M.I.D

Chapitre 1

EAU

16/08/2025
DIMITRI

La Terre a explosée. Je l’ai vu ce matin. Lorsque j’ai voulu chercher la boule bleue à travers la lunette géante, Je n’ai vu que des morceaux de croûtes noirs, qui flottaient dans le vide. Fait chier. C’est encore moi qui vais devoir annoncer ça aux Œtiens. C’est le nom qu’on s’est donnés avec les autres, quand on a trouvé Eau.

Elle est toute l’inverse de la Terre, elle est composée à 90% de terre et seulement 10% d’eau, mais elle est si précieuse qu’elle mérite d’être le nom de notre planète. Les vieux terriens n’avaient pas cette logique là, ils ne réfléchissaient pas dans le bon sens. C’est pour ça qu’ils ont détruit la Terre et qu’ils se sont détruits eux-mêmes. Et c’est pour ça qu’on a bien fait de partir. Assis dans mon fauteuil, j’observe les grains de poussières voler à travers une raie de lumière qui filtre entre les bambous.

L’installation s'est plutôt bien passée, les maisons ont l’air de bien tenir face aux intempéries et ont a trouvé pas mal de nouvelles techniques pour avoir du confort tout en étant écologiques. Les maisons en bambou par exemple. Pour l’instant le village se compose uniquement de quinze bâtiments, dont un bureau, une cuisine, un réfectoire et un entrepôt. Les autres constructions sont des maisons que chacun personnalise. La plupart ont planté des fleurs, ou ont fait un petit potager à coté.

La terre ici est vraiment fertile et on fait pousser des légumes BIOS. Des vrais légumes cultivés à la main, sans aucun produit autres que l’eau, dans une terre propre et un air qui n’a jamais vu la couleur des pots d’échappement. Ont subvient comme ça a nos propres besoins, mais on a pas encore trouvé d’animaux sur cette planète. Du coup on remplace les protéines avec du soja et autres céréales, mais on hésite encore a décongeler le animaux qu’on a pris de la Terre pour les élever. De toute façon le générateur de la navette tombera bientôt en panne, ce n'est qu'une question de temps...

Au fond de la clairière on a déjà préparé un espace clôturé pour s’occuper des animaux si on en trouve. Pour l’instant on a pas encore trop visité le bois derrière, juste sur les bords de la clairière, pour aller chercher des branches pour le feu. Ah oui, on a aussi stockées nos deux caisses près de la navette à l’opposé du coin bétail. Dedans on a mis tous ce qu’on avait besoin pour survivre: des graines de légumes, de fleurs, de fruits; des outils simples: pioche, pelle, marteau… Et des médicaments. Ce sont les seuls objets chimiques que j’ai accepté d’emmener. On ne peut tout simplement pas se permettre de mourir à  cause d’une épidémie de grippe, de gastro ou d’un autre virus comme ça.

Les maladies, c’est aussi ce qui m’a amené à engager un médecin et un chercheur pour m’aider à gérer le village. Mine de rien on part quand même dans l’inconnu, on ne sait pas si on va réussir à survivre ni si ce que l’on fait est utile. De toute façon, il faudra bien que ça aille parce qu’il ne reste plus que nous. Aller, debout! Il y a une mauvaise nouvelle à annoncer et elle a besoin de quelqu’un pour se faire connaître. Je m’arrête un instant sur le seuil de ma porte pour observer notre petite oasis de paix, avant de souffler dans un appeau le signal de rassemblement.

Quelques minutes plus tard, le village est réuni dans le réfectoire et tous les regards me fixent. Ils vont être sacrément déçus par ce que je vais leur apprendre, ils avaient des amis et de la famille là-bas, mais d’un autre coté ils savaient à quoi ils s’exposaient en me suivant ici. Courage, me dis-je avant d’entamer mon discours :
« Bonjour à tous ! L’heure est grave messieurs-dames. Ce matin, alors que j’observais le ciel, j’ai remarqué une anomalie. La Terre avait disparue. Intrigué, je me suis concentré sur cette zone et j’ai trouvé des milliers de fragments rocheux flottant dans le vide. J’ai le malheur de vous annoncer que la Terre n’est plus, elle a explosée, sûrement cette nuit ».
Des exclamations de surprise et d’horreur succédèrent à ma déclamation. Lorsqu’elles se stoppèrent, je repris la parole: