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  Le lendemain était un samedi. Autant dire que le blond pour qui se lever était une torture avait décidé de profiter de sa matinée paisiblement. Il ne se prit aucunement la tête et fit une bonne grasse matinée jusqu'aux alentours de midi. À dire vrai, même s'il était rentré seul la veille, il avait profité de sa soirée à sa façon. Le lycéen avait été se trouver quelqu'un à chauffer sur le net via les réseaux sociaux où, là aussi, sa réputation le précédait souvent. Ils s'étaient amusés par Skype à se chauffer l'un et l'autre et profiter, le temps d'un orgasme commun. Tant qu'il jouissait, il se moquait bien d'être accompagné ou non à dire vrai. Et s'il aimait tout particulièrement le sexe réel pour cette sensation sans pareil qu'elle lui offrait, le sexe virtuel était particulièrement pratique pour ne pas finir brisé le lendemain et laisser à son corps le temps de se reposer entre deux ébats bestiaux. Aymeric était tout sauf un enfant de cœur.

Allongé dans ses draps à la manière d'un enfant, il décida qu'il ne se lèverait que plus tard, pour rendre à James ses papiers et évidemment négocier pour aller boire un verre ou directement une partie de jambe en l'air. Encore heureux pour lui, son futur plan cul – du moins il l'espérait – avait un ancien permis de conduire et son adresse était écrite dessus. C'était beaucoup plus simple de le retrouver ainsi même si en soit, fouiller les annuaires sur Internet n'était pas un soucis. Il avait juste la flemme à dire vrai.

De son côté, le brun avait bien évidemment remarqué l'absence de ses papiers d'identité et avait fouillé tout son appartement dans le but de les retrouver. Mais en vain. Ils restèrent introuvables.

James était ce genre d'homme méthodique qui détestait les imprévus, les surprises et toutes ces choses dont il n'avait pas le contrôle. Il était presque maniaque dans un sens et s'était enfermé dans une routine quotidienne depuis son arrivée en France : l'iranien fraîchement naturalisé se levait à heure fixe, allait courir, se rendait au cimetière, avait le droit à une visite et tout allait pour le mieux durant l'après midi où il se défoulait, sortait ou ne faisait tout simplement rien. Se retrouver sans ses papiers qu'il aurait dans un sens certainement préféré ne jamais avoir ne l'arrangeait pas. Cela perturbait sa routine dans un sens ou dans un autre. Mais il se devait de les retrouver. Il retraça donc mentalement sa journée de la veille et se souvint de sa rencontre avec le blond. Ils s'étaient bien percutés non ? Enfin, le blondinet lui avait foncé dessus plus exactement. James n'était pas non plus totalement con. Il avait bien remarqué que ce gamin avait fait exprès de se cogner à lui. Mais du coup... Si son portefeuille était tombé lors du choc ? Cela lui paraissait ridicule mais envisageable. Et cela expliquerait l'absence de ces foutus papiers d'identité qui étaient quand même vachement utiles dans la vie de tout les jours. Eh bien... Il allait retourner au parc dans l'espoir de retrouver ces satanés papiers... Oh qu'il n'aimait pas ça... Il était midi et au lieu d'aller à la salle, entretenir son corps de dieu, il allait fouiller un lieu public pour retrouver de la paperasse qu'il avait presque aucune chance de trouver. Autant dire qu'il pouvait rester chez lui mais il ne voulait pas non plus se sentir coupable de ne rien avoir tenté. Aussi il se mit bien vite en route après avoir enfilé son perfecto noir, quittant son appartement et se dirigeant vers ce lieu où il avait pris l'habitude de courir.

Pendant ce temps, ce fut aux alentours de treize heures que le blond se rendit chez sa cible du moment pour lui rendre ses papiers. Malheureusement, James habitait dans un immeuble et sans la gracieuse aide d'un homme libidineux qui ne devait pas être assez comblé par sa femme, Aymeric réussit à connaître l'étage où vivait le militaire en plus de celui où vivait son guide. Autant dire qu'il se foutait du deuxième étage, bien plus intéressé par James que par ce con trop laid à ses yeux. Ayant donc eut sa réponse, il monta au quatrième étage en faisant confiance à ses jambes pourtant très faibles. À l'étage souhaité, il toqua plusieurs fois à la bonne porte après s'être trompé une fois d'appartement. Mais personne ne lui répondait. James n'était pas là. Se retrouvant seul et ridicule sur le palier, il soupira longuement sans pour autant se décourager. Bon. Il allait trouver une autre technique... Hors de question de lui laisser ses papiers sans rien avoir directement en échange hein. Aussi il trouva un ticket de caisse dans ses poches et écrit un mot à l'arrière.

Broken [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant