Anime x Reader || Français

Saudade | Kogami Shinya

Nombre de mots | 470

Saudade (Portuguais) : le sentiment d'espoir et de désir de retrouver une personne qui nous est chère, mais qui est disparue et/ou décédée.

Depuis qu'ils étaient devenus collègues dans les bureaux de la Sécurité Publique, et même après avoir été rétrogradé en tant qu'Exécuteur, il fréquentait les appartements de sa petite-amie durant ses insomnies.

Si bien qu'il avait prisses petites habitudes, comme poser son paquet de cigarettes sur la petite table donnant sur le balcon, d'empiler le bureau de sa petite-amie avec ses documents de travail ou encore, de laisser un classique littéraire sur sa table de chevet, qui croulait de livres à moitiés lus, aux marques-pages improvisés.

Ils discutaient de grands auteurs et de philosophes jusqu'à l'aube, dans les draps humides,les fenêtres grandes ouvertes, le vent chaud sur leur peau, lui une cigarette entre les doigts, elle lui tendant son briquet ; ces conversations nocturnes s'estompaient au fur et à mesure que les enquêtes sur Shogo Makishima se poursuivaient.

Parfois, ils se croisaient aux aurores, sur le pas de porte, prêts à partir ou épuisés de leur journée. Parfois, lorsqu'elle en avait la chance,elle pouvait le voir endormi, encore habillé, uniquement après s'être déchaussé ou le voir dans la cuisine, fumer une cigarette sous la hotte après avoir descendu les poubelles. Parfois, il lui laissait des petits mots doux sur une feuille volante qu'il coinçait entre les pages du livre qu'elle lisait - qu'elle tenait dans ses mains après s'être endormie.

Les fenêtres grandes ouvertes donnant sur le balcon, debout, les coudes posés sur la balustrade, elle expira la fumée grisâtre de sa bouche d'un long soupir méditatif.

L'homme qui avait partagé sa vie lui aurait pris la cigarette des doigts et l'aurait dégustée à sa place, tout en lui disant que c'est mauvais pour sa santé. Elle lui rétorquerait qu'il n'était pas le mieux placé pour le lui dire et allumerait une autre sans hésiter.

Fixant un point invisible au bout de la ville, elle se demanda s'il allait à nouveau s'asseoir sur le bureau à sa droite et lui donner des documents toutes les heures, relire son classique littéraire préféré, avachi dans le canapé de son salon ou encore, s'allonger à côté d'elle et enfouir sa tête dans le creux de ses épaules jusqu'à en oublier la notion du temps.

Après avoir terminé sa cigarette, elle ferma les fenêtres et s'allongea sur son lit,s'abandonna dans les draps, s'imprégnant de l'odeur indélébile, un mélange d'eau de Cologne et de sueur, lui rappelant les nuits blanches passées l'un dans les bras de l'autre, à tracer les lignes de leurs corps, comme pour se les imprimer au bout de leurs doigts.

Se remémorant de la forme de ses lèvres, de la chaleur de son souffle haletant s'échappant d'entre elles, du grognement qu'il poussait à chaque baiser langoureux qui en entraînait des centaines d'autres,ses yeux se fermèrent, laissant son esprit se perdre dans ses souvenirs les plus enfouis.