauvé. Un rouleau vient délicatement me toucher l'index comme pour me rassurer. Je mets le doigt à l'intérieur et réussi tant bien que mal à le saisir entre deux index. Une fois l'objet entre mes mains je le pose sur le bureau et déchire une de mes manches pour l'enrouler autours de mon pied. Je le pose par terre pour que le chiffon ne bouge pas. Je reprends le rouleau, c'est un sparadrap des plus normal, je tire une bande assez longue, la mordille puis la tire à nouveau mais plus sèchement. La grande lanière se rompt sur le coup et vient maladroitement s'accrocher à mon bras. Je la décolle puis en pose une partie sur mon pied que je finis par enrouler totalement. Une fois mon pied momifié je retourne dans le couloir sans oublier de mettre l'adhésif dans ma poche. Il rejoint donc mon stylo à l'abri. Dehors je me dirige vers le vestiaire "homme". J'essaye de pousser la porte mais elle est fermée. Un peu déçu je me replie sur la porte d'à côté : les vestiaires "femmes". La porte ne résiste pas et s'ouvre dès le premier coup de poignet. Je rentre dans la salle et l'observe plus en détail. La pièce est plutôt large et peu profonde. Deux bancs d'assez bonne taille sont couchés dans la salle et un porte manteaux traîne à mes pieds. Quelques crochets sont fixés au mur mais certains ont cédé sous le poids des sacs qu'ils devaient supporter. J'enjambe le porte manteaux, contourne un banc, je le remets sur ses pieds pour m'installer et je prends le premier sac. Il est rose et noir et a un peu blanchi à cause de la moisissure. Je l'ouvre, vide son contenu sur mes cuisses et le balance plus loin. J'observe méticuleusement tous les objets éparpillés sur moi. Je repère instantanément des chaussures. Je colle la semelle à la plante de mon pied pour avoir un aperçu de la taille. Elles sont un peu trop grandes mais au moins je pourrais les enfiler sans défaire mes bandages. C'est ce que je fais. J'enfile la première puis la deuxième, fais mes lacets et comme par habitude je les coince dans les chaussures.
Mise à part de vieux manuels scolaires, il n'y a rien d'autre sur mes genoux. J'en fais une pile et les fais glisser jusqu'à l'autre bout du banc. Le livre le plus haut du tas tombe.
Je balance le sac que j'ai dans la main et dans le même mouvement j'en prends un autre, le vide sur mes jambes, seulement deux pièces de tissus en tombent. J'en prends un, c'est un jean. Je mets l'autre vêtement à côté, déplie le jean et le superpose sur mes jambes pour voir s'il me va. Nan trop petit. L'autre habit est un gilet, je l'enfile, il me convient. Il est noir avec une capuche et des coutures rouges.
Ainsi de suite je fouille tout les sacs de la pièce. Je suis satisfait de ma récolte, j'ai réussi à trouver un short à ma taille et un t-shirt trop grand que j'ai enfilé quand même. Je suis tout de même étonné de l'état quasi neuf du tissus par rapport à l'état des sacs qui donnent l'impression de se décomposer. Enfin je ne cherche pas plus loin, je me retourne vers la porte et à ce moment précis un bruit retentit à l'extérieur de la pièce.▂ ▄ ▅ ▆ ▇ █ [ 2end ] █ ▇ ▆ ▅ ▄ ▂
Bon chapitre un peut plus long que le précédent mais bon.
Sinon sa avance pas.
Bref bonne lecture a tous
(づ。◕‿‿◕。)づ
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Page blanche
AdventureMais où suis-je ? Zut, je ne me souviens de rien, qu'est-ce que je dois faire?