Addiction

1 - Sevrage

Il est minuit et je profite de ma faiblesse moral pour me faire poster ce two-shot.

Au départ c'était censé être un one-shot, et puis j'ai dérivé, j'ai écrit et... c'est devenu long, alors ce sera en deux.

Les romances c'est pas mon truc, mais à force d'en lire, j'ai voulu m'amuser aussi, et voilà où on en est arrivé. C'est ma première fois à faire du terraink, alors j'espère que ça vous plaira. Bises !

(ah oui, et je me suis relu, mais je sens les faites dégueulasses débarquer alors hésitez pas à les faire remarquer )

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Accoudé sur le balcon, Damien exhale une bouffée de fumée toxique une fois de plus.

Les dernières frasques de nuages se confondent avec elle et se mélangent jusqu'à disparaître dans la nuit. Les étoiles brillent, et ça le rend un peu nostalgique. Ça l'effraie aussi beaucoup, ce ciel qui se perce de mille lumières et qui avale sa conscience pour la broyer dans ses mâchoires nocturnes. C'est l'été, lui rappelle l'air tiède et lourd, et le souffle grisâtre qui ondule hors de sa bouche ravive des souvenirs qu'il aimerait expirer en même temps que le tabac.

~

On était fin avril, la soirée battait son plein, la musique s'emparait de la nuit avec facilitée. Lui, il avait un peu trop bu. Il s'en rappelle parce soudainement, tout semblait possible.

Et lui aussi avait un peu trop bu. Il s'en souvient parce qu'il avait ce rouge aux joues adorable qu'il a toujours après quelques boissons de trop. Il s'en souvient parce que soudainement, tout semblait possible.

Ils fêtaient les dix ans de la chaîne, dix ans d'amitié et de bonheur pur. Dans cette ambiance folle, les emmerdes et les broutilles qui avaient jonchées le chemin semblaient ridicules.

Il était sorti sur le balcon pour s'en griller une, comme il fait toujours quand il se fait tard. Ou tôt. Ou chaud. Ou froid. Toute les excuses sont bonnes pour s'en griller une. La baie vitrée qu'il avait refermée derrière lui assourdissait les clameurs et les basses et rendait soudainement la joie et l'ivresse lointaines. Dans le noir, il n'y avait que le bout de son mégot qui rougeoyait tel un mirage. Le bruit avait soudainement réapparu, pour s'assourdir à nouveau. Quelques bruits de pas.

« Tu fais quoi ? »

Il avait sursauté. Bien sûr qu'il savait que quelqu'un était là. Un autre fumeur, un couple alcoolisé, une âme un peu solitaire. Il avait pensé beaucoup de chose de cet inconnu qui venait troubler sa pause clope, mais sûrement pas que c'était justement celui à qui il pensait. Il recracha la fumée, décontenancé, un peu agacé, aussi, de s'être fait ainsi surprendre, et se retourna, toujours accoudé sur la rambarde :

« Des fois que ce soit pas évident, je fume. »

Il agita la cigarette pour illustrer son propos, dispersant des cendres dans le vent.

« Excusez-moi Môsieur Damien de m'enquérir de votre activité. Si je t'emmerde dis-le tout de suite gros tas. »

Il se mordilla la joue. Il avait été trop brusque. Il tira une latte, souffla la tête en l'air pour ne pas envoyer la fumée dans les narines de son amie - ami qui essayait d'arrêter - et ignora les protestations de ce dernier.

« Et toi tu fais quoi ? Il fait froid, tu vas chopper un rhume. Compte pas sur moi pour faire l'infirmière derrière, et il eut un sourire narquois, fière de voir que le petit faisait la grimace.