Je veux être...

Chapitre 2

Les deux sur le canapé, Agathe était parti se coucher prétextant une dure journée de travail demain. Pour la millième fois, à cause de moi, on regardait Lucy de Luc Besson, j'aimais m'imaginer à la place de cette femme qui se voyant avoir toutes ses capacités cérébrales et montrer à quel point nous sommes justes minime dans ce monde.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, ne regardant même plus le film, comme à chaque fois, je me sentais soulevée. J'ouvris les yeux et vis de prêt la vielle tête de Sun, concentré et contractant ses muscles pour ne pas me faire tomber. Il capta mon regard et encrait le sien dans le miens.

- Je te passe mon lit pour ce soir parce que je suis gentil !

Ne voulant vraiment pas le déranger je me débattais dans ses bras, le forçant à me lâcher.

- On fait comme d'habitude alors ?

D'un accord commun, le « Comme d'habitude » signifiait « On dort ensemble. ». Alors on se glissa rapidement les deux sous la couette encore froide. Mais le sommeil ne fût pas de la partie, je me tournais et retournais, faisant grogner le propriétaire du lit qui se retrouvait souvent sans couverture. Au moment où je me suis retourné face à lui il enroula jambe et bras autour de mon corps, me serrant contre lui et sa véritable présence contre moi m'offrait une chaleur réconfortante. Mes yeux se fermaient lentement, callant ma respiration à la sienne.

Puis un moment, je le sentais bouger, ses jambes donnaient de léger coup de pieds, ses mains serrait mon T-shirt, sa respiration se faisait saccadée, puis des petits reniflements se faisaient entre. Il était clairement entrain de pleurer. J'ouvris les yeux, il était surement tôt, la lumière du jour transperçait doucement ses rideaux. Avec mon pouce je venais effacer une larme naissante au coin de son œil.

« - Papa... » Avait-il murmuré presque au même moment... Il était énormément proche de son père et tout le ramenait à lui. Il a été dur de faire le deuil et l'étape n'était pas vraiment passée.

Je ne l'ai pas réveillé, j'ai juste passé mes bras au tour de son ventre et je l'avais serré dans mes bras, me blottissant contre son torse. Il c'est immédiatement détendu, arrêtant de torturer mon haut.

C'est ensuite son réveille qui me tira vraiment du sommeil, mais la place à côté de moi était froide et vide, j'étais enroulé dans la couverture, la forme de tête était encore présente sur son oreiller. Devenu à moitié sourde à cause de la sonnerie, j'étendis mon bras pour taper sur l'engin de malheur faisant du bruit. D'une motivation inexplicable j m'extirpais du lit et me dirigea dans la petite cuisine. L'odeur du café et des croissants chauds était agréable. Mais aucune trace de Sun. Je m'installais donc à table, la tasse était posée, un petit mot appuyé dessus. « Je reviens dans une petite heure. Mange beaucoup. »

Un sourire s'afficha et je commençais à dévorer les petits croissants qui étaient devant moi. Il était remplit de bonne petite attention. Beaucoup de filles étaient devenus jalouse de moi, surtout pendant nos années scolaires. Il était la proie de pas mal de monde, au tant homme que femme, mais personne ne lui plaisait réellement. Quand la question venait se poser sur sa vie amoureuse il répétait souvent qu'il attendait qu'une certaine personne ouvre les yeux. Il n'en disait pas plus. Il ne nous a jamais présenté personne. Il avait eu des amourettes comme tout le monde, rien de jamais sérieux, il n'eu peu de sentiments. Il est le genre de gars inaccessible.

La porte de l'appartement s'ouvrit, je me retournai en direction de Sun qui venait de rentrer, sac de course à la main qu'il pausa devant le frigo.

- Bien dormi ? Il passait une main dans mes cheveux pour les ébouriffer.

- Oui, à par ton maudit réveil !