향 (Scentist)

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Comme tous les jours depuis 3 ans, Kim Wonshik alias Ravi passait devant la petite échoppe de parfum à la devanture blanche sur lequel ressortait en lettre manuscrite le nom de la boutique : Les arômes de Leo. Comme à chaque fois qu'il passait devant, une merveilleuse odeur différente lui montant au nez, le faisant voyager chaque jour qu'il passait devant la vitrine.

Ce soir-là, Ravi marchait doucement, aucunement pressé de rentrer chez lui, seul. Ses parents et sa petite sœur n'était pas là cette semaine, il était seul pour quelques jours, alors rien ne le pressait de rentrer.

La musique était douce dans ses oreilles, les mains dans les poches de son pantalon d'uniforme, il jouait avec une poignée de pièce s'y trouvant. Il tournait dans la rue droite, plutôt calme à cette heure-ci, son nez cherchant déjà à reconnaître la délicieuse odeur qui émanerait de la boutique dans laquelle il n'avait jamais osé mettre les pieds jusqu'à présent.

Alors qu'il devait se trouver à une petite dizaine de mètres de l'échoppe, l'odeur alléchante commençait à lui monter au nez, le transportant comme à chaque fois. Aujourd'hui l'odeur était un mélange de café froid avec une odeur d'orange en arrière-goût, il aimait beaucoup cette odeur.

L'odeur se faisait de plus en plus forte alors qu'il avançait au niveau de la vitrine. Comme tous les jours il voulait s'arrêter devant, observant la boutique propre à la porte close. Mais aujourd'hui, la porte était grande ouverte, délivrant les fragrances au nez de Ravi.

Il s'était arrêté sur le pas de celle-ci, surpris par cette nouveauté. L'odeur l'attaquait de plein fouet, le vent calme de la rue semblait s'engouffrer dans la petite boutique, attraper toutes les odeurs présentes et les amener à l'extérieur, imprégnant le nez, les cheveux, les pores de la peau de l'étudiant. Son esprit se vidait, ses yeux se fermaient et son corps avançait dans l'échoppe, avec une volonté propre. Plus il entrait dans la boutique, plus l'odeur était forte, plus elle était enivrante, plus Ravi en tombait amoureux.

Il ouvrait les yeux, regardant doucement autour de lui : les murs blancs comme le sol, les étagères recouvrant tous les murs supportaient des flacons transparents aux formes simples remplis de liquides rosées, dans lesquels trempaient des fleurs, des pétales. Elles étaient mises avec soin sur les étagères, comme installés aux centimètres près.

Il tournait sur lui-même, détaillant chaque meuble, chaque bouteille. Son esprit était concentré sur l'odeur qui emplissait chaque coin de la boutique, tout comme la douce musique qui s'élevait depuis le fond du magasin. Ravi cherchait sa source et remarquait finalement l'ouverture menant à l'arrière-boutique, il voyait une ombre bouger, une voix douce humer l'air de la chanson. Alors inconsciemment, ou peut-être bien consciemment, il laissait son sac près du guichet et s'avançait vers l'ouverture, avançant prudemment dans le chambranle.

A peine eut-il passé le pas de la porte qu'il tombait sur le dos aux épaules larges. L'homme, sûrement le parfumeur, était devant une table haute où il manipulait des flacons et autres ustensiles de chimie, créant sûrement ce parfum si envoutant. L'homme aux cheveux décolorés portait une chemise simple blanche dont il avait remonté les manches sur ses longs bras fins et coupée par les sangles en cuir des bretelles, un pantalon noir qui moulait parfaitement ses hanches et ses longues jambes fines. Il était magnifique, envoûtant tout comme le parfum se dégageant de la table.

Ravi avançait lentement et silencieusement dans le dos de l'homme plus vieux que lui. Il n'avait toujours pas vu son visage mais il savait déjà qu'il devait être magnifique, qu'il aimerait ce visage comme il appréciait sa silhouette de dos. L'homme ne semblait pas l'avoir entendu, alors il continuait d'avancer, à quelques centimètres du corps chaud alors qu'il plongeait son visage dans les mèches blanches de sa nuque, son nez s'emplissant de cette odeur, la même que le magasin dégageait aujourd'hui. Il sentait la peau de la nuque se couvrir de frissons avant que l'homme ne s'écarte de lui, lui faisant face.

EAU DE VIXXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant