Tristesse

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L'âme triste est pareille ,

a l'astre qui sommeille,

Plus pâle que le ciel livide

Je m'en vais au pays du charbon,

Du brouillard et du suicide,

 Pour se tuer le temps est bon.

J'ai perdu ma force et ma vie,            

Qui faisait croire à mon génie,

« N'existons-nous donc plus ? Avons-nous eu notre heure ?

Rien ne la rendra-t-il à nos cris superflus ?

L'air joue avec la branche au moment où je pleure ;

Ma maison me regarde et ne me connaît plus.

Tristesse qui m'inonde 

 Coule comme cette onde.


Je l'étendrais toujours sur mes pleurs mal cachés

Et qui tombent souvent par leur poids épanchés.

Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,

Pour voir s'il sait donner au cœur que tu frappas

L'insensibilité de l'azur et des pierres.

Moi, je n'aime plus rien,

Ni l'homme, ni la femme,

Ni mon corps, ni mon âme,

Pas même mon vieux chien.

Allez dire qu'on creuse,

Sous le pâle gazon,

Une fosse sans nom.

Hélas ! J'ai dans le cœur une tristesse affreuse.  

  Alors réponds-lui, de ton cher sourire, 

Qu'il ne frôle pas les âmes humaines, 

S'il ne veut porter de plus lourdes peines 

Que celles qu'il cueille en son vaste empire ; 

Que veux-tu répondre au vent qui soupire ?  





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