Mon Bordel à moi

Rêve: L'évadé

Dans le parc de la prison, je me dégourdis les jambes. Le garde qui m'accompagne surveille les alentours, comme pour éviter qu'on ne soit vus. Je m'avance vers lui en observant le bâtiment administratif. Celui-ci est orné d'un énorme dôme.

-Ce dôme est superbe. Je me demande à quoi il ressemble de l'intérieur...

Le garde semble m'ignorer.

-Merci pour la balade.

Il se retourne.

-De rien mon gars. Tu te sens comment?

-Bizarre. J'ai étrangement peur d'aller là-bas.

-Ahah, tu m'étonnes, l'asile psychiatrique de la prison, c'est pas comme le reste. D'ailleurs je comprend pas pourquoi ils t'y mettent, t'as l'air d'être sain d'esprit.

-Je mange pas, je bois pas, etc. Ils pensent que je fais une grève de la faim...

Soudain, un autre garde nous voit et vient à notre rencontre. Il est grand, massif et porte un gros trousseau de clés.

-Hé toi, Graham, tu fous quoi avec ce prisonnier? Il devrait déjà être au bloc psy.

-Ahh, heu, désolé, mais il ne se sentait pas bien. C'est bon, on repart.

Le second garde me regarde attentivement.

-Hé mais t'es pas attaché!

Il dégaine son arme et la pointe sur moi.

Le premier garde vient m'aider.

-Holà, on se calme, le lien à dû se déchirer à cause d'une ronce, ça peut arriver. Et puis regarde il est toujours ici alors qu'il aurait pu s'échapper. Ça prouve bien qu'il est honnête, non?

Le garde armé plisse les yeux. Il range son arme, visiblement amadoué. Rapidement, il se poste derrière moi et me rattache les mains.

-Bon, allez, on y va.

On se remit vite en route vers le bloc psy.

Une fois dedans, je sens directement l'odeur des lieux. Tout semble aseptisé, stérilisé avec attention. Les cris lointains me font frissonner. Je ne veux pas aller ici.

D'un geste discret et fluide, je me défais de mes liens sans difficulté et recule doucement. Les gardes, concentrés sur la paperasse du transfert ne me remarquent pas. Je me retourne. C'est le moment.

Je fonce dans la porte et sors. Derrière moi, j'entends un garde courir et un autre donner l'alerte. L'alarme retentit presque instantanément.

Je fléchis mes jambes et effectue un saut de plusieurs mètres. J'atterris sur le toit et avec aisance, je me dirige vers le bâtiment administratif. En un long saut, j'arrive sur son toit et observe la construction. Je me baisse, et observe un coin du bâtiment puis décide d'entrer. Rapidement, je martèle le béton de coups, et celui-ci finit par céder. Je saute dans le bâtiment et atterris sur une mezzanine. Curieux, je saute une seconde fois et atterris cette fois dans le hall d'entrée. Je lève la tête et souris. Le dome est aussi impressionnant que je l'imaginait.

-Ça valait le coup de faire un détour pour voir ça.

J'entends des gardes arriver. Sans réfléchir, je fonce dans leur direction. Ils sont comme des fourmis essayant d'attraper un dinosaure. Ils tentent de me saisir, mais j'esquive sans problème. Je démarre une course effrénée vers la porte en verre menant à l'extérieur. En une fraction de seconde, je passe au travers dans un fracas de verre brisé assourdissant. Face à la forêt ceinturant la prison, je souris. Je m'en vais sans difficulté. Je suis libre. Je suis l'Évadé.