Chapitre 5

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Le jour qu'Alicia attendait tant arriva. Levée de bon matin elle finalisa les préparations avant son voyage. Elle remplit son sac à main, s'équipa de sa batterie portable, de ses écouteurs, de son porte monnaie et de ses nombreux repas. Elle était prête à partir plusieurs heures avant le départ. Assise sur son lit, elle attendait que les heures passent.

*Tic tac, tic tac*

Le bruit de son horloge résonnait dans sa chambre. Le temps, quelle futilité, quand nous voulons qu'il passe, il nous fait patienter et quand nous voulons qu'il s'arrête, il nous file entre les doigts. Ennuyée, Alicia regarda tout les details de sa chambre.

"Tiens, mon armoir est un peu tordu ! D'ailleurs, il faut que je la peigne en noir, le rouge c'est un peu trop... Ma chambre est si dérangée, je comprend mieux maman maintenant... J'ai tellement la flemme de bouger, pensait-elle en passant ses yeux sur ses affaires."

Sa vaste chambre accentuait son manque de divertissement. Elle finit par bouger et descendit dans le salon suivie de ses affaires de voyage. Le temps était lent et commençait à devenir lourd.

"Je m'ennuie, dit-elle en jouant avec une pince à linge.
-Aide-moi à étendre les vêtements trempés  au lieu de te lamenter sur une pince à linge, rit sa mère en arrivant avec une panière remplie de linge propre.
-D'accord.
-Dis donc tu devrais t'ennuyer plus souvent, ça m'aiderait, rit une seconde fois sa mère."

Alicia étendit le linge en s'amusant à les ranger par couleur pour créer des dégradés. Après 20 minutes d'étantage, elle se retrouva affalée dans le canapé. Elle était de retour au point de départ, perdu dans l'ennuie.

L'ennuie, vaste vide et manque de pensée, permet d'entendre et de voir les sons et les images oubliés. Si Alicia avait un sablier, elle en aurait entendu chaque grain tombé. Si elle avait pu regarder le soleil, elle l'aurait vu se déplacer. Mais Alicia était coincée dans son canapé et ne cherchait même pas de divertissement. Elle attendait. Le regard dans le vide, elle s'imaginait déjà loin de sa maison, près de la plage de Brighton à courir dans le sable chaud.

*Brr-brr Brrrr*

La vibration de son téléphone l'avait sortie de ses rêveries. C'était un message de sa plus proche amie.

De : Joana

Salut toi ! Comment ça va ? Je suis enfin arrivée en Californie, les paysages sont magnifiques, j'aimerais que tu voies ça ! Bon je ne vais pas pouvoir beaucoup te contacter pendant la semaine, mais en tout cas j'espère  que ton voyage se passera bien ! Bisous.

Alicia sourit devant son téléphone, elle était un peu jalouse que son amie n'est plus à patienter avant de partir. Joana y était et pouvait en profiter, tandis qu'Alicia restait plantée dans son salon à attendre que quelque chose vienne la divertir. Elle répondit à son amie.

À : Joana

Hi Jo' ! Ça va, à part que je suis vraiment trop impatiente de partir et que le temps passe si lentement ! Je suis super contente que tu puisses profiter de ton voyage depuis le temps que tu veux aller en Californie ! Allez va t'amuser, je vais me replonger dans mon ennuie, haha ! Kiss.

Alicia posa son téléphone sur l'acoudoire. Au moment où elle allait continuer à se morfondre, sa mère l'appela. Il était l'heure de manger. Sa mère lui avait préparé des pommes de terre sautées rien de plus classique. Normalement, les pommes de terre, bonnes et faciles à manger, finissaient dans la bouche d'Alicia en moins de deux minutes. Mais ce fut différent ce jour-ci, elle sentit une boule se former dans son ventre et n'arrivait pas à manger, aucune bouché même petite ne passait. Depuis le début de la journée, elle était motivé et ne voulais qu'une chose, partir. Elle ne comprenait donc pas ce qui lui arrivait, pourquoi, deux heures avant le départ, se sentait-elle mal ?

"Maman...
-Qui a-t-il ma chérie, mes pommes de terre ne sont pas bien cuites ?
-Non... Non pas du tout... C'est juste que je viens d'attraper un mal de ventre, je ne comprend pas pourquoi, dit d'une faible voix Alicia en se tenant le ventre.
-Oh ! Mais ne t'inquiète pas tu dois simplement être en état de stress ! C'est tout à fait normal, tu pars bientôt avec une centaine d'inconnus, répondit simplement sa mère un sourire aux lèvres."

"Inconnu", le dernier mot de sa mère lui avait ouvert les yeux. Ce n'était pas comme si elle partait en ne le sachant pas, c'était plutôt qu'elle ne l'avait jamais vu comme un problème. Alicia était une fille très sociable, cependant il paraissait normal que même en étant très sociable il était effrayant de partir avec une centaine d'inconnus. Elle comprenais désormais sa crampe au ventre. Dans une heure elle partait de chez elle et dans deux heures elle allait se retrouver toute seule devant un bus remplis d'inconnus des quatre coins de la France. Rien que d'y penser Alicia frissonnait. Sans l'étonné, elle passa les deux heures les plus longues de son existence.

Regarde au loinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant