Coup de cœur

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L'amour.. C'est quelque chose de chimique.

Une réaction dans les cerveaux des gens, tissant des fils entre eux qui ne sont peut-être parfois pas partagés, reliant des coeurs l'un à l'autre de manière si différente.

L'affection,
L'amitié,
Le partage,
L'attention,
Et pleins d'autres encore.

Puis après, il y a cette forme d'amour qui regroupent à peu près toutes les autres. Et ce, à l'égard d'une seul et même personne. Souvent, cela vient après un certain temps.

Mais des fois.. Ça vient d'un seul coup et tellement rapidement que les personnes concernées ne peuvent comprendre ce qui leur arrive. C'est ce qu'on peut appeler un coup de foudre.

Et ça, Gavin Reed et son coéquipier -malgré lui- RK900, ou plutôt, Nines, en sont les heureuses ainsi que malheureuses personnes à en être victime. Ils ne savent ni pourquoi, ni comment, mais tout ça leur est simplement tombé dessus sans scrupules, entraînant une douce et désagréable torture mentale chez l'humain, et la déviance ainsi qu'une remise en question chez l'androïde.

Le cœur martyrisé, compressé, déchiré dans tous les sens, la poitrine oppressée, le manque d'air constant, l'asphyxie.

La tête pleine de questions destinées à être retourner dans tous les sens encore et encore, la peur des sentiments bien trop intrusifs, la peur du rejet, la peur de tout faire foirer.

Pour Gavin, l'amour, c'était chiant. Vraiment, chiant.

Il faisait parti de ses personnes qui n'avait pas eu l'occasion d'aimer beaucoup dans sa vie. Et ceci entraînait donc une suite plus que douloureuse pour lui qui était bien loin d'être habitué à tomber amoureux.

Pour Nines, c'était une autre histoire. Fraîchement arrivé dans le monde, assigné à ce que les humains appellent un vrai con, puis finalement en tomber amoureux après avoir brisé les limites qui le tenaient en laisse, loin du vrai monde.

Mais, ce qui était certain, c'est que tout ça était un véritable casse-tête pour eux, et une seule question persistait entre toutes :

Que faire ?

Et c'est ce qui les amenait tout deux à se fixer comme deux idiots depuis vingt-six bonnes minutes dans le salon de Gavin. L'horloge murale jugée comme vieille au jour d'aujourd'hui affichait onze heures trente-cinq du soir, soit vingt-trois heures trente-cinq en france.

Le regard gris accrochait celui bleu glacial à la recherche d'une quelconque porte de sortie de cette véritable impasse, mais rien. Absolument rien ne se passait, comme si le monde était en attente de quelque chose et avait décidé du jour au lendemain d'arrêter subitement de tourner.

Gavin était conscient que pour soulager sa migraine permanente et le poids lourd sur son cœur, il devait simplement dire trois mots. Trois petits mots à l'égard de cet irritable machine sur deux jambes. Mais ces trois petits mots étaient pourtant très agressif, et l'employer pourrait tout foutre en l'air.

Pour l'humain, il lui était impensable que la machine partageait ce qu'il ressentait. Il n'était pas muni d'un cerveau, après tout. Ce qui se trouvait dans sa caboche n'était rien d'autre que de nombreux, nombreux codes qui pourraient bien donner la nausée au détective.

Pourtant, il se trompait.

Ce qu'il y avait dans la tête de l'androïde était des pensées anxieuses et remplies d'espoir qui se battaient entre elles si violemment que sa LED en avait tourné au rouge rubis. Ce qui lui servait de cœur artificiel battait vite, si vite que le thirium pulsait dans ses conduits en se retrouvant à imiter les chutes du Niagara dans son corps tout entier. C'était une sensation étrange, lui qui n'en avait jamais vraiment ressenti.

Coup de cœurWhere stories live. Discover now