Amour et euphonie.

(4)

L'amour n'est pas toujours les plus agréables des sentiments. L'amour pourrait être destructeur et nuisible. Il pourrait nous rendre pathétique et méconnaissable à nous même. C'était exactement ce que Billy s'était en train de dire en faisant les cents pas dans sa chambre. Il ne pouvait pas trouver du sens à sa dernière conversation avec Jenny:
-Dis quelque chose ! Pourquoi restes-tu silencieux comme ça ? je t'ai le dit je ne suis pas une fille pour toi. Conclut-elle.
Billy restait ébahi. Il ne croyait pas ses oreilles. Il voulait que ça soit une blague, ou juste un mensonge inventé pour qu'elle l'éloigne de sa vie. Mais il s'est vite rendu à l'évidence quand il vît le visage de Jenny à ce moment là.
- pourquoi tu l'as fait ? Lui dit-il en regardant le sol.
- ce n'est plus important, lui répondit elle froidement.
- je te dois au moins ça Jenny. Je t'ai sincèrement aimée tu sais. Lui répondit-il, agacé.
- j'ai tué le tueur de mes parents voilà. Et si c'était à refaire je le ferais, finit elle par avouer.
Elle tremblait de rage, ses yeux étaient larmoyants mais elle continua de raconter quand-même

-mes parents revenaient d'un voyage à l'occasion de leur anniversaire de mariage. Ils roulaient sur une route déserte quand ils virent un jeune homme qui faisait du stop. Ils lui avaient offert de l'aide en voulant le déposer. Mais Tu sais ce qu'il a fait une fois en voiture ? Il étrangla mon père de l'arrière et poignarda ma mère puis les a abandonnés sur la route. Mon père était mort sur le champ mais ma mère s'est vidé de son sang jusqu'à la mort.
Ayant prononcé ces mots, jenny éclata en sanglot. Billy l'écoutait avec une grande attention. Il s'apprêtait à la consoler mais elle s'est ressaisie et reprit sitôt :
-Tout cela pour voler une foutue voiture. J'avais quinze ans à l'époque. On lui a condamné deux ans ! Deux ans pour avoir tué et volé ! Il avait un excellent avocat très rusé.

C'est injuste tu ne crois pas ? J'étais hors de moi.et lors du dernier procès, Lorsque le verdict à été prononcé tu sais ce que ce vaurien à fait ?

Billy haussa la tête en signe d'un non.

-Il se retourna vers moi et me Sourît. Il était heureux et cherchais à me provoquer. Ce psychopathe éprouvait du plaisir à me torturais. Depuis, Je me suis fixé un seul objectif : me venger. Alors le jour où il était sorti de la prison, je l'ai attendu dans la voiture de mes grands parents et je l'ai écrasé avec. Je l'ai collé au mur, son sang éclaboussa sur le pare-brise du véhicule. Je savais que je l'ai finit sur place mais ....

Elle se tût un moment, prit son souffle et continua :

-mais bizarrement, quand j'ai vu son sang et son corps qui portait la mort je n'ai rien senti. J'ai cru que j'allais finalement être soulagée par sa mort mais cette dernière ne m'a rien apporté à part un sentiment de haut-le-cœur. J'étais dégoûtée de toute la situation et de moi même. Depuis ce jour là, je haïssais me lever le matin. Et chaque nuit je souhaitais que je ne me réveillerai pas. Je me haïssais et je haïssais ma vie car je n'ai pas pu aller de l'avant. J'étais même très ravie d'être emprisonnée pour ce crime car j'avais cru que cela va m'aider mais rien n'y fait. Je suis restée comme ça plantée dans un passé douloureux. La vie n'a pas été douce avec moi...

Elle s'arrêta un petit moment pour essuyer les larmes qui coulaient sur sa joue puis elle mît sa main sur son cœur et poursuit :
- ici ...ici je porte une grande blessure inguérissable et je ne suis pas sûre si je serai en mesure de te porter toi aussi Je voudrais tellement mais cela ne sert plus à rien maintenant, n'est ce pas ?
Billy restait silencieux et figé à sa place. Elle le regardait fixement en attendant une réponse mais elle comprit sitôt qu'elle n'allait pas l'avoir.

-je te remercie quand même pour ces petits bonheurs que tu m'as offerts. Et ce jour là quand tu m'as récité ce poème, je me suis sentie vraiment bien et cela m'a fait vraiment plaisir de te rencontrer et de t'avoir parlé. Mais le moment est venu pour que nos chemins se séparent. Je vais m'en aller maintenant désolée si je t'ai importuné.

En joignant l'acte à la parole, Jenny retourna ses talons et s'en alla.
Billy restait la, il ne disait rien il n'essaya pas de la retenir. Il essaya juste de digérer ce choc. Ce qui le choqua le plus c'était le fait que même avec ce qu'elle vient de lui dire il ne pouvait pas être en colère contre elle. Au contraire il voulait la prendre dans ses bras, la consoler et lui dire que contrairement à ce qu'elle pensait, il ne pouvait pas la détester ou l'aimer moins après cet aveu. Il en était tonné lui même.