j'avais les yeux pleins de larmes
les mains qui tremblaient
je la regardais
la caricature de mon corps
c'était comme si j'étais ma propre arme
celle qui tue mais qui ne tire pas
les larmes descendaient jusqu'à mes pieds
je sentais leurs regards
de ces hommes-poignards
me dire qu'il fallait que je continue
je suis l'actrice qui en démontre
et celle qui essaie de se morfondre
j'avais les pieds mouillés
à force de trop pleurer
ils m'ont dit de continuer
parce que c'était vrai
je suis mon propre art
et si je ne suis pas celui des autres
je suis quoi
peut-être l'actrice qui en démontre trop
celle qui joue à travers son rôle
mais cette scène n'était que le début
et c'était clair pour eux
il fallait que je continue
j'avais les pieds gelés
ces hommes-poignards me touchaient
mais ils ne touchaient pas mon coeur
ne se rendaient pas compte que j'étais mouillée et apeurée
non puisque c'est moi l'art
je ne suis pas sensée parler
je suis sensée jouer
et les laisser me toucher
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ART
Poetryje suis ma propre peinture, mon propre livre, ma propre scène, mon propre ART