Une flamme apparut dans la pièce. Quand elle disparu, la pièce fut plongé dans l'obscurité un instant, avant qu'une étincelle consume la cigarette, qu'elle tenait dans ses fins doigts d'un geste désinvolte. Elle inspira la fumée de cette dernière, et ferma les yeux appréciant le contact brûlant de la fumée toxique dans ses poumons. Elle expira d'un souffle lent, admirant les volutes de la fumée grise à la lueur de la pleine lune. Pas de musique cette nuit, juste le son de sa lente respiration ; son inspiration qui se prolonge parfois, et son expiration qui se fait de plus en plus violente jusqu'à ce que l'étincelle s'éteigne, entraînant dans sa chute la cigarette, qui ne deviendra qu'un autre vestige de cette nuit, se confondant parmi toutes celles qui l'ont précédé. Elle leva la tête pour échanger un regard consterné à la lune, seule témoin de son mal-être. Elle baissa les yeux et regarda autour d'elle lentement. Elle vit tout ces mégots, entassés, noircis, noyés dans les cendres. Ces bouteilles, ces traces de griffure, ces gouttes de sang qui coulaient encore sur ses mains, et qui venaient tâcher les draps blancs.
Réalisant ce qu'elle était en train de faire, de sombrer, elle sentit ses yeux des yeux rougis par toute la fumée qui flottait dans la pièce, s'embuer et secoua la tête. Elle se leva et marcha jusqu'à sa fenêtre, d'un pas lent, voulant ressentir et apprécier le contact de ses pieds sur le sol. Elle resta sur le balcon, et inspira profondément. L'air de la nuit capturerai ses larmes. Elle escalada le toit. Ses pieds nus, tremblaient aux contacts de l'ardoise gelée. Ses mains agrippaient fortement les tuiles, s'écorchant, saignant de plus belle. Enfin arrivée, à califourchon sur le toit de ses voisins, elle inspira l'air froid de la nuit de janvier, se délectant à présent du froid, qui après la fumée brûlante, s'infiltrait dans ses poumons.Deux sensations différentes et à la fois semblables. Toutes deux très douloureuses ; la fumée toxique et dévastatrice, les emplissaient et elle pouvaient la sentir atteindre les parois de ces poumons, les brûlant et les étouffant. Le froid nocturne lui s'infiltrait avec une violence inouïe, et chaque respiration qu'elle prenait blessait tout son être, son cerveau glaçait et les stalactites dans sa tête atteignaient son cœur et le transperçaient. Ses poumons brûlaient mais, pas de la même manière que le fait la cigarette, la sensation est indescriptible.. Juste le froid qui te tue, violemment parfois, sournoisement d'autres mais toujours cruellement ; s'infiltrer doucement dans ton sang et faire circuler le froid et le désespoir dans tout ton corps, faire ralentir ton cœur et te faire mourir avant que tu ne le réalises ou juste tout détruire à chaque inspiration.
Avant, elle pensait qu'il pourrait la purifier, effacer la fumée qui stagnait encore dans son être, que l'air froid et vif de la nuit chasse les volutes sournois. Mais, l'air froid et vif ouvrait sa chaire, et bien plus traître que la cigarette, il fixait la fumée, et s'il la chassait, la remplaçait par le sang. Les joues rosies, les yeux humides, les lèvres gercées, le froid réel et ressenti par chacun s'infiltrait dans ses doigts, et ses pieds étaient déjà tout engourdis.
Elle contempla les étoiles, ses confidentes du silence, avec qui elles partageaient tout sa tristesse. D'un geste de désespoir brusque, elle leva ses mains gelées à la lune. Et pleura. La lune la regardait-elle souffrir avec un sourire vicieux ou voulait-elle sembler compatissante et veiller sur le misérable être qui chaque nuit, l'implore ? Ses larmes gelaient des qu'elles se retrouvaient en contact avec ce froid dévorant, et elle glissaient le long de ses joues blanches, comme des poignards qui, de la pointe de la lame la caressait, ouvrant sa peau délicatement. Et elle fermait les yeux, au contact de ses larmes, de ses lames qui transperçait ses joues, appréciant la douleur, la préférant au chaos qui régnait dans sa tête. Elle releva le regard vers la lumière, la lune était encore là. Juste là dans le ciel, comme à chaque fois, spectatrice forcée de cet insignifiant spectacle.
Rien n'est plus décevant que la lune, les rêves des humains l'animent, la font ressentir, mais finalement ce n'est qu'un gros caillou, avec des cratères.
Pourquoi vouloir s'accrocher, à un espoir inventé de toutes pièces par soi-même ? De la lune, c'est la Terre qui semble magnifique. Mais une fois sur Terre, on se rend compte trop tard que nos rêves étaient infondées, nos idées fausses et nos espoirs anéantis.
Elle laissa ses larmes s'échapper, les une après les autres, sans jamais en finir. Elle pleura à chaudes larmes des gouttes qui devenaient glacées. Elle avait déjà hurlé devant le silence de la lune, devant le manque de compassion des étoiles et devant l'absence de réaction des humains. Mais quand, elle regarda autour d'elle, elle fut frappé par le silence qui régnaient autour d'elle. Un silence si violent qu'il en devint abasourdissant. Il vrilla à ses oreilles, la fit vaciller comme un grand coup de vent qui balaye tout ce qui se trouve que son passage, ce silence l'avait empêché de crier, ou de parler, de trouver les mots. Il l'avait prise et elle avait gardé le silence. Elle ne voulait plus se débattre. Elle réalisa à quelle point elle était seule et ne vit que la lune et les étoiles à ses côtés renforçant son isolement. Alors elle regarda le monde aveugle autour d'elle, ses larmes continuant d'ouvrir sa chaire. Elle vit l'obscurité présente dans les maisons, ces personnes qui ne connaissent pas la nuit. Ces chats, qui eux ne vivaient seulement la nuit, leurs grand yeux révélant la vérité. Mais les humains sont aveugles et sourds et ils ne savent pas. Ils ne connaissent rien. Elle essuya les dernières larmes qui roulaient sur ses joues, d'un geste rageur de la main. Sa main. Elle regarda son autre main ensanglantée qui tremblait violemment. Le froid entrait en elle et la tuait. Il était temps de rentrer. Elle glissa sur des ardoises, se coupa, s'égratigna et arriva enfin sur son balcon. Elle déambula jusqu'à sa chambre d'un air perdu, boulversé. Les yeux gonflés et rouges non pas à cause de la fumée, mais faute à toutes ces larmes perdues, disparues dans l'obscurité et le silence de la nuit. Elle vit les vieux mégots qu'elles avaient finis quelques heures auparavant mais qui semblaient si lointains maintenant. Elle recouvra ses blessures.
Elle s'endormit en tremblant, pelotonnée dans un pull qu'elle avait prétendu acheté pour l'anniversaire d'un de ses amis. Mais ils ne savent pas que seules les étoiles sont considérées comme des amies pour elle. Un pull beaucoup trop large mais chaud. Elle s'enroula dans son lit, dans ce meme pull, et le sommeil vint la saisir, pendant que les larmes continuaient de couler, sous l'œil attentif de la lune qui essayait de la réchauffer de sa lumière qu'elle savait froide et grise mais qui ne voulait pas accepter, qui voulait continuer de répandre sa lumière.
Pour elle.
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Témoin du silence
РазноеTexte auquel j'ajouterai un jour, peut-être une suite. Je suis vraiment pas douée pour les titres, et il ne définit pas vraiment l'histoire.