J'ai ce poids gigantesque qui m'oppresse inlassablement à chaque inspiration. Cette douleur insoutenable qui enserre amèrement ma poitrine et me transperce continuellement. J'ai les yeux brûlants et gonflés à force de pleurer mais pas que; j'ai replongé. C'était plus fort que moi, je pensais que planer m'aiderai à l'oublier elle et cette foutu douleur mais j'ai eu tort. À présent c'est elle ma drogue. C'est elle qui me faut. Je ne dors plus. Elle me hante, elle et son doux parfum, ses yeux pétillants, ses fossettes saillantes, sa peau halée, ses petits seins, ses longs cheveux châtains. Je la vois. Partout. Tout le temps.Je la revois sourire et rire aux éclats. Mon cœur se sert violemment. Je la revois gémir dans mes bras et dans mes draps. Mon cœur se froisse plus douloureusement. Je la revois lorsque je lui passe la bague au doigt. Mon cœur meurtrit saigne lentement. Je la revois pleurer devant ses résultats. Mon cœur sanglant coule plus amèrement. Je la revois sur ce lit blanc, le teint pâle, les cheveux tombants. Mon cœur se tord cruellement. Je la revois sortir, faible, le crâne lisse mais avec un grand sourire. Mon cœur lutte naïvement. Je la revois m'annoncer fièrement qu'on sera jeunes parents. Mon cœur suffoque péniblement. Je la revois sur ce lit blanc, à nouveau, le teint plus pâle que jamais, les cheveux au sol et le ventre rond. Mon cœur bousillé lutte lamentablement. Je la revois raide sur ce maudis lit. Mon cœur mutilé succombe.
Il succombe de tristesse, de colère, de culpabilité, de regrets mais aussi d'amour.
Mon cœur est mort avec elle.
EmynonA