Les respirations augmentaient peu à peu, se transformant en ronflements qui résonnaient à présent dans toute la chambre et faisaient trembler les murs. Il me semblait distinguer deux respirations différentes, l'une plus saccadée que l'autre. J'en déduisis que j'avais hérité de deux merveilleux colocataires, bien malgré moi.
Je fermai les yeux, tentais de me rendormir, lorsque une question surgit soudainement dans mon esprit : Comment suis-je arrivée ici ? Dans cette chambre ? J'essayai alors de toutes mes forces de me remémorer les événements de la veille, mes mains exerçant une pression si forte sur mes yeux clos que mille couleurs apparurent.~Flashback~
Pourquoi n'avais-je pas pu me contrôler ? Pourquoi maintenant, devant tous ces gens ? Jamais je n'avais anticiper les menottes qui meurtrissaient mes poignets. Les larmes dévalaient mes joues à flots, brouillant ma vue, pendant que je tentais tant bien que mal d'étouffer mes sanglots. Je distinguai à peine deux silhouettes en combinaison grise que déjà ils m'emportèrent dans un camion noir, vers une destination inconnue.
Ce sont mes seuls souvenirs de la veille. Un bruit d'interrupteur me sortit de mes pensées. J'essuyai vivement mes joues trempées de mes larmes avant de lever la tête, appuyée sur mes coudes, pour distinguer le visage de l'inconnu, qui, à mon plus grand malheur, était resté dans l'ombre de sa table de nuit. Mais ses muscles se dessinaient sous son drap et je sus donc que c'était un homme. Sans même me jeter un coup d'œil, il prit son téléphone et l'alluma pour regarder l'heure. Je tentai d'apercevoir l'écran par-dessus son épaule, mais il le rangea bien trop vite. Il éteignit sa lampe d'un coup de doigt sec.
Un silence lourd s'installa. Je sentais à présent son regard posé sur moi et mes joues s'empourprèrent, gênée par une telle d'insistance. Je remerciais le ciel pour l'obscurité de la pièce qui lui cachait la rougeur de mes pommettes. Après de longues minutes de silence total, je me décidais finalement à engager la conversation à voix basse, pour ne pas réveiller le troisième dormeur :
- Salut... Euh... Il est quelle heure s'il te plait ?
Comme ennuyé par ma question, il ne répondit pas tout de suite. Mais finalement il dit d'une voix engourdie par le sommeil:
- Arrête de parler je dors là.
La plupart des gens qui me connaissent relativement bien savent à quelle point je m'énerve vite. Un de mes pires défauts, paraît-il. Je pris une grande inspiration et murmurai un "connard" pour moi même, en priant qu'il ne m'ait pas entendue. Néanmoins intriguée par ce garçon, je fus prise d'un élan de courage et je lui demandai, en rendant ma voix la moins aiguë possible :
- Au fait, c'est quoi ton prénom ?
Il me répondit du tac au tac :
- Ecoute, tu m'connais pas, j'te connais pas, donc me parle pas.
Mon sang ne fit qu'un tour. Je lui crachai :
- C'est clair que tu ne me connais pas toi.
Il voulait jouer à ça ? Eh bien, on allait être deux à jouer.
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Particulière.
ParanormalJe savais que ce qui m'arrivais n'était pas commun. Cela me faisait peur. Mais jamais je n'aurai pensé que l'on puisse m'arracher à ma famille de la sorte. Maintenant je suis seule. Seule dans ce monde de fous. Mais, soyez-en sûr, je decouvrirai ce...