Chapitre 1

33 3 1
                                    

CHAPITRE 1 :

Cher journal,

Aujourd'hui un homme est venu. Il me semblait que je l'avais déja vu. Après avoir réfléchi, je me rappelle. Mon père me racontait des contes. Des contes qu'il inventait. Et, un jour, il m'avait parlé d'un prince venu d'un pays. Un pays comme le Pakistan. Il était métis, brun et je me formais une image de lui. C'était lui. Je ne crois pas au destin. Je n'ai pas de destin. Je suis finie. Je terminerai ici. Dans cette chambre. Comme un animal qui périt, enfermé dans sa cage. Il m'a dit que j'était folle. Il ne sait pas ce que ce mot représente pour moi. Il ne connais rien de moi. J'ai essayé de me contrôler. Mais mon prince n'est pas mon prince. Il n'est pas celui que j'imaginais. De toutes façons, il repartira. Il abandonnera. Comme tous les autres.

<< Lucy ?

- Entrez. Répondit la brune.

- C'est moi. Dit le brun.>>

Une fois de plus, la brune se renferma sur elle-même. Il lui avait arraché un mot. C'est totu ce qu'il aurait, cette fois.

<< Ecoute, je suis désolé d'avoir dit que tu était folle...>>

Ses yeux se rouvrirent, mais cette fois, il se remplirent de larmes. C'était la première fois que quelqu'un s'excusait auprès d'elle.

<< Lucy... Réponds-moi...>>

Elle ne répondit pas.

<< Très bien, je me doutais que tu ne répondrais pas.>>

Il sortit une liasse de papiers de son sac et regarda la brune.

<< J'ai fait des recherches sur la psychose.>>

Il resta un instant à la regarder puis soupira.

<< Savais-tu que la psychose (du mot grec ψυχή, psyche, « esprit, âme », et -ωσις, -osis, « anomalie ») est un terme générique psychiatrique désignant un trouble, ou une condition anormale de l'esprit évoquant le plus souvent une « perte de contact avec la réalité» ? La psychose qualifie les formes sévères d'un trouble psychiatrique durant lesquelles peuvent survenir délires, hallucinations, violences irrépressibles ou encore une perception distordue de la réalité.

Les individus souffrant de psychose peuvent montrer des changements de personnalité et des troubles du cours de la pensée. Selon sa sévérité, la psychose peut s'accompagner de difficultés d'intégration sociale et d'une qualité de vie quotidienne dégradée.>>

La brune sentit son coeur se serrer. "Difficultés d'intégration sociale". Quelque chose qu'elle connaissait très bien... Mais pourquoi réagissait-elle ainsi lorsqu'il lui parlait ? Serait-il la première personne à savoir trouvé les mots avec elle ?

<< Ton cas est très intéressant ! La fo... L'état dans lequel tu es tombée est délicat mais peut se soigner !>>

Une onde de choc retraversa son dos lorsqu'elle entendit la syllabe  "fo". Il s'était retenu pour ne pas la blessser, mais rien que le fait qu'il y ai pensé lui fit contracter tous les muscles de son corps.

<< Ne... Suis... Pas... Folle...>>

Elle réussit tout de même à articuler ces quelques mots.

<< Pardonne-moi, ce n'est pas ce que je voulais dire...

- Tu... As... Pensé...>>

Elle ne pouvait qu'articuler quelques mots.

Ses pupilles s'agrandirent lorsqu'elle repensa à ce simple mot. La folie. Personne n'est fou. Personne ne mérite d'être appellé ainsi. Ce que les gens apellent des "fous" sont des personnes ayant un problème psychologique. La folie n'existe pas.

Le brun referma sa liasse de feuilles et se releva.

<< Je suis désolé. Je ne voulais pas dire cela, je vais te laisser maintenant.

- Dé... Gages...

- PARDON ?>>

Doté d'un caractère fort, le brun ne put s'empêcher de crier. La brune se retourna  et répéta calmement.

<< Dé... Gages...

- TU TE FOUS DE MA GUEULE ? NE ME PARLES PAS COMME CA !>>

Elle se leva brusquement et, les mains toujours blanches de la contraction des ses paumes, marcha doucement vers le métis.

<< Casses...Toi...

- ME PARLES PAS COMME CA ! TU NE COMPRENDS PAS QUE JE SUIS EN POSITION DE SUPERIORITE ? TU N'ES RIEN EN CE MOMENT PRECIS COMPARE A MOI. TU N'ES QU'UNE FOLLE INTERNÉE.>>

A ces mots, une onde de choc plus puissante que toutes les autres se propagea dans tout le corps de la jeune fille. Elle sauta sur le brun en poussant un cri stridant et commença à le rouer de coups.

<< Pas... Folle...!

- SI, TU N'ES QU'UNE FOLLE EN HOPITAL PSYCHIATRI...>>

Le coup de trop. Voilà ce qui l'avait fait se taire. Un puissant coup dans la mâchoire. La brune se releva et poussa un long cri avant que les infirmiers n'entrent, paniqués.

<< LUCY ! CALME-TOI ! CA VA ALLER ! MONSIEUR ! SORTEZ !>>

La brune se débattait, voyant que le métis se relevait. Elle voulait retourner le voir. Retourner le frapper. En finir avec lui. Jamais un humain ne l'avais mise en cet état. En cet état de bien être et de profonde rage.

Le métis partit alors vers le samu le plus proche, sa mâchoire lui faisait horriblement mal et son arcde sourcilière était en sang. Cette folle n'était pas comme les autres. Il ne pouvait décrire sa différence, mais il le savait. Il le savait au plus profond de lui-même. Il comptait l'aider. Mais comment ? Il n'en avait aucune idée.

►►Ellipse◄◄

<< Je comprends, mais nous ne voulons pas vous faire prendre de risques monsieur. Elle a été très violente envers vous...

- C'est en partie de ma faute, madame, mais j'ai besoin de la revoir, il faut que je l'aides. Je pense savoir comment faire. Il me faudra, certes, du temps, mais je pense que Lucy n'est pas un cas désespéré.>>

La directrice parut dubitative, puis soupira.

<< Très bien... Si vous changez d'avis, informez-moi !

- Comptez sur moi, à très bientôt.

- A très bientôt.>>

Les couloirs étaient toujours blancs. Mais le Pakistanais percevait, maintenant, les cris des patients. En entrant dans la cellule de Lucy, il la vit. Elle et sa longue chemise de nuit blanche. Elle et ses cheveux en bataille. Elle et son problème. Elle et sa souffrance. Tout simplement elle. Tous simplement Lucy Vanderwaal.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 23, 2014 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Can You Help Me ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant