Sept.

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Isabella Giordano.



        Le doux vent du printemps qui effleure ma peau m'apaise et, pourrait presque me faire oublier la tornade qu'est ma vie depuis quelque temps. Les gens assis également en terrasse sont souriants ; qu'ils soient seuls ou accompagnés, à l'ombre ou au soleil, de n'importe quel âge ils ont juste, l'air heureux. Et durant cet instant j'ai l'impression de l'être, moi aussi.

Tout à coup, le soleil brille plus fort, le temps s'arrête. Elle s'avance d'un pas léger jusqu'à la terrasse du café, elle s'arrête quelque instants comme si elle hésitait, puis elle s'approche doucement de moi. L'air est chaud, même très chaud mais elle porte un grand sweet et un jean. Mon coeur se resserre lorsque je comprends qu'elle doit surement se cacher. De quoi, je ne sais pas, mais je le sens. Et, ça fait si mal.

Nous avons parlées un petit peu par messages depuis une semaine, depuis ce bout de papier. Elle ne répondait presque pas, ce qui m'a fait bizarre parce qu'à l'origine c'est moi qui l'ignorais, et non l'inverse. Le bout de papier et dans ma poche, où que j'aille je le prends avec moi, et par réflexe je joue avec dans ma poche lorsqu'elle s'assoit en face de moi.
D'une voix douce et timide, elle vient briser le silence.

— Bonjour, Isabella. J'espère que tu n'attends personne, je vais paraître bête sinon...

Son corps tremble légèrement et ses yeux sont fixés sur le sol, comme si elle craignait quelque chose. J'ai presque envie de pleuré en la voyant, elle a tellement changé en si peu de temps. Elle était soleil et joie, maintenant elle n'est que tristesse et peur.
Comme un geste incontrôlable, je me lève et je la prends dans mes bras. Elle ne dit rien, elle s'agrippe juste à mes bras comme si elle avait juste besoin de ça.
Puis elle éclate. Elle éclate en sanglots dans mes bras, son corps tremble tant que je ne sais pas comment elle fait pour tenir sur ses jambes. Les manches de son sweat sont légèrement remontées et là, c'est comme si mon Monde basculait. Comme si il tournait autour d'elle depuis tout ce temps, et que je comprenais tout. Son corps est marqué par des galaxies bleues-violettes et cette vision me mets les larmes aux yeux.

Je l'entraîne avec moi jusqu'aux toilettes, je sers son poignet trop fort et elle semble paniquer mais je ne peux pas me contenir, j'ai besoin de mots.

— Je ne poserais la question qu'une fois Luna. Même si la réponse te fais peur, j'ai besoin que tu me la donne. Est-ce que ton copain te frappe ?

Son visage pâlis a vu d'œil, mes nerfs montent et mon corps commence à trembler de rage.

— Je ferais mieux de partir...

— NON ! S'il te plaît répond moi.

— Te répondre rendrait la situation réelle. Et je ne veux pas qu'elle le soit. Tu m'entends ? Je veux pas, je veux pas, JE VEUX PAS ISABE-

Je pose mes lèvres sur les siennes et encore une fois, ce geste était incontrôlable. Elle souffre, son malheur parcours tout mon corps et me met les larmes aux yeux. Elle pose ses mains avec la plus grande des délicatesse sur mes joues, cet instant pourrait être parfait mais il ne l'est pas.
Il ne l'est pas parce que nos larmes déchirent nos joues, parce qu'on respire mal tant on s'embrasse et tant on ne veut pas s'arrêter, parce qu'elle va mal et que je ne comprends pas pourquoi j'en souffre. Cet instant n'est pas parfait mais il est à nous. Il nous appartient.

Brusquement elle se décale de mes lèvres et me regarde avec de la peur et de l'incompréhension dans les yeux.

— Il... Il ne m'a pas frappé. Et il n'est plus mon copain... Je crois qu'il... m'a violé.

Mon monde s'écroule, je suis tétanisée par les mots que je viens d'entendre. Parce que je ne comprends pas ce qu'il se passe avec cette fille, mais je sais que je me dois de la protéger, peut-être même jusqu'à mon dernier souffle.

Je vais lui faire regretter d'avoir brisé ma rose.

fanée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant