Nos Amours Parfaits

Chapitre 11

J'ai les muscles endoloris et les pieds pleins de fourmillements. Le dos en compote, je décide de me lever. La place à coté de moi est froide, Andrew est parti faire sa marche matinal. Nous avons posé bagages dans la réserve naturel dont il parlait il y a deux jours. Nous avons trouvé au centre de cette dernière, une ancienne cabane, suffisamment aménagée pour y vivre. D'après Andrew, c'est l'ancienne habitation d'un garde chasse. Je ne sais même pas ce qu'est un garde chasse. 

Quand nous sommes rentrés, la cabane était poussiéreuse mais avec un peu de bonne volonté nous avons réussi à rendre cette espace habitable. Andrew a trouvé des armes qu'il a caché dans la forêt, par sécurité. Même si nous nous sommes éloignés du danger, une peur persiste dans nos cœurs. Il m'a dit que nous arrivions au bout de nos réserves de nourriture alors nous avons restreins nos repas pour pouvoir tenir cinq jours.  Pas de petit déjeuner, un gâteau sec le midi et un repas légèrement plus consistant le soir.  Après, nous verrons si nous nous souvenons encore de qui nous sommes et alors on avisera. La forêt doit être pleine de ressources.

Je sors de la cabane afin de prendre un grand bol d'air frais. Les pieds nus sur le sol plein de branches, n'est pas la chose la plus agréable, alors je rentre enfiler des chaussures. J'ai l'impression que cet endroit entier est un péché de la société. Tout ici est synonyme de souvenir. Il y a des crayons et des carnets, des vêtements différents de ces toges blanches, qui sans aucunes technologies ne fonctionnent plus. Andrew et moi ,qui ne supportions plus ces vêtements, avons décidé de le changer pour ceux de l'ancien habitant. Ils étaient tout juste à sa taille. Pour ma part, j'ai dû en découper certain.  

Chaussures aux pieds, je sors enfin. J'aperçois Andrew rentrer. Ses trais sont durs depuis que nous sommes ici, mais j'ai l'impression qu'avec moi, il s'adoucit. Il devient un homme protecteur et aimant, confiant et sûr de ce qu'il fait. J'aime celui qu'il est avec moi. Quoi qu'il arrive de toute manière, je pense que persisterai à aimer Andrew. Aucun de nous deux n'a réellement prononcer nos paroles d'amour. Nous les avons déjà effleurées durant nous ébauches amoureuses, mais sans jamais prononcer un je t'aime. 

- Ta balade s'est bien passée, je demande quand il arrive près de moi.

Il pose ses lèvres sur les miennes et son parfum emplit mes narines. Un parfum différent de d'habitude. Il est plus vif, plus pur. Quand il détache enfin nos lèvres, ses yeux brillent d'une lueur inconnue, qui me semble loin d'être négative.

- J'ai une surprise pour toi, me souffle-t-il à l'oreille.

- J'ai hâte de voir ça.

Mon ventre se met, soudainement, à gargouiller. Andrew me lance un regard désolé. Je secoue vivement la tête pour ne pas perdre de temps pour un simple gargouillement. Il prend ma main et me guide à travers les arbres, sachant s'il faut tourner ou non et à quel moment. A vrai dire je ne me suis pas aventurée plus loin que le carré d'herbe qui entoure la cabane. Si je n'ai pas été plus loin, c'est uniquement par peur de me perdre. 

Plus nous avançons, plus l'air se charge d'humidité. Quand enfin nous nous arrêtons, un magnifique étang nous fait face. Il  est translucide, comme si des dizaines de personnes l'avaient vidé goutte par goutte, pour le remplir purifier d'une nouvelle eau. 

- Je me suis baigné ce matin et je peux te promettre que tu ne cours aucun risque à te baigner là dedans. 

Il enlève ses habits, mais reste tout de même en sous vêtements. Je fais de même. Avant de rentrer dans l'eau, il me prends la folle envie de faire demi-tour et de retourner dans la cabane, de me couvrir d'un drap et de ne plus bouger. Je suis entièrement figée. Andrew doit déjà être à une bonne dizaine de mètres de moi quand il s'aperçois que je ne bouge plus. Il rebrousse chemin à la nage et lorsqu'il atteint la berge se dépêche de me rejoindre.