Prisonnière en enfer

~Chapitre 2~

"-Non! Lachez-moi! S'il-vous-plaît !"

De pauvres cris résonnaient dans la rue noire. Je m'époumonnais dans l'espoir d'attirer l'attention d'un quelconque passant. Mais il n'y avait personne.
Je n'avais rien vu, ne m'étais pas doutée de la supercherie. Et maintenant je le payais. Je m'en veux d'avoir été si bête, si naïve.
Ils étaient deux.
L'autre, un peu plus jeune, était sorti et m'avais attraper. Je n'ai pas pu se défendre. Qu'aurais-je pu faire d'ailleurs ? Deux hommes adultes contre une pauvre adolescente.
Ce monde est injuste, horrible.
Maintenant j'étais dans la camionnette, attachée, les yeux bandés. En route pour je ne sais où. Probablement un coin perdu en pleine campagne où ils pourront me tuer sans risque de témoins.
Non, il faut que j'arrête de psychoter et que je fasse le point. Ils ne m'ont pas fait trop mal et je suis toujours en vie. Pour la suite je ne peux pas trop envisager de choses. Pas d'espoir, pas de désillusions. Bon, c'est un début.
Je sens le moteur se couper. Et ma folle imagination paniquante revenir.
Stop Ella calme toi bordel.

J'entends des pas. Un des hommes se rapproche et ouvre les portières arrières. Il me tire hors du véhicule.
C'est le moment de savoir à peu près où je suis. L'air est un peu humide, il a dû pleuvoir récemment. Au mois de mai c'est plutôt normal, même si je pencherais bien pour une région pluvieuse. Ça sent la terre, la nature. Pas d'odeur distinctive. Il y a des oiseaux qui chantent, leur chant est réconfortant pour moi.
Je tombe et m'écorche le genou. Mon dieu que ça fait mal.
-Relève-toi et ferme-la. Tu gardes ton bandeau. Avance tout droit. Et joue pas au plus malin.

À son intonation je remarque que c'est le plus vieux qui me parle.
J'essaie de contenir mes larmes et d'avancer. Il faut que je sois forte. Je manque à plusieurs reprises de tomber encore une fois. Ma maladresse semble l'agacer. J'ai peur qu'il me frappe. Où suis-je ? Où m'emmène-t'il?
Ma mère m'a toujours dis que si je suis en danger il faut que j'attire l'attention des gens sur moi. Mais là, je ne pense pas qu'il y ait des gens. On ne laisse pas une gamine dans ce genre de situation non?
Il m'a dit de me taire mais si je criais ça ferait quoi?
Je suis dehors, peut-être que cette occasion ne se reproduira plus jamais. Je dois tenter ma chance.