BOSS

chapitre 8

Le surlendemain, Minho ne m'avait toujours rien rapporté sur Shu. Vu comment c'était parti, j'allais devoir profiter de la soirée pour mener mes recherches.

En attendant, on était en plein milieu d'après-midi et j'étais toujours avachie sur mon canapé à moitié endormie. Je décidai de me bouger un peu et m'habillai avant de partir régler quelques petites affaires.

Alors que j'entrai dans l'immeuble, l'homme qui quelques jours auparavant entrait dans le bureau de Yixing sortit. Cette fois-ci je n'eus pas le droit à un salut mais à un regard glacial. Perplexe, je me demandais ce qui avait pu se passer pour un changement comme celui-là.

Je montai au septième étage et entrai directement dans le bureau sans prendre la peine d'adresser la parole à la secrétaire.

-Vous n'avez pas le droit d'entrer ! l'entendis-je crier avant de refermer la porte.

C'était mieux comme ça.

-Coucou toi ! Je t'ai manqué ? Je suis sûre que oui ! m'exclamais-je.

Yixing releva les yeux des documents posés sur son bureau et fit un sourire ironique.

-Oh oui, énormément... Je commençai à me demander quand est-ce que tu reviendrai essayer de me tuer.
-Woaw, tu as l'air de plutôt bien prendre la chose.
-C'est parce que je sais que tu n'y arrivera pas et que...
-Ce que tu peux être arrogant !

J'avais contourné son bureau et je me tenais à présent debout face à lui. Il croisa les jambes et haussa un sourcil, visiblement amusé.

-T'es toujours comme ça avec tes victimes ?
-Oui, le fait de me "rapprocher" un minimum me permet de me dire que ce ne sont pas des inconnus que je tue et donc je culpabilise moins.
-Hm...moi c'est plutôt le contraire. Le fait de faire "ami-ami" avec mes victimes me dérange. Mais je pense que je vais faire une exception avec toi.
-Attend, quoi ?

À peine avais-je prononcé ces mots que je me retrouvai le dos plaqué contre le mur, les poignets de par et d'autres de ma tête. Il se rapprocha encore un peu et accentua sa prise sur mes poignets.

-Surprise, susurra-t-il. Alors, lequel de nous deux va gagner ?

Bug du système. Comment la situa avait-elle pu déraper comme ça ? Et pis il était soudainement trop proche, ça n'allait pas du tout ! Les souvenirs de mon rêves me revinrent en tête et je sentis le rouge me monter aux joues.

Bon aller Sowon, reprends toi !

-Et dire qu'on en venait aux confidences, tu as tout gâché !

C'est à ce moment que notre secrétaire bien aimée entra dans le bureau. Je vais sérieusement commencer à penser qu'elle a installé des caméras dans le bureau !

-Monsieur, je...
-Dégage ! lui ordonna-t-il sèchement.

Elle se fit toute petite et sortit. Rip à toi le respect.

-La pauvre, elle va être jalouse, le taquinais-je.

Il sourit et haussa les épaules.

-Tant pis pour elle. Sinon on en était où ? Ah oui, les confidences ! Pour tout te dire, devoir te tuer me désole un peu. Je m'amusais bien moi
-Oh je t'en prie ! Ça fait à peine une semaine qu'on se connaît...
-C'est vrai, mais quoi que tu dise, je sais que toi aussi tu es incapable de me tuer et tu sais pourquoi, tes joues en sont la preuve, me murmura-t-il à l'oreille me provoquant quelques frissons.

Je restai un moment déstabilisée car au fond de moi, je savais qu'il avait raison et cela me mettait hors de moi.

Je me ressaisis et éloignai ma tête de la sienne.

-C'est ce que tu crois. Mais si tu comptes réellement t'amuser, tu ferai mieux de te dépêcher, sinon c'est avec quelqu'un d'autre que tu vas t'amuser et tu risque de trouver ça bien moins amusant.

Je me dégageai brusquement de sa prise et sortis de la pièce le laissant en plan.