Au-dessus des Lois correction

Chapitre 5

Nous sommes de retour à New York, les vacances ont été géniales. J'ai appris à connaitre Sofia Lopez. Elle est une fille d'immigré, ses parents originaires de Cuba sont arrivés dès les années 70. Son père était garagiste et sa mère danseuse dans les cabarets. Elle a une petite sœur Maria, qui travaille pour le gouvernement.

Elle est Styliste, a sa propre ligne de vêtements et accessoires et passe sa vie entre New York, Paris et Milan. Elle m'a fait découvrir des coins sympas dans le 3e arrondissement parisien. Le quartier du marais est connu pour ses boutiques à perte de vue. Elle a rencontré papa lors d'un gala de charité au profit des enfants cubains.

Ce matin, je retourne au bureau. J'ai rendez-vous avec mon informateur. Je suis presque en retard, et pour mon plus grand malheur je suis bloquée dans le métro à trois stations de ma destination. Je ne peux même pas descendre, je suis dans les souterrains.

Après être restée quarante-cinq minutes bloquée, j'arrive enfin. Notre informateur ainsi que mon chef sont déjà présents. je m'installe et je sors mon calepin.

‒ Veuillez m'excuser de mon retard, nous allons pouvoir commencer cet entretien.

‒ Je vous en prie, la circulation new-yorkaise est parfois épouvantable. Me répond mon témoin.

‒ Monsieur Davis, pourquoi avez-vous décidé de quitter le gang des Blacks Angels ?

‒ Agent Taylor, ce monde n'est pas fait pour moi, quand mon père a été abattu... J'ai su qu'il était temps de partir. Même si cela a été compliqué.

‒ Pourquoi être resté autant de temps ?

‒ Dans ce monde c'est à la vie à la mort, alors imaginez quand vous êtes le fils du président.

‒ Et votre mère ?

‒ Maman a très vite compris qu'elle n'était pas faite pour ce monde. Mon père lui a rendu sa liberté à la seule condition que je reste avec lui.

‒ Maintenant que j'en sais un peu plus sur vous, que vous pouvez vous me dire sur les Black Riders.

‒ Ce sont des ordures. Ils obligent des jeunes filles à se prostituer contre rien, enfin si ! Ils leur promettaient de devenir leurs régulières. Mais ils ne voulaient que s'amuser. Ils les ont surnommés « les putes ! » ça veut tout dire.

‒ Et la drogue ?

‒ Ils en vendent sur toute la côte Est, dans des banlieues pauvres et quelques quartiers riches. Ils n'ont pas réussi à avoir le monopole.

‒ À qui revendent-ils des armes ?

‒ Toujours les mêmes quartiers pauvres et certains politiques...

‒ Channing Miller, qui est-il ?

‒ Nous avons été très proches pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il commence à dérailler. Toujours impliqué dans une bagarre au coin de la rue, des joints à s'en faire éclater le cerveau. Mais après tout il en avait à portée de main.

‒ Parlez-moi de Callie Miller.

‒ Cal a toujours été très discrète, toujours dans l'ombre de son frère. Il l'a toujours protégée de ce monde. Avouez qu'il est bien placé pour savoir ce que ses frères sont capables de faire.

‒ Connaissez-vous les Bandidos ?

‒ Tout ce que vous devez savoir c'est qu'ils sont aussi pourris qu'eux. Je suis persuadé que Don Chambers a tué mon père. Un crime qui restera impuni. J'ai beau de ne pas cautionner leurs méthodes, il n'en reste pas moins mon père.

‒ Je vous remercie de votre coopération monsieur Davis, maintenant c'est à moi d'entrer en piste.

Je le raccompagne jusqu'à la sortie et quand je reviens dans le bureau, Parker me tend mes documents. Pour cette mission je serais Athéna Smith, vingt-et-un ans étudiante en deuxième année de psychologie. Je vais également intégrer la même chambre que Callie Miller. Voilà tout est enfin prêt pour rencontrer le mystérieux Channing. J'ai rendez-vous avec Bob à quatorze heures et je m'envole pour Boston ce soir. J'attends que madame Pierce, l'assistante de mon chef quitte les lieux.

‒ Parker ?

‒ Oui ma belle.

‒ Tu savais que papa avait une petite amie ?

‒ Eh bien il était temps qu'il t'en parle. Avec Carolyn nous l'y avons encouragé. On n'y croyait plus, dit-il avec un sourire dans la voix.

Ah ! si je comprends bien j'étais la dernière informée.

‒ Ne t'inquiète pas, c'est vraiment une femme formidable. Je dois partir j'ai une réunion avec le Maire de New York. Je ne te reverrais pas avant ton départ. Fais très attention à toi ma petite Sam, ils sont très dangereux. Mais ne t'inquiète pas on veille sur toi.

Je relis le dossier une dernière fois, avant de l'enfermer dans ma valise. Je sors me chercher à manger au vendeur de hot-dog juste en bas des bureaux. Je le mange sur le pouce avant d'aller me faire faire mon tatouage éphémère. J'ai envoyé la photo à Bob pour que le modèle soit prêt à mon arrivée.

Quand j'arrive, il m'attend toujours avec le même sourire. C'est un homme d'une trentaine d'années. Il est tatoué et percé de partout. C'est qu'il est impressionnant du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, et ses cent kilos tout en muscles. Il est à peine plus âgé que moi pourtant il est le meilleur tatoueur de Boston.

Je suis installée sur la table, prête à recevoir mon tatouage. Il lui faut pratiquement une heure trente pour le réaliser mais c'est le résultat que j'espérais. La rose noire est magnifique, surtout le prénom de ma mère apparait. Elle est toujours près de moi, que ce soit sur ma peau ou dans mon cœur. Avant chaque mission je vais me recueillir sur sa tombe, j'apporte une rose noire. Elle adorait cette fleur. À chaque fois qu'elle rentrait à la maison, il y avait toujours un bouquet qui trônait sur la table du salon.

Je suis dans l'avion qui me mène vers un monde inconnu. Je relis le dossier une dernière fois avant d'atterrir à Boston. Sans que je comprenne pourquoi, mon esprit divague sur Channing Miller. Je ne l'ai jamais rencontré et pourtant quelque chose m'attire. Mais je ne dois pas oublier qu'il est de l'autre côté de la ligne. Je vais là-bas pour un but précis. Le mettre hors d'état de nuire. Lui et tous les Darks Angels. Je donne l'adresse de mon hôtel à mon chauffeur pour cette nuit.

Je prends un taxi, direction Boston University. Il me faut environ trente minutes pour y arriver. Je passe au bureau des admissions, pour signaler mon arrivée. On me donne mon emploi du temps pour le semestre ainsi que mon numéro de chambre. Je prends ma valise et monte les deux étages qui me séparent de ma chambre. Je frappe trois petits coups, aucune réponse. J'entre, je suis seule. Cela m'arrange. Je vais pouvoir m'installer tranquillement. Je range mes vêtements dans la penderie vide, mes livres sur l'étagère au-dessus de mon bureau. Ma coloc, que je ne connais pas encore, et moi avons la chance d'avoir notre propre salle de bain ce qui n'est pas le cas de tout le monde à notre étage.

Je suis tranquillement allongée sur mon lit, avec le dernier Harlan Coben quand la porte s'ouvre avec un grand fracas. Mes yeux sont directement attirés vers une grande silhouette. Ses iris se plantent dans les miens. Je le reconnais immédiatement. Channing Miller.