encore froide devant la glace
à regarder ma caricature
me demandant dans quelle scène
la vérité prendra face
je peinture mon corps
mais je perce la toile
ils parlent d'envergure
ces hommes-poignard
et moi je parle d'attouchement
il n'y a que moi devant ce miroir
mais pourtant rempli de gens
me regardant seulement pour voir
à quel moment il faut faire des applaudissements
les pieds encore mouillés
l'eau se monte en moi
le verre à moitié plein
je déborde sur scène
et toute la peinture coule sur mon corps
mon corps percé et dévisagé
je vois bien ces gens se marrer
se dire que je ne suis que l'actrice qui en démontre trop
mais trop ce n'est comme pas assez
que faire si je les laisse me toucher
ces gens ne savent pas ce que c'est que de se faire prendre
prendre quelques morceaux de soi à la fois
je me vois dans la glace
en sanglot et qui doit paraître chef-d'oeuvre
ils pensent que je ne suis qu'une préface
mais au fond
je suis l'oeuvre complète
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ART
Poetryje suis ma propre peinture, mon propre livre, ma propre scène, mon propre ART