Elle claqua brusquement la porte de l'entrée, sans aucun mot, laissant la maison dans un silence bruyant. Il savait qu'il avait eu tort de lui rappeler ses mauvais souvenir, ça partait d'un rien.
Karma, dans sa robe moulante rouge sang, moulant ses hanches, son ventre pas tout à fait plat mais qu'elle affectionnait, sillonnait les ruelles du soir. Bientôt elle se retrouva sur une terrasse, seule, pestant contre Icare qui l'avait grandement contrarié. Elle savait qu'il ne lui voulait pas de mal, mais il était trop souvent maladroit, le pauvre.
Grattant, comme un toc, ses cicatrices aux bras, Karma se vit assaillit de visions cauchemardesques en étant pleinement éveillée. Sans bouée, elle se noya dans les abysses qu'étaient ses souvenirs.
Il y'a quelques années de cela, elle perdit son père, sa seule famille. Perdue et sans repère, elle tomba bien bas, plus bas que terre et poussière.
Son quotidien était comme une recette de gâteau que l'on connaissait par cœur :
1- Préchauffer votre humeur therm.6.
2- Casser votre cœur en regardant les vidéos de vous et votre père. Faire fondre votre cœur en miettes au micro-ondes. Attention de ne pas cuire votre cœur.
3- Écouter la messagerie de votre père dans un autre petit saladier, faire fondre votre humeur au micro-ondes et le rajouter au saladier de votre cœur fondu. Mélanger.
4- Dans un grand saladier, appeler votre dealer personnel. Verser votre cœur fondu dans le grand saladier et mélanger le à la drogue que vous prenez jusqu'à en oublier votre nom.
5- Pour finir, pleurez toutes les larmes de votre corps, jusqu'à ne plus pouvoir piper un mot en regardant votre bras ensanglantés.
Bon appétit !
Après une surdose de cachets, visant le suicide, elle décida de s'occuper l'esprit sainement. Autant pour essayer d'aller mieux que pour oublier les idées qui la torturaient nuit et jour.
Et un jour, vous savez, c'est ce jour où le vent fouettait votre visage, vos cils, et faisaient en sorte que vos lèvres soient gercées, elle vit Icare.Icare, cet homme grand, élancé, timide à la voix grave et basse. Cet homme unique qui dressait des listes mentale, croyant dur comme fer qu'il était banale. Alors que, sans lui sa vie n'en serait que plus terne. Icare était son soleil à elle, elle se brûle les ailes dans ses bras, mais elle n'en meure pas, non, ça ne la rend que plus vivante.
« - Tu ne boudes plus?
Elle ne sursauta même pas, lorsqu'elle voit son égale assis en face d'elle, et ne pose pas de questions sur le comment il a pu savoir où elle se trouvait.
-je suis incapable de te faire la tête Icare.
-Oui, je sais. »Il lui prit la main, embrassa sa paume, ancrant ses yeux acajous dans ceux de Karma; la vénérant d'amour pure.