Il était une fois une petite fille nommée Alice Wagner. Orpheline depuis son plus jeune âge, se retrouvant à la rue elle restait cependant combative, elle travaillait le soir dans l'auberge de Martin pêcheur pour subsister. Martin pêcheur qui, rappelons-le, était un oiseau, ce qui faisait que la gestion de l'auberge était assez compliquée.
Elle avait grandie vite dans les longues soirées étouffantes de l'été Lorrain. Très rapidement, Alice apprit, parfois à ses dépens, que la vie ne faisait pas de cadeaux, ou en tout cas, pas à elle. Elle regardait souvent, après ses longues journées de travail acharnées, à travers le soupirail, sa vue se posait sur la Meurthe scintillante sous le rayon lunaire. Elle rêvait de s'évader, d'aller nager jusqu'à épuisement, courir jusqu'à ce que ses poumons s'embrasent, dans cette nature qui n'était qu'à deux pas, derrière un simple mur. Alors, s'emplissant de rêves et d'ambitions, elle s'endormait la tête adossée au rebord avec sa respiration encore sifflotante et sereine.
"ALICE! VIENS ICI TOUT DE SUITE, T'A ASSEZ DORMI ET Y'A DU BOULOT! ALICE DÉPÊCHE TOI BORDEL!"
La voix rauque et agaçante qui la réveille en sursaut ce matin est celle de Jacques Fauvard. Enfin, pour elle, c'est uniquement "M.Fauvard", et dans ses pensée, "Le vieux dégarni", titre amplement mérité:approchant les 80 ans, et avec seulement trois cheveux se disputant sur le sommet de son crâne, M.Fauvard tenait l'auberge lorsque l'oiseau était absent.
Elle s'élança comme à son habitude, svelte et prompt, et commença à servir les clients. Dès le matin, les ivrognes se pressaient déjà au comptoir, réclamant leur premier breuvage de la journée, et sûrement pas le dernier. Les verres vont en s'enchaînant avec les invitations des hommes couplées à des compliments maladroits et sauvages. Soudainement, Fauvard attrape le bras d'Alice : "Va t'occuper de la 12, le type à l'air louche". Elle jette un coup d'œil, l'homme est dans l'ombre du matin, une coiffe sur la tête, des gants noirs aux mains et un grand manteau de fourrure sur les épaules, il attend patiemment les doigts croisés.
-Bon...bonjour, bienvenue à l'auberge de Martin pêcheur, est ce que vous avez envie de quelque chose ?
-Vous voulez une nouvelle vie n'est ce pas ?
-Euh...pardon ? Vous êtes qui ?
-Cette question n'a pas vraiment d'importance ma chère, seulement une bonne nouvelle."
L'homme ricana, puis se leva devant Alice, qui resta sans voix face à la gigantesque taille de l'homme.
-Je vous donne le choix de vous offrir une nouvelle vie. Cette décision est plutôt simple...d'un côté, vous restez serveuse dans ce...cette "auberge", de l'autre, vous me suivez, et entamez une vie que peu osent même rêver.
-Je ne vous épouserai pas et je ne me prostitue pas, si cela est tout et que vous ne consommez pas je vais...
-Oh, rien de cela, un gentleman n'a pas ces manières. Je vous laisse un peu de temps pour réfléchir" dit l'homme en faisait apparaître dans sa main un petit morceau de papier.
-Mais...je... Elle est prise d'un élan, d'un espoir si soudain. Pas maintenant...revenez ce soir, je viendrai
-Très bien, je serais devant" dit-il en se dirigeant vers la sortie, où un homme lui barra le passage.
-Vous v'nez sans consommer? C'est impoli, de la part d'un soi disant gentleman...surtout après ce que t'a osé nous faire...
-Tenez voilà 50 pièces d'or, bien que votre établissement valent ce prix; je vous le laisse.
-Tu crois t'en tirer comme ça ? Je vais te réduire en miettes, sorcier de mes deux !Jacques Fauvard lance son poing droit sur l'homme qui l'esquive et puis calmement sort.
"Mais...ou est ce qu'il est passé ? Je le frappait, et l'instant d'après...MERDE !Alice après cela continue son travail distraite.
Le soir arrive enfin, elle n'en peux plus d'attendre la fin de cette trop longue journée. Quand la lune bleutée joue avec les stellaires blancheurs elle sort discrètement de son établissement rance. Au coin de la rue miteuse se dresse le géant, son ombre nocturne arrivant jusqu'aux pieds de la jeune Alice.
"Mettons nous en route."
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Alice
ParanormalDécouvrez les aventures extraordinaires d'Alice, une jeune orpheline, quittant tout pour changer radicalement de vie. Co-écrit par Maël Gauduchon et Raphaël Willems, en s'inspirant du cadavre exquis : chacun écrit une phrase, sans concertation préal...