3.

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Adossé nonchalamment contre l'une des colonnes du jardin, il semblait être là depuis un moment déjà.

Depuis combien de temps était-il là ? Depuis combien de temps m'observait-il en silence ?

Une question plus insidieuse encore s'insinua dans mon esprit : m'avait-il entendue parler au téléphone ?

Un frisson insidieux remonta le long de ma colonne vertébrale, tandis que je peinais à détacher mes yeux de sa silhouette.

Le demi-sourire énigmatique qui flottait sur ses lèvres ne fit qu'ajouter à mon malaise.

Prenant une inspiration, je fis quelques pas hésitants dans sa direction.

Moi: Je... je vous prie de m'excuser, monsieur... J'avais un appel important à passer.

Il esquissa un sourire fugace en balançant doucement la tête de gauche à droite, comme si mes justifications lui importaient peu.

Lui: Faites comme si je n'avais rien vu, mademoiselle.

Son ton était léger mais il y avait, sous cette apparente indifférence, une insondable profondeur qui me désarmait.

Il croisa les bras en me jaugeant d'un regard insistant.

Instinctivement, mes doigts se perdirent dans mes cheveux, nerveusement.

Mon regard oscilla entre la sortie du jardin et cet homme dont la présence, à la fois intrigante semblait me happer malgré moi.

Moi: Puis-je vous aider en quoi que ce soit ?... Sinon, je vais retourner à mes obligations.

Il ne répondit pas immédiatement. Son regard vagabonda un instant sur le paysage environnant.

Puis, après un silence qui me parut interminable, ses yeux revinrent vers moi.

Lui: Sommes-nous déjà rencontrés quelque part, jeune fille ?

Un frisson me traversa.

Pourquoi cette question m'ébranlait-elle à ce point ?

Mon esprit, déjà troublé par les réactions du prince et de son cousin, vacilla sous ce nouvel élément.

Moi: Euh... Non. Du moins, il me semble que non, monsieur. M'auriez-vous déjà aperçue quelque part ?

Il fronça légèrement les sourcils, songeur.

Lui: Je te prie de m'excuser, cette question était peut-être déplacée. J'ai simplement eu l'étrange impression que nous nous connaissions déjà.

Répond-il, avec un ton énigmatique.

Moi: Je ne le pense pas, monsieur.

Un silence s'étira entre nous, pesant. Puis, avec une curiosité qu'il ne chercha même pas à masquer, il reprit :

Lui: Parle-moi un peu de toi... si cela n'a rien de trop indiscret.

Un léger trouble me gagna. Pourquoi voulait-il en savoir davantage ?

Machinalement, ma main retrouva le chemin de mes cheveux encore une fois. Un geste inconscient qui trahissait toujours mon inconfort.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant