NightMare

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              Mon sang se glaça dans mes veines. Kylie qui ne répondait pas à mes nombreux textos et appels, discutait en ce moment même avec Manu.
Je regardai une nouvelle fois en direction des toilettes. Je vis Manu en sortir. Je lus rapidement ce qu'affichait son téléphone.

« J'ai bien réfléchît, je ne peux pas lui faire ça. Dès demain, je lui raconte tout. »

Voilà. C'était tout. Pas de précision de nom, rien. Mais je savais au fond de moi qu'elle parlait de moi. Manu s'approchait dangereusement de la table, j'appuyai rapidement sur le côté du téléphone pour que l'écran se mette en veille. Je ne voulais pas qu'il s'aperçoive que j'ai lu le texto, déjà, parce qu'il me ferait une crise inédite, pire que toutes celles que l'on a eu jusqu'à ce jour, mais aussi, pour éviter qu'il n'aille se concerté avec Kylie pour trouver une explication de toute pièce. Il n'en était hors de question, je venais de surprendre ma meilleure amie et mon petit ami s'envoyer des messages dans mon dos, je voulais découvrir depuis quand et pourquoi.

Je repris une posture décontractée, comme si rien ne venait de se passer. Manu se réinstalla sur sa chaise. Il saisit l'une des serviettes prunes posées sur la table et se s'essuya les mains dessus.

- T'as choisit ? Me demanda-t-il, en attrapant la carte une nouvelle fois.

Il l'ouvrit et parcourut les pages de son index.

- Moi je crois que je vais changer mon choix numéro un. J'hésite entre la côte de boeuf et le magret de canard, t'en penses quoi ? Dit-il en levant les yeux en ma direction.

Je pris sur moi. Je voulais exploser, lui balancer la carte sur son visage, me lever et tout balancer par terre. Comment pouvait-il me mentir, comment pouvait-il avoir des nouvelles de ma meilleure amie alors qu'il y avait à peine quelques heures je lui faisait part de mon inquiétude. Les expressions de son visage m'horripilaient, chacun de ses clignements de yeux, chacun de ses sourires, de ses gestes me donnaient envie de crier ma colère. Un comédien, un manipulateur. Je voyais en lui tous les vices de l'être humain.

Mais je ne devais pas laisser paraître ma haine. Je répondais à tout ce qu'il me disait, laissant apparaître sur mon visage un sourire hypocrite.

Les entrées arrivèrent enfin. J'avais commandé une entrée basique, à base d'avocats et de crevettes, avec une sauce mayonnaise faite maison. Manu quant à lui, avait prit des bâtonniers de mozzarella et de fromage de chèvre. D'habitude, j'aurais toujours pioché dans son assiette, voulant toujours goûter ce qu'il mangeait. Mais là, ni l'appétit, ni l'envie n'y étaient.Manu essayait toujours de faire la discussion, il me parlait de son travail, de son oncle, et commençait à me parler de ses vacances d'hiver. Évidemment, il ne m'avait pas inclue dans le voyage, chose qui m'exaspérait davantage.

Je tentais de dissimuler mon agacement mais Manu comprit vite qu'il y avait un problème.
Il posa ses couverts de chaque côté de son assiette. Il s'essuya le coin des lèvres avec la même serviette que tout à l'heure et me regarda droit dans les yeux.

- Bon maintenant, tu vas me dire ce qu'il y a ? Soupira-t-il.

Il n'avait toujours pas consulté son téléphone, heureusement car il aurait tout de suite comprit mon malaise.

- Absolument rien, mentis-je, jouant avec le dernier morceau d'avocat qui se trouvait dans mon assiette.

Je n'osais le regarder dans les yeux. Je ne savais pas mentir, et soutenir son regard n'aurait qu'aggraver les choses.

- Angie ! S'énerva-t-il.

Il releva de sa main mon menton. Il posa ses yeux sur moi, des yeux pleins de gentillesse et d'attention.
Je ne devais pas craquer.