Je pense que je pourrais passer mes journées chez moi à ne rien faire si la vie n'obligeait pas à travailler, socialiser,aller faire les courses, se mettre en couple, faire des gosses, tous ces trucs. Un psy dirait que ces pensées sont celles d'une dépressive mais je m'en fiche.
Il me faudrait juste un jardin avec beaucoup de rosiers, une petite table en fer forgé, un chat avec de longs poils, une petite maison à un étage dans un quartier calme de Paris, une grande bibliothèque et des canapés confortables. Je m'imagine heureuse comme ça, le chat qui louvoie entre mes jambes nues alors que je suis plongée dans un roman, un verre de vin rouge à la main.
Arrête de rêver Sarah.
Je me regarde dans le miroir de l'entrée une dernière fois avant de partir. J'ai minci depuis la fin de l'hiver, mon pantalon "spécial entretien d'embauche" tombe parfaitement sur mes fesses et mon chemisier est blanc éclatant. Je suis belle. Je suis déprimée et je préférerais me passer la tête dans mon micro-onde qu'aller minauder devant le patron du Prestige mais je suis belle Allez, souris. Je fait bouffer mes boucles brunes, passe une dernière couche de mon rouge à lèvre préféré, prend mon sac, et sors de chez moi.
Le monde ou rien.
Ou pas.