Le souffle court, elle se tente de se calmer. Genoux fléchis, gants en position, elle attend le moment. Son regard posé sur le ballon, elle essaie de déterminer de quel côté elle doit tomber. L'adversaire ne laisse rien paraître, trois pas en arrière, ballon fixe, la tension monte. Le ballon est frappé et sans réfléchir elle tombe sur la gauche. Du bout des doigts, elle touche le ballon et le pousse loin de ses cages.

Sifflet, applaudissements, victoire.

Cette jeune femme de 18 ans venait de repousser le dernier tire au but qui permet à la France de gagner la coupe du monde féminine de football.

« - Penny ! Réveille toi, bon sang, tu vas être en retard ! »

En sursaut, je réalise que tout ça n'était que mon imagination.

« - Penny ! Veux-tu arrêter de me faire hurler et sortir de cette salle de bain ! » crie ma mère depuis que je suis entrée dans la pièce.

Je suis encore toute tourmentée par mon rêve. J'étais bien la gardienne de l'équipe de France féminine et je permettais à mon équipe de gagner la coupe du monde. Si c'est un rêve prémonitoire, je veux confirmation ! Mon regard posé sur mon reflet dans le miroir de la petite salle bain, je réalise l'état déplorable de mes cheveux. Quelle idée de s'endormir avec un chignon ? Et bien sûr détachés, ça ne s'arrange pas. La douche est ma seule solution. Pendant que l'eau chaude tombe sur mon dos, je réalise que je risque de rater mon bus.
Habillé, mon sac de cours sur l'épaule droite et mon sac de football sur m'épaule gauche, j'entre dans la cuisine pour embrasser ma mère. Celle-ci est encore sur les nerfs pour je ne sais quel raison. Nos échanges sont courts, brefs et gênants.

« Où est papa ? » je demande,
« Au garage. » répondît-elle, sans lâcher son téléphone des yeux.

Je prend mon petit déjeuner rapidement et je quitte la pièce en lui lançant un léger « bonne journée ». Je sors par le garage pour mettre mes chaussures à crampons dans mon sac de football et mes chaussures de ville à mes pieds. Je fais un bisou à mon père qui travaille sur la voiture et je prend la route pour rejoindre mon arrêt de bus.
Arrivée à l'université, je gagne rapidement mon amphithéâtre afin de suivre mon premier cours de la journée.

Ma journée se termine tôt, à 14h je suis déjà en route pour le stade. Étant la gardienne du fc Lorient féminin et sa capitaine, je me dois d'être à l'heure. J'entre dans les vestiaires encore vide, comme à mon habitude je suis la première. Ma tenue m'attend déjà accrochée au porte manteau portant mon nom « Jacobs ».

« Salut Penny ! » s'exclame les filles en entrant une par une dans le vestiaire.

Les discussions fusent, généralement orientées vers les matchs de la veille où les petits copains de celles qui en ont. Étant seule, je n'écoute pas forcément les histoires de ce style. Je préfère me rendre sur le terrain avant tout le monde pour voir ce que le coach nous a prévu pour aujourd'hui. Bizarrement en arrivant sur le terrain je ne vois aucune installation de prête. Le coach n'est même pas sur la pelouse. Je tourne sur moi même pour voir où il pourrait être. Finalement des voix me guident vers le bureau du coach, un homme est avec lui. Il est jeune, grand et plutôt athlétique. J'arrive au milieu d'une discussion.

« Je suis désolé mais ça ne va pas être possible » explique mon coach,
« Mais c'est une chance inespérée pour elle ! Vous ne cernez pas les enjeux de ce que je pourrais lui apporter. Elle est toute jeune, en pleine forme et pleine de potentiel ! Elle serai parfaite pour Madrid. » répond l'homme avec persévérance.

Madrid ? Mais de qui parle-t-il ? Tant de questions se bousculent et elles obtiennent rapidement une réponse.

« Jacobs est faite pour le football espagnol, réfléchissez-y, vous avez mes coordonnées. » finit-il avant de quitter la pièce.

Je sursaute lorsqu'il s'arrête devant moi. En effet, je me suis rapprochée pour écouter ce qui se disait et je n'ai pas réagis lorsqu'il a commencé à sortir.

« Oh mademoiselle Jacobs ! Je suis heureux de vous rencontrer, quelle performance cette saison ! Je suis épaté. » déclare t-il avec un grand sourire,
« Merci beaucoup, puis-je savoir qui vous êtes ? »
« Vous le saurez, tôt ou tard, au revoir mademoiselle Jacobs » finit-il avant de me laisser seule face à mes tourments.

Madrid ? Ma mère me tuerait si elle savait ça. Elle n'a jamais apprécié le fait que je fasse du foot et encore pour que j'en fasse mon avenir. Pour elle c'est plutôt simple, si tu travailles à l'école tu auras un avenir, si non, tu vivras malheureuse. Comment vivre heureuse loin du football ? Ça, mon père l'avait compris.

« Penny ? Que fais-tu là ? Tu n'es toujours pas sur la pelouse ? Dépêches toi ! » hurle le coach en sortant de son bureau.

Je réfléchis à ce que je pourrais lui dire. J'aimerais lui hurler qu'il n'a pas à décider pour moi mais bien sûr je me dégonfle.

« Oui, coach. »

Je trottine jusqu'à la pelouse et je rejoins les filles qui commençaient à peine leur 15 tours de terrains.

Le soir, dans mon lit, je réfléchissais à ce que j'avais entendu. Madrid, c'est fou. Qui n'en rêve pas ? Qui ? Les paupières lourdes, je ferme doucement les yeux et je tombe dans les bras de Morphée.

Madrid ...

Nouvel écrit, quelque chose d'un peu plus personnel. Ce n'est absolument pas basé sur une fan fiction, du moins comme j'écris au fur et à mesure, je ne pense pas tourner ça en fan fiction. J'espère que vous apprécierez, n'hésitez pas à corriger les fautes j'aimerais que mes écrits soient corrigés rapidement.
Merci !

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