TROPICAL VIBES

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« il était écrit que tout ce sur quoi elle fondait quelques espoirs, tout ce en quoi elle avait cru, s'effriteraient entre ses mains pour ne plus laisser que poussière »
Marianne
Juliette Benzoni

Le soleil, vil traître masquant son sadisme derrière un masque de brocart,
Maussaderie qui s'évapore au contact de ses rayons d'or, Fourvoiement de la populace qui oppresse, le pensant cœur du maître Univers.
Icare n'était-il pas avertissement suffisant ?
Diaprer la voûte de la nitescence dont nous sommes chacun pourvu est chose possible, et non réservée à cette ambre ignée.

Au moins Forks avait l'avantage de ne lui laissait sa souveraineté qu'en de rares occasions. Malheureusement pour moi, cela ne semblait être le cas en ce jourd'hui. Je pouvais entrevoir son carnassier sourire qui tentait de planter ses crocs algides au plus profond de mon âme.
Détournant les yeux de cette fenêtre, je passais distraitement l'épiderme de mon index sur les fissures barrant l'écran de mon téléphone. Je ressentais l'inexplicable, mais grisante, tentation de faire couler ne serait-ce qu'une goutte de ce sang si précieux, coupé par les bordures encore sillonnées par d'infimes perles hyalines de verres.

- Nous y voilà ! se réjouit ma mère.

Arrêtant le camion, Mathilda s'extirpa prestement de la cabine pour s'extasier d'autant plus sur cette nouvelle demeure.

- C'est ça notre nouvelle maison ? me chuchota Louis grimaçant d'avance.

Il est vrai que je ne pouvais que donner à raison à mon petit frère. La façade de la , tout de même, grande habitation n'était ni tout à fait vieille, ni tout à fait jeune, semblant incertaine de l'âge dont elle aurait dû se revêtir. Cela tranchait véritablement avec notre belle maison de maître en campagne française. Mais comme le disait si bien Francisco de Quevedo : « Qui s'embarrasse à regretter le passé, perd le présent et risque l'avenir.»

Je saisissais donc la main de mon frère et lui assurait d'un sourire que tout se déroulerait sous les meilleurs auspices. Puis, sortant tout deux à la suite sans pour autant nous détacher, nous marchâmes, une pointe d'excitation au ventre sur l'allée pavée de pierres brutes et pénétrâmes enfin à l'intérieur où les multiples déménageurs s'affairaient sous les directives implacables de notre matriarche.
Blanche comme l'âme d'un innocent la propreté des pièces était irréprochable. Le parquet récemment lustré vu son importante brillance, glissait sous mes chaussettes, m'étant débarrassée de mes chaussures quelques heures à peine après notre départ de l'aéroport de Washington.
L'entrée menait à un couloir lumineux, ainsi qu'aux trois pièces de vie réuni en une immense. Vide de nos meubles et autres bibelots inutiles qui octroyaient pourtant tant de charme à un endroit, cela aurait pu paraître glacial mais un inexplicable sentiment de sérénité m'étreignais l'esprit. L'escalier était fait dans les mêmes matériaux que le reste.

En une œillade, mon frère et moi partîmes à fond de train derrière les déménageurs qui montaient au premier étage. Grâce à l'attitude maniaque de notre génitrice, Mathilda, nous connaissions déjà depuis bien longtemps l'emplacement précis de chaque babioles qui décorerait le corridor desservant les parties nuits. Mais surtout nous savions où se trouvait nos chambres où des cartons s'entassaient petit a petit. Avec l'insouciance d'enfant, nous découvrîmes ces dernières, nos mirettes toutes éblouies de la nouveauté qui s'offrait à nos cœurs éreintés par la douleur.

La fenêtre saillie donnait, en premier lieu, sur la départementale par laquelle nous étions parvenus, elle séparait notre demeure du bois. Ce dernier était si proche, que j'avais l'impression de n'avoir qu'à tendre le doigt pour en caresser les nombreuses cimes. Plus loin, les montagnes et autres plateaux retenant les nuages, imprégné ce lieu d'une convivialité propre au confinement subjectif.

✝ Scar ✝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant