Broken [BxB]

Prologue

« Et donc la seconde guerre mondiale débute en 1939 par l'invasion de la Pologne par les armées hitlériennes. Quelqu'un peut me donner la date exacte de cette invasion ? »

Ce que les cours étaient chiants... Toujours la même chose, un professeur qui déblatérait seul sur des sujets que lui seul aimait, quelques élèves lèche-culs qui répondaient à toutes les questions posées pour avoir des points supplémentaires aux prochaines évaluation ou une meilleure note de participation et une grosse majorité qui s'en foutait totalement de la seconde guerre mondiale, des cosinus, de la vision, de la gestion des stocks d'une entreprise et bien d'autres choses de la sorte.

Un soupir passa les lèvres du jeune homme assis au fond de la salle à gauche, loin de la fenêtre mais dont le regard dérivait tout de même vers l'extérieur, caché sous ses lunettes de soleil qui protégeaient ses yeux clairs et fragiles en ce mois de mai. Ce lycéen de dix sept ans avait été forcé une fois de plus à se rendre au lycée par son frère aîné qui n'avait pourtant que faire de la réussite de son frère. Ils savaient tout les deux qu'il redoublerait dans moins d'un mois, ses absences justifiées ou non au cours de l'année lui ayant porté préjudice tout autant que ses résultats médiocres aux quelques évaluations auxquelles il avait assisté. Du coup... A quoi bon continuer à assister à ces cours s'il savait qu'il recommençait une première ES qui ne le passionnait absolument pas l'an suivant ? C'était ridicule non ? Sans se poser de questions, le jeune aux cheveux de neige se leva et se dirigea vers la sortie de la classe. Bien évidemment, tout les regards étaient braqués vers lui.

« Aymeric ! Aymeric, retourne à ta place ! gronda l'enseignant qui voulait asseoir son autorité sur le jeune homme mais en vain.

- Je vais pisser. Vous voulez m'accompagner ? La dernière fois vous disiez pas non pour me la tenir. »

Choqué, le professeur se tut alors que toute la classe ou presque s'était mise à sourire voir rire. Le susnommé Aymeric lui s'en foutait. Les écouteurs dans les oreilles, le portable à la main et le sac sur le dos, il quitta son établissement scolaire sans se soucier une seule seconde des retombées que cela pourrait avoir. Il se servait de ces lieux comme d'une garderie tout au plus, rien d'autre. Il n'y venait que quand il s'ennuyait, pour voir ses amis, trouver des gens à draguer et puis voilà. Suivre les cours, ce n'était pas son délire du tout. C'est pourquoi il se dirigea vers le parc le plus proche. N'allez pas croire qu'il aimait la nature, non, une exposition trop longue au soleil pouvait lui faire un de ces maux de crâne... Non, il avait juste repéré un mec plutôt sexy qui courrait à heures fixes ici et comptait bien faire de son mieux pour attirer son attention et le séduire pour en faire un coup d'un soir ou deux, pas plus. Ce mec était sexy, grand, musclé, forcément bien foutu partout, il serait idéal pour s'envoyer en l'air non ? Le blond regarda rapidement l'heure. Huit heures quarante cinq. Il lui restait environ quinze minutes avant de voir arriver sa cible et son beau cul.

Profitons de ce laps de temps pour décrire le personnage. Aymeric était une balance, du vingt-cinq septembre précisément, et n'allait pas tarder à fêter sa majorité. C'était un garçon souriant, joueur et apprécié par une majorité, que ce soit pour son caractère extraverti ou son ouverture d'esprit, rares étaient les gens qui lui trouvaient quelque chose à redire. Si ce n'était peut être son semblant de mégalomanie. Le blond savait qu'il était plaisant à regarder et en jouait beaucoup. Les soirs où il rentrait seul chez lui ou n'avait été chez personne pour profiter d'une soirée torrides se comptaient sur les doigts d'une main tant ils étaient occasionnels. Et son homosexualité n'était un secret pour personne. Il ne s'en prenait qu'aux hommes et dieu seul savait ce qu'il en faisait mais à chaque fois, ses partenaires d'un soir affirmaient que le jeune aux cheveux de neige était un bon coup.

Mais dans l'immédiat, Aymeric n'avait personne en vue si ce n'était ce coureur dont la silhouette commençait à se dessiner à l'entrée du parc. Il allait finir par pouvoir la reconnaître entre mille tant il l'avait maté lors de ses footings matinaux sans jamais encore lui adresser la parole. Mais ce jour là serait différent. Il allait faire le premier pas et avait déjà une idée en tête pour engager la conversation. Puisqu'il connaissait son itinéraire par cœur, il se posta à la fin de son circuit, assis sur un banc. Et il y resta facilement une demi heure, casquette sur la tête, veste sur le dos, à attendre l'arrivée de son tant attendu sportif. Il patienta et quand le moment fatidique arriva, il se leva et marcha vers lui. Tout était calculé de telle sorte qu'ils se heurtèrent. Faible comme une brindille, le blond tomba au sol mais le brun ne bougea pas d'un pouce et retira simplement ses écouteurs, fixant l'homme qui était au sol devant lui, les jambes écartées sans aucune pudeur.

À croire qu'il a envie de se faire violer sur place ce gosse...

Se redressant, le jeune aux cheveux de neige rajusta sa tenue et sourit à celui qu'il savait être son aîné.

« Désolé je ne faisais pas attention... Je ne t'ai pas fais mal ?

- Non c'est bon.

- Ça te dit de venir boire un coup ? Je t'invite pour me faire pardonner...

- J'ai pas le temps. »

Et pas l'envie de traîner avec un gamin surtout.

Et il remit sa musique sur ses oreilles pour terminer sa course au rythme des paroles d'Eminem, laissant Aymeric seul, incapable de remplir son tableau de chasse cette fois ci. Un soupir passa ses lèvres alors qu'il commençait à réfléchir à une nouvelle approche pour le lendemain mais bien vite il remarqua un objet au sol. Si le choc avait à peine ébranlé l'homme, son porte feuille était tombé de sa poche. Souriant, le blond s'en saisit. Impossible pour lui de ne pas en profiter... Il fouilla bien vite dans ces papiers sans s'autoriser à toucher un seul billet et saisit la carte d'identité du sportif sans se séparer de son sourire.

« James Hasger hein ? On se retrouvera bien vite ne t'en fais pas... »