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Je sentis ma respiration s'accélérer. La foule m'oppressait, et se mêlait à elle, ce brouhaha continue. J'essayai de me frayer un chemin parmi ces gens surexcités, déhanchant leur corps sur la piste de danse. Je sentais mon coeur palpité, je haletais presque. Mais où avait-il pût passer ? La minute d'avant, nous dansions ensemble, et en une fraction de seconde, plus rien. Plus de Manu. Je me retrouvais seule dans cette boîte de nuit encore inconnue pour moi. Peut-être était-il parti fumer une cigarette... ou passer un coup de fil. Il passait son temps à se cacher pour passer d'innombrables appels, à « ses potes », ou pour « affaires ». Evidemment, il ne me parlait pas de ses business, je ne savais ni ce qu'il faisait, ni avec qui, et si j'avais le malheur de le lui demander, nous partions en dispute.

Je continuai à déambuler parmi le monde et finit par regagner la sortie. Dehors, il y avait également beaucoup de gens, des groupes de garçons et de filles, qui fumaient, buvaient, dansaient. Un couple s'embrassait comme s'ils ne s'était pas vu depuis des mois et j'éprouvais un dégoût à les voir tourner leur langue dans la bouche de l'autre, sans la moindre gêne. Un peu de pudeur ne serait pas de trop.
Je finis par trouver Manu, au téléphone, évidemment. Je l'attrapai par le bras.

- Comment peux-tu me planter en plein milieu d'une boîte de nuit !? Hurlais-je. Putain Manu ! Tu sais que je suis pas à l'aise dans ces endroits sans toi !

Il dégagea son bras violemment et attrapa le mien en me tirant pour nous éloigner au maximum du monde qui nous entourait.

- Tu joues à quoi !? Cria-t-il, à son tour. Combien de fois je t'ai dit de pas me déranger quand j'étais au téléphone !? Tu comprends pas quoi, sérieux !?

Il était fou de rage. Je voyais dans ses yeux qu'il ne plaisantait pas du tout. Mais ça ne me faisait pas peur, cela faisait six mois que nous étions ensemble, et ses crises de nerfs étaient devenues une routine pour moi.

Je me dégageai à mon tour de son emprise, et massai mon poignet pour lui montrer qu'il venait de me faire mal. Il me rattrapa par le col de ma chemise et approcha son visage du mien.

- Je rigole pas Angie, sérieux tu commences à me les péter sévère, souffla-t-il, les dents serrées.

Une odeur de tabac froid vint chatouiller mes narines. Les gens commençaient à nous regarder. Comme d'habitude, je décidai alors de ne pas envenimer les choses, sachant pertinemment que Manu pouvait aller encore plus loin que ça.

Je me détachai de lui, et m'en allai. Evidemment, il ne me suivit pas. Je croisai le regard de certaines filles, plein de pitié. J'avais l'habitude qu'on me regarde avec peine, six mois de relation et un nombre incalculable de scènes de ménage. C'était un quotidien.

Je errais dans la ville, lentement tant ces foutus talons me faisaient mal. Il était déjà trois heures du matin ce qui expliquait le calme de la ville. Je n'habitais pas très loin, mais marcher sur 12 centimètres me fit regretter d'être partie. J'aurai dû lui demander de me déposer.

Un taxi passa près de moi, dans la rue adjacente. Je l'appelai d'un signe de main, il s'arrêta de suite.

- Alors mam'zelle, où je vous emmène ce soir ? Me demanda-t-il, se tordant sur son siège pour atteindre la vitre côté passager.

Je lui indiquai mon adresse, et montai dans le véhicule. Une odeur d'encens me prit à la gorge, je détestai cette odeur. Bien que le chauffeur de taxi essayait tant bien que mal de faire la conversation, je ne l'écoutais pas et ne cessait de penser à Manu.

Le lendemain matin, c'est Clara, ma petite soeur, qui vint me réveiller.

- Angie ! Angie ! Réveille-toi !

NightMareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant