Le deuxième homme

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Dans la salle d'audience déserte, Pamela Peters relut la lettre qu'elle tenait d'une main tremblante. Les mots dansaient devant ses yeux baignés de larmes : Pamela, je suis marié.
Elle essayait de comprendre.

__ Mark marié !murmura t-elle. Mais comment est-ce possible... Puisque nous sommes fiancés...

La phrase suivante ne lui laissait plus aucun doute :J'ai épousé Catherine hier et nous partons en voyage de noces.

Catherine ! C'était une de leurs amies, une jeune femme sophistiquée aux longs cheveux blonds et aux grands yeux bleus. Pamela chassa cette image se son esprit et fit un effort pour lire la lettre jusqu'au bout : je sais que j'aurais dû te l'annoncer de vive voix. Je ne je n'en ai pas eu le courage. Voici déjà longtemps que nous nous aimons, Catherine et moi, mais nous avons lutté contre cet amour par égard pour toi.

<< Par égard pour moi ! Oh ! Mark... Était-ce là le seul sentiment qui t'animait alors que nous faisons nos projets d'avenir ? >> se demanda-t-elle avec amertume.

Je ne vois rien d'autre à ajouter, sinon que je te souhaite de tout cœur de rencontrer un jour un homme que tu pourras aimer autant que j'aime Catherine.

<<Mais je l'ai déjà trouvé ! C'est toi que j'aime >>, songea-t-elle désespérée.

Je joins à ma lettre les deux billets que nous avions achetés ensemble pour la croisière de notre voyage de noces. Naturellement, nous voulons que tu en profites. Cordialement, Mark.

<<Des sentiments cordiaux ! Voilà donc tout ce qui reste de son amour ! >> gémit-elle intérieurement avant de froisser la lettre et de la laisser tomber à terre. Puis, enfouissement son visage dans ses mains, elle laissant libre cours à ses larmes.
Sentant qu'on lui touchait l'épaule, elle se redressa brusquement en s'essuyant les yeux et se retourna.

__ Mais que se passe-t-il Pamela ? Tu as pourtant gagné ton procès ! Je suis venue te chercher pour fêter ta victoire et c'est dans cet état que je te trouve ?

Son amie Nancy, une grande jeune femme aux cheveux roux, courts et bouclés, la regardait d'un air inquiet.

__ Tu n'as qu'à lire... lui répondit Pamela en lui montrant la lettre sur le sol.

Nancy la ramassa et la parcourut rapidement.

__ Quel goujat ! s'exclama-t-elle, indignée. Il t'écrit ici, au tribunal, pour t'annoncer qu'il t'abandonne, juste au moment où tu remporte ta première grande victoire !

Pamela prit sa serviette, son sac, et se dirigea sans un mot vers la porte.

__ Pamela ! Prends au moins les billets de la croisière !

__ Je n'en veux pas.

__Mais ils sont à toi aussi bien qu'à lui! Vous avez économisé soutien par source pour les acheter !

Pamela hésita.

__ Souviens-toi... Tous ces mois sans la moindre sortie pour ne rien dépenser!

__Mais j'aimais passer la soirée tranquillement avec Mark. Je préparais mes dossiers tandis qu'il s'occupait de ses cours. D'ailleurs, tu sais très bien que je n'ai aucun goût pour les réunions mondaines...

Nancy lui fourra les billets dans la main.

__ Prends les ! Ils t'appartiennent ! insista-t-elle

Pamela les serra entre ses doigts. <<Voilà tout ce qui me reste de notre rêve. >>, se dit-elle, tristement.
Puis elle sortit, traversa le hall en courant et se réfugia dans les toilettes. Se laissant tomber sur une chaise, elle ferma les yeux. Comment chasser se son esprit le souvenir de Mark penché avec elle sur les brochures des agences de voyages, à la recherche de la version anglaise croisière la plus merveilleuse de toutes pour une lune de miel ? Elle secouait la tête en tous sens pour se débarrasser de cette image obsédante.

__Assez ! Assez ! s'écria t-elle en éclatant en sanglots.

__Calme-toi, je Pamela ! Ce n'est pas la fin du monde. Il ne manque pas d'hommes plus intéressants que Mark en ce monde, tu sais, déclara fermement Nancy qui l'avait rejointe.

Pamela la regarda, les yeux brillants de larmes.

__ Je l'aimais. Pourquoi m'a-t-il quittée ? Pourquoi ?...