Nuit hivernale.

Chapitre 2

-Tsukiyo...

Je le regardais dans les yeux.

-Viens avec moi, je vais te faire découvrir mon monde !

Cet homme était debout, juste devant moi, à me tendre la main. Il était très pâle de peau, et me scrutait de ses yeux verts clairsemés de léger jaune. Ses cheveux étaient en bataille et d'un noir absolu qui scintillaient dans mon regard. Sa chevelure était recouverte de petits flocons qui contrastaient parfaitement avec la nuance sombre de celle-ci, et cet homme portait des vêtements sombres à peine discernable dans la nuit.

-Excusez-moi mais... Qui êtes-vous ?

-Hum... Comment t'expliquer ceci ? Tu ne me croirais pas !

Celui-ci semblait avoir quelques années de plus que moi.

-Je vous écoute.

L'homme réfléchissait.

-D'accord. Je suis un ange. Difficile à croire vu mon accoutrement n'est-ce pas ?

Je clignais des yeux. Un ange ? Mais ce genre de personnage n'existe que dans les films ou livres non ? Pourquoi cela existerait dans la réalité et pourquoi viendrait-il me parler a moi ?
J'avais très envie de le croire et de prendre sa main pour qu'il m'emmène là où il le souhaitait, mais j'avais peur de me tromper, faire confiance aux inconnus n'est pas un super bon plan !

Je le regardais à mon tour, interloquée.
Mais quand nos regards se croisaient, j'éprouvais une étrange sensation, j'étais comme transportée dans un autre monde, mon corps me paraissaient léger et j'avais l'impression que mes choix importaient peu. Ce garçon dégageait une puissante aura autour de lui.

Alors qu'il me regardait toujours de ses yeux perçants, il passait une main dans ses cheveux. Ça paraît être une action simple mais quand il le fis, c'était comme si le temps s'était arrêté autour de nous.
Je levais les yeux en direction du ciel, la neige avait cessé, nous en étions recouverts et un long silence durait depuis un léger moment.

-Tsukiyo... Tu ne me crois pas n'est-ce pas ?

-J-j'ai un peu de mal je l'avoue... Les anges n'existent que dans les livres non ? Comment pourrais-tu en être un et pourquoi être venu me parler à moi ?

- La raison je ne peux te la donner pour le moment, "Nuit éclairée par la lune", c'est ton prénom non ? Et bien moi c'est Tsubasa, qui signifie "ailes", tu sais pourquoi ? Car je suis le seul à pouvoir en porter. Je possède également le pouvoir du feu. Tu veux voir ?

Je restais un petit moment à réfléchir, perdue dans le vide. Des pouvoirs magiques ? Des ailes ? Bien sûr que je veux voir ça !
Je hochais donc la tête en signe de réponse.

Le prénommé Tsubasa me fit un énorme sourire charmeur puis vint une lumière éclatante blanche qui le recouvrit entièrement. Mes yeux étaient éclaboussés de stupeur et d'admiration...
Des ailes poussaient dans son dos ! C'étaient de longues plumes blanches laissant forme à un arrondi sur le dessus, se resserrant de plus en plus pour ne former qu'une pointe. Ses ailes étaient absolument immenses !

J'étais subjuguée, mes mots étaient pris au milieu de ma gorge, comment cela pouvait-il être réel ? Ce qu'il portait dans le dos était bien trop beau, je ne pouvais y croire, cela paraissait trop invraisemblable !
Mais je n'eus pas le temps de réfléchir car celui-ci tournait la paume de sa main en direction du ciel, pour laisser sortir de celle-ci une assez imposante flamme teintée d'un rouge se mélangeant à du jaune. Il tournait le regard vers moi.

-Me crois-tu maintenant ?

Je n'arrivais même pas à balbutier un simple petit mot ! Sa flamme me chauffait encore le visage, me réchauffant de la brise hivernale glaciale.
Ce soir, la lune était couverte de nuages, mais à cet instant précis, elle se dégageait pour laisser place à sa brillance. Elle était pleine. Son halo imposait une lumière sans pareil autour d'elle et se reflétait sur mes cheveux de même couleur.

-Oh, la lune pointe le bout de son nez. Regarde tes cheveux, comme ceux-ci brillent à la lumière de la nuit. Ce n'est pas un hasard, Tsukiyo tu es spéciale. Et pour me croire et que je puisse te le prouver, il faut que tu me suives.

Il me tendit la main dans laquelle se trouvait, il y a encore quelques secondes, du feu.
Je pris une grande inspiration et posais ma main sur la sienne. Sa peau était chaude, mais à peine eu-je le temps de me lever qu'il m'attirait contre lui et m'ordonnait de bien m'accrocher pendant que ses longues ailes blanches se mettaient a battre. Seules quelques secondes passaient et mes pieds ne touchaient déjà plus le sol.

Cette rencontre, ce soir d'hiver, tout allait changer à partir de cet instant.