2: un lourd passé

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Après plus d'une une heure de bouchons interminables ils arrivèrent devant leur immeuble: un vieil endroit délabré avec une peinture blanche ayant faite place à un jaune moutarde répugnant et des fenêtres rouillées portant des couches de crasse indescriptibles.
Une fois la voiture garée, Henri mit une bonne dizaine de minutes à monter les cinq étages d'escaliers en pierre. Une fois en haut, il essuya la sueur de son front, retira ses chaussures bon marché faisant ainsi grincer le sol et posa sa veste sur un tabouret de fer semblant faire office de porte-manteau.
Il récupéra son ordinateur, le déposa sur son bar en marbre, se servit un verre d'eau et s'affala sur son canapé. Alors fixant sa femme bercer leur fils il demanda :
-Tu bosses demain ?
-Ouais, j'ai passé un accord avec un magazine, ils m'ont chargés de faire les couvertures pendant une période encore indéterminée ! Et toi ? Répondît-elle en empêchant son fils de partir
-Je bosse aussi oui... je veux plus retrouver les collégiens se pensant supérieurs à la moyenne !

Quand il n'écrivait pas, Henri travaillait comme surveillant dans un collège public et Camille elle avait été embauchée comme graphiste pour un magazine de mode.

-dire qu'un jour Romain  en sera un...
reprit-elle fixant son fils en train de s'endormir
-Un quoi ?
-Bah un collégien ! Déjà que la crèche je prend ça comme une étape dans sa vie mais alors son entrée en 6eme...
-Laisse le temps jouer son rôle là dedans, on l'éduquera comme nécessaire d'ici là.
La rassura t'il en se levant et déposant son verre avant de s'enfermer dans la salle de bain.

21h sonna, il s'effondra dans son lit et comme chaque nuits depuis vingt ans il revit le jour où son père, un homme gras et très laid s'était suicidé alors que Henri écrivait dans sa chambre.
Il avait pris un un couteau et s'était mutilé tout le corps. Son fils ne put rien en entendre, à l'époque Henri passait en boucle les albums de « black sabbath » . Il l'avait retrouvé deux heures après mort dans la salle à mange, son sang étalé partout, le visage méconnaissable.

Henri ce jour là n'éprouva aucune peine pour son père qui avait été si peu aimant, il éprouvait juste de la haine. Comment avait-il pu faire subir ça à son fils qui en plus allait finir son adolescence en pensionnat et qui n'avait pour famille sa mère et ses oncles avec qui il entretenait un relation déplorable.
Il du grandir au milieu des autres garçons de son âge et endossa rapidement le rôle de ramasse coups. Sa seule amie aura été Camille, cette fille frêle, brune avec les yeux d'un bleu éclatant avec qui il se mariera une fois la vingtaine passée. Il vécurent plusieurs années durant en banlieue avant de pouvoir se payer un appartement dans le 11 eme arrondissement.

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